Raymond Garcin

Raymond Garcin
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Marie Mathieu Jean Raymond Garcin, né à Basse-Pointe (Martinique) le et mort à Paris 7e le , est un médecin neurologue français.


Éponymie[modifier | modifier le code]

  • Syndrome de Garcin[1] (ou syndrome de Guillain-Alajouanine-Garcin ou syndrome de Bertolotti-Garcin) : une atteinte unilatérale de l’ensemble des nerfs crâniens, par infiltration néoplasique de la base du crâne.
  • Signe de la main creuse de Garcin

Biographie[modifier | modifier le code]

Raymond Garcin est né à Basse-Pointe (Martinique) le 21 septembre 1897. Arrivé à Paris en 1915, il entame des études médicales marquées par l’excellence. Durant la Grande Guerre, il sert comme « médecin auxiliaire » sur le front (1917-1918). Interne des hôpitaux en 1923 à 26 ans, notamment dans le service, à l’hôpital de la Salpêtrière, du professeur Guillain, dont il deviendra le gendre en 1927, il est interne lauréat (Médaille d’or) du Concours des Prix de l’Internat en 1927 et médecin des Hôpitaux de Paris en 1930. Il exerce dans plusieurs hôpitaux parisiens : chef de service à l’hospice Debrousse (1939), à l’hôpital Saint- Antoine (1942-1944), à l’Hôtel-Dieu (1944-1948). Professeur agrégé à la Faculté de Médecine de Paris en 1939, il enseigne d’abord en 1947 la clinique neurochirurgicale puis en 1948 il retourne définitivement à l’hôpital de la Salpêtrière (Division Mazarin) où il fut interne. Professeur titulaire en 1954, il enseigne la pathologie et la thérapeutique générales. En 1959, une chaire de clinique neurologique est spécialement créée pour lui à l’hôpital de la Salpêtrière où il exercera jusqu’à sa retraite en 1968.

Son œuvre scientifique est immense. Elle compte plus de 325 communications, ouvrages et rapports. Elle est consacrée à la neurologie clinique et biologique, au traitement des blessures et des lésions crânio-cérébrales et aux maladies de la moelle épinière. Dès 1927, sa thèse de doctorat apporte une explication rationnelle et précise à la paralysie unilatérale isolée de tous les nerfs crâniens dénommée « Syndrome de Garcin ». En 1942 son livre, en collaboration avec le neurochirurgien Jean Guillaume, sur le traitement des blessures et des lésions traumatiques crânio-cérébrales récentes obtient le Prix Montyon de médecine et de chirurgie de l’Académie des sciences (1945). Il crée un laboratoire de microscopie électronique à la Salpêtrière et oriente le professeur Michel Fardeau (v. Wikipedia) dans ses recherches sur la connaissance de la structure normale et pathologique des plaques motrices humaines. Il a été pendant dix ans secrétaire de la Société française de neurologie (en 1958 son président) et membre de plusieurs sociétés savantes. Il a été vice-président de plusieurs congrès internationaux à Lisbonne et Bruxelles. Il fut élu membre de l’Académie nationale de médecine en 1960.

Son audience scientifique considérable dépassait la France et l’Europe : Il était membre correspondant de l’Académie royale de Belgique, Fellow de la Royal Society of Medicine de Londres et membre honoraire de l’American Academy of Neurology. Le titre de docteur honoris causa lui fut décerné par diverses universités étrangères. Il était également membre de vingt sociétés de neurologie étrangères. Il fut en 1961 vice-président de la Fédération mondiale de neurologie. Comme le souligne le docteur Paul Guilly, « il a été le continuateur exemplaire de tous ces illustres cliniciens qui, depuis Charcot, ont porté et maintenu si haut le prestige mondial de l’Ecole Neurologique de la Salpêtrière ». Il est décédé à Paris le 26 février 1971. Marié à Yvonne Guillain, il a eu cinq enfants : Philippe (†), Claude (†), Christiane (†), Jean-Loup, Thierry. Son petit-fils, Jérôme, journaliste et écrivain, est l'époux d'Anne-Marie Philipe, fille de l'acteur Gérard Philipe.

Décoration[modifier | modifier le code]

Œuvres et publications[modifier | modifier le code]

  • Le syndrome paralytique unilatéral global des nerfs crâniens, [Thèse de médecine, Paris], 1927.

Bibliographie[modifier | modifier le code]

  • Maurice Lamy, « Éloge.Raymond Garcin (1897-1971) », Bulletin de l'Académie nationale de médecine, 1972/01/25 (A1972,T156,N3), p. 56-62, lire en ligne sur Gallica.
  • R. Rondot, « Raymond Garcin (1897-1971) », J Neurol, vol. 247,‎ , p. 315-316.
  • Anaïs Dupuy-Olivier, « Raymond Garcin (1897-1971), figure emblématique de la Salpêtrière », publié en ligne le , Texte intégral.

Critchley Macdonald, “Marie Mathieu Jean Raymond Garcin », Royal College of Physicians, vol. VI, p. 189, https://history.rcplondon.ac.uk/inspiring-physicians/marie-mathieu-jean-raymond-garcin 

Dupuy-Olivier Anaïs, « Raymond Garcin (1897-1971), figure emblématique de la Salpêtrière », Bibliothèque de l’Académie nationale de médecine, http://bibliotheque.academie-medecine.fr/raymond-garcin-1897-1971-neurologue-marquant-de-lhopital-de-la-salpetriere/

Guilly Paul, « Raymond Garcin (1897-1971) », Paris, Revue neurologique, tome 124, n°5, pp. 380-384, 1971 et La Presse médicale, 19 juin 1971, 79, n° 30.

Lamy Maurice, « Éloge. Raymond Garcin (1897-1971) », Bulletin de l'Académie nationale de médecine, tome 156, n° 2-3.

Lamy Maurice, Hennet Sophie, « Garcin Marie Mathieu Jean Raymond. Biographie », Comité des travaux  historiques et scientifiques (CTHS), https://cths.fr/an/savant.php?id=3640

Rondot Pierre, « Raymond Garcin (1897-1971) », J Neurol, vol. 247, 2000, p. 315-316.

Références[modifier | modifier le code]

  1. "Paralysie unilatérale progressive, plus ou moins étendue de nerfs crâniens par envahissement le plus souvent néoplasique de la base du crâne.", Dictionnaire médical de l'Académie de Médecine – version 2016-1

Liens externes[modifier | modifier le code]