Ravageurs de la carotte

Les principaux ravageurs de la carotte sont des insectes, en particulier pucerons, charançons, ainsi que des acariens et des nématodes. Ils sont dans l'ensemble moins nuisibles que les maladies.

Acariens[modifier | modifier le code]

Tétranyque tisserand.

Plusieurs espèces d'acariens peuvent parasiter les carottes : Aceria peucedani (syn. Eriophyes peucedani), Aculus eurynotus, Bryobia praetiosa, Tetranychus urticae, Tyrophagus similis (syn. Tyrophagus dimidiatus)[1].

Le tétranyque tisserand, Tetranychus urticae, plus fréquent sur le panais, attaque les feuilles qui prennent une couleur rouge caractéristique et affaiblit la plante. Tous les stades de développement (larves, nymphes et adultes) se nourrissent de la sève des plantes-hôtes[2],[3].

Insectes[modifier | modifier le code]

Hémiptères[modifier | modifier le code]

Les pucerons de différentes espèces peuvent détruire les jeunes semis, en particulier Semiaphis dauci (puceron de la carotte) et Cavariella aegopodii[4]. Ce dernier peut aussi transmettre le virus Y de la carotte (Carrot virus Y,CarVY). Le puceron vert du pêcher, Myzus persicae, attaque aussi la carotte est un vecteur efficace de plusieurs virus[5].

Plusieurs autres espèces de pucerons sont impliquées dans la transmission du virus de la mosaïque du céleri (CeMV, Celery mosaic virus) aux carottes[1].

La cicadelle de l'aster, Macrosteles fascifrons, est un insecte piqueur-suceur, dont les dégâts directs sont insignifiant. mais cette espèce transmet aux plants de carotte un phytoplasme, appelé aster yellows phytoplasma (AYP), qui provoque une maladie plus préjudiciable, la jaunisse de l'aster. Il provoque divers symptômes chez la carotte : jaunissement du feuillage, balais de sorcières au collet, important chevelu racinaire sur la racine et blocage de la croissance[6].

Le psylle de la carotte, Trioza apicalis, est un sérieux ravageur de la carotte en Europe centrale et en Scandinavie qui provoque des déformations du feuillage et un arrêt de la croissance en se nourrissant de la sève. Cet insecte est également le vecteur de Candidatus Liberibacter solanacearum, bactérie qui infecte les Solanacées, mais aussi la carotte, et qui est vraisemblablement responsable des dégâts induits par les piqures du psylle[7].

Mouche de la carotte (adulte, vue latérale.)

Diptères[modifier | modifier le code]

La mouche de la carotte (Psila rosae) est le principal insecte ravageur de la carotte. Ses larves se nourrissent des racines en creusant des galeries surtout dans le tiers inférieur.

D'autres espèces de mouches, comme Delia platura et Delia radicum sont les agents vecteurs de pourritures molles bactériennes des racines et tubercules dues à Erwinia carotovora et Pectobacterium atrosepticum[1].

Coléoptères[modifier | modifier le code]

Le charançon de la carotte, Listronotus oregonensis, surtout présent en Amérique du Nord, dont les larves creusent des galeries dans le tiers supérieur de la carotte, la rendant invendable[8]. Le charançon des légumes, Listroderes costirostris (syn. Listroderes difficilis ), originaire d'Amérique du Sud, attaque aussi la carotte[9].

Charançon de la carotte (adulte, vue latérale).

Les taupins, insectes coléoptères de la famille des Elateridae, notamment dans les genres Limonius, Ctenicera, Agriotes et Melanotus, sont susceptibles d'attaquer les carottes. Ce sont les larves, appelées « vers fil-de-fer », qui causent des dégâts aux racines en se nourrissant[10].

Lépidoptères[modifier | modifier le code]

Autres espèces d'insectes susceptibles d'attaquer les cultures de carottes : des Lépidoptères dont les chenilles se nourrissent sur les carottes, vers gris (Agrotis ipsilon), arpenteuse du céleri (Syngrapha falcifera) et arpenteuse du chou (Trichoplusia ni), et Papilio zelicaon, ainsi que des Coléoptères, Bothynus gibbosus et Phyllophaga cribrosa[1].

Nématodes[modifier | modifier le code]

Carottes infestée par des nématodes du genre Meloidogyne.

Le nématode à kystes de la carotte, Heterodera carotae, provoque un flétrissement des plants infectés[11]. C'est le plus redouté des nématodes de la carotte en climat tempéré[12].

Le nématode des lésions racinaires, Pratylenchus penetrans (Cobb) Filip. & Stek., provoque des symptômes de flétrissement, de rabougrissement et de jaunissement des feuilles[12].

Le nématode cécidogène du nord (nématode à galles du nord), Meloidogyne hapla Chitwood, qui attaque une vaste gamme d'hôtes, provoque chez les plantes infectées une sénescence précoce. D'autres espèces du même genre sont également concernées : Meloidogyne arenaria, Meloidogyne incognita, Meloidogyne javanica[13].

D'autres espèces de nématodes sont susceptibles d'attaquer les carottes, notamment : Belonolaimus longicaudatus, Longidorus africanus, Rotylenchus robustus, Paratrichodorus sp[13].

Mollusques[modifier | modifier le code]

Plusieurs espèces de limaces, attaquent la carotte, notamment la loche, Deroceras reticulatum[4].

Notes et références[modifier | modifier le code]

  1. a b c et d (en) « Daucus carota L. », sur NewCROP, Université Purdue, (consulté le ).
  2. (en) Dawn Teverson, « Carrot & Parsnip - Crop walker’ Guide », sur projectblue.blob.core.windows.net/, AHDB Horticulture, a division of the Agriculture and Horticulture Development Board, (consulté le ).
  3. « Symptômes de Tétranyque tisserand sur Carotte », Koppert Biological Systems, (consulté le ).
  4. a et b Mélanie Béranger, Violaine Lejeune, Marianne Sellam, Guide pratique de défense des cultures : Reconnaissance des ennemis - Notions de protection des cultures, Accociation de coordination technique agricole (ACTA), , 6e éd., 913 p. (ISBN 9782857942955), p. 227-231.
  5. (en) Jenny Ekman & Len Tesoriero, « Pests, Diseases and Disorders of Carrots, Celery and Parsley - A field identification guide », Horticulture Innovation Australia/Applied Horticultural Research, (consulté le ).
  6. J. Chaput, « La cicadelle de l'aster et la jaunisse de l'aster », sur omafra.gov.on.ca/, Ministère de l'Agriculture, de l'Alimentation et des Affaires rurales (Ontario) (consulté le ).
  7. (en) Joseph E. Munyaneza, Tonja W. Fisher, Venkatesan G. Sengoda, Stephen F. Garczynski, Anne Nissinen & Anne Lemmetty, « Association of “Candidatus Liberibacter solanacearum” with the Psyllid, Trioza apicalis (Hemiptera: Triozidae) in Europe », Journal of Economic Entomology, vol. 103, no 4,‎ , p. 1060-1070 (DOI 10.1603/ec10027, lire en ligne).
  8. « Les insectes ravageurs de la carotte », Ministère de l'Agriculture, de l'Alimentation et des Affaires rurales (Ontario) (consulté le ).
  9. (en) Ronald F.L. Mau, Jayma L. Martin Kessing,, « Listroderes difficilis (Germar) », sur Crop Knowledge Master, Université de hawaï, (consulté le ).
  10. « Vers fil-de-fer -(Coleoptera - Elateridae) », sur Agri-Réseau, Centre de référence en agriculture et agroalimentaire du Québec (CRAAQ) (consulté le ).
  11. « Heterodera carotae - Nématode à kystes de la carotte », sur ephytia, INRAE (consulté le ).
  12. a et b « Maladies de la carotte et du fenouil de Florence », dans Francis Rouxel, Robert Lafon, Charles-Marie Messiaen, Dominique Blancard, Les maladies des plantes maraîchères, Quae, , 3e éd., 568 p. (ISBN 9782759213658, lire en ligne), p. 323-345.
  13. a et b (en) J. J. Nunez & R. M. Davis, « Diseases of Carrot (Daucus carota L. subsp. sativus (Hoffm.) Arcang.) », American Phytopathological Society (APS) (consulté le ).

Voir aussi[modifier | modifier le code]

Articles connexes[modifier | modifier le code]

Bibliographie[modifier | modifier le code]

  • Mélanie Béranger, Violaine Lejeune, Marianne Sellam, Guide pratique de défense des cultures : Reconnaissance des ennemis - Notions de protection des cultures, Association de coordination technique agricole (ACTA), , 6e éd., 913 p. (ISBN 9782857942955).
  • « Ch. 6 - Carotte », dans Claude Richard et Guy Boivin, Maladies et Ravageurs des Cultures Légumières au Canada : un traité pratique illustré, Société canadienne de phytopathologie, (lire en ligne).

Liens externes[modifier | modifier le code]