Riek Machar

Riek Machar
Illustration.
Fonctions
Premier vice-président de la république du Soudan du Sud
En fonction depuis le
(4 ans, 1 mois et 30 jours)
Président Salva Kiir
Prédécesseur Taban Deng Gai

(2 mois et 29 jours)
Président Salva Kiir
Prédécesseur James Wani Igga
Successeur Taban Deng Gai
Vice-président de la République du Soudan du Sud

(2 ans et 14 jours)
Président Salva Kiir
Prédécesseur Fonction créée
Successeur James Wani Igga
Vice-président de la région autonome du Soudan du Sud

(5 ans, 11 mois et 8 jours)
Président Salva Kiir
Prédécesseur Salva Kiir
Successeur Lui-même (vice-président de la République du Soudan du Sud)
Biographie
Nom de naissance Riek Machar Teny Dhurgon
Date de naissance (73-74 ans)
Lieu de naissance Leer (Soudan)
Nationalité sud-soudanaise
Parti politique SPLM
Conjoint Angelina Teny
Diplômé de Université de Khartoum
Université de Londres
Profession Ingénieur

Riek Machar
Vice-présidents de la République du Soudan du Sud

Riek Machar, né en 1950 à Leer, est un homme d'État sud-soudanais.

Il devient vice-président de la région autonome du Soudan du Sud en 2005 puis, après l'indépendance de son pays en 2011, conserve son poste jusqu'en 2013. Il est de nouveau vice-président pendant quelques mois en 2016 puis à nouveau à ce poste depuis 2020.

Biographie[modifier | modifier le code]

Jeunesse et formation[modifier | modifier le code]

Riek Machar Teny Dhurgon, né en 1950 à Leer, dans l'État de l'Unité, est un homme politique sud-soudanais et une figure clé de la politique du Soudan du Sud. Il est le fils du chef d’Ayod et de Leer et a été élevé dans la foi de l'Église presbytérienne. D'origine ethnique Nuer, il appartient à la section Dok du peuple Nuer.

Il a poursuivi ses études d'ingénierie à l'Université de Khartoum, où il a obtenu son diplôme, avant de compléter un doctorat en génie mécanique à l'Université de Bradford en 1984.

Machar est souvent désigné par le terme tuut dhoali, ou Doth en anglais, qui se traduit par «adulte garçon», suggérant une connotation d'immaturité ou de manque d'initiation culturelle. Il a cherché à dépasser les divisions tribales et à décourager les pratiques d'initiation. Cependant, dans son conflit avec John Garang, il a exploité les rivalités ethniques entre les Nuer et les Dinka, contribuant ainsi aux tensions politiques dans la région.

Carrière politique[modifier | modifier le code]

Vice-président du Soudan du Sud[modifier | modifier le code]

Devenu vice-président de la région autonome du Soudan du Sud en 2005, il conserve son poste lors de l'indépendance de son pays le . Deux ans plus tard, il est limogé par le président Salva Kiir avec tout son gouvernement le , après avoir fait état de son ambition de briguer le poste de président de la République lors des élections prévues en 2015[1].

Le , des combats éclatent dans la capitale Djouba, entre ses partisans et ceux du président Kiir, faisant ressurgir de vieilles dissensions entre les différents clans du Mouvement populaire de libération du Soudan, l'ancienne rébellion qui mena le pays à l'indépendance, sur fond de rivalité ethnique : d'un côté les Nuers et de l'autre les Dinkas (ethnie majoritaire dont est issu Salva Kiir). Le 16 décembre, le président Kiir annonce qu'un coup d'État a été déjoué. Au soir du 17 décembre, Riek Machar était toujours «en fuite» et activement recherché, tandis que huit de ses ministres avaient été arrêtés, et que les affrontements avaient déjà fait 73 victimes[2],[3].

Le , dans le but de tenter de mettre fin à la guerre civile, il est de nouveau nommé vice-président par le président Salva Kiir[4]. Le suivant, après de nombreux reports[5], il prend finalement ses fonctions après avoir prêté serment[6].

Le 2016, l'annonce par des médias sociaux que Machar serait retenu en otage par des partisans du chef de l'État met le feu aux poudres et entraîne des affrontements qui durent plusieurs jours et se terminent par un cessez-le-feu le 13 juillet. Craignant pour sa sécurité, Machar refuse de retourner à Djouba et le 25 juillet, il est remplacé par Taban Deng Gai comme premier vice-président de la République, mais il conteste son éviction[7].

Le , quelques jours après la signature à Khartoum d'un accord de cessez-le-feu permanent avec Salva Kiir, il est annoncé que Machar retrouvera son poste de premier vice-président, que les titulaires sortants seront maintenus à leurs fonctions et qu'une femme membre de l'opposition sera également nommée[8]. Le , un nouvel accord signé à Khartoum prévoit la nomination pour trois ans de Machar comme vice-président, et de quatre autres vice-présidents, la formation d'un gouvernement de transition de 35 membres, dont 20 de Kiir, 9 de Machar, ainsi que l'élargissement du parlement à 550 membres, dont 332 loyaux à Kiir et 128 à Machar[9]. Le , l'accord de paix est signé à Addis-Abeba[10] en Éthiopie. En , Salva Kiir et Riek Machar se sont rencontrés pour mettre en application l'accord de , dans le but de former un gouvernement à partir de [11].

En , Machar se met d'accord avec son rival, le président Salva Kiir, pour former un gouvernement d'union nationale à la fin du mois de [12]. À la suite de cet accord, il est nommé vice-président le [13]. Son épouse Angelina Teny est nommée ministre de la Défense[14].

Vie de famille[modifier | modifier le code]

La première épouse de Machar, Angelina Teny, est l'une des femmes politiques de premier plan au Soudan du Sud. Elle a été ministre d'État à l'Énergie et aux Mines au sein du gouvernement de transition entre 2005 et 2010. Machar a ensuite épousé Emma McCune, une travailleuse humanitaire britannique qui est décédée dans un accident de voiture à Nairobi en 1993, à l'âge de 29 ans, alors qu'elle était enceinte.

Notes et références[modifier | modifier le code]

  1. South Soudan's Riek Machar eyes Salva Kiir's job, BBC News. Consulté le 31 juillet 2013
  2. Soudan du Sud : les vieux démons resurgissent - article du Point du 17 décembre 2013
  3. Soudan du Sud: 73 morts dans les affrontements à Juba « Copie archivée » (version du sur Internet Archive) - Article Libération du 17 décembre 2013
  4. Le Point, magazine, « Soudan du sud: Salva Kiir nomme son rival Riek Machar vice-président », sur Le Point (consulté le ).
  5. « Au Soudan du Sud, le retour du chef rebelle Machar encore retardé », sur Le Monde, (consulté le ).
  6. « Soudan du Sud : Riek Machar, de retour à Juba, a prêté serment comme vice-président - JeuneAfrique.com », sur JeuneAfrique.com (consulté le ).
  7. « Soudan du Sud : Salva Kiir remplace son vice-président Riek Machar par Taban Deng Gai », France24, 25 juillet 2016
  8. « Soudan du Sud: le chef rebelle Riek Machar va retrouver son poste de vice-président », sur L'Orient-Le Jour (consulté le ).
  9. Le Point, magazine, « Soudan du Sud: les belligérants signent un accord sur le partage du pouvoir », sur Le Point (consulté le ).
  10. AFP, « Soudan du Sud: les belligérants signent un nouvel accord de paix » Inscription nécessaire, sur Libération, (consulté le ).
  11. Florence Miettaux, « Au Soudan du Sud, la mise en œuvre laborieuse de l’accord de paix », sur Le Monde, .
  12. « Salva Kiir et Riek Machar s'engagent à former un gouvernement », sur bbc.com, .
  13. « L'union nationale en marche au Soudan du Sud: Riek Machar nommé vice-président », sur RFI, (consulté le ).
  14. « Soudan du Sud: le président Kiir dévoile le nouveau gouvernement », sur Le Figaro.fr, lefigaro, (ISSN 0182-5852, consulté le ).

Liens externes[modifier | modifier le code]

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Bibliographie[modifier | modifier le code]