Rattana Pestonji

Rattana Pestonji
Figure de cire de Rattana Pestonji au National Film Archive of Thailand.
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Rattana Pestonji (thaï : รัตน์ เปสตันยี ; RTGS: Rat Pesatanyi), né le à Bangkok et mort le dans la même ville[1], est un réalisateur[2], producteur, scénariste et directeur de la photographie thaïlandais[3],[4].

Biographie[modifier | modifier le code]

Rattana Pestonji est un fils d’immigrés persans. Il étudie en école d'ingénieur en Angleterre[5]. C'est un passionné de photographie.

En 1937, il réalise son premier court métrage Tang, un court métrage primé au festival du film amateur de Glasgow et il reçoit son prix en main propre par le président du jury du festival de cette époque, Alfred Hitchcock.

En 1949, il reçoit une commande directement du prince Phanuphan Yukol (un des oncles de Chatrichalerm Yukol) pour le film Phantai Noransing[6],[7].

En 1951, après avoir réalisé Tukkata Jaa, il crée sa propre société de production Hanuman Pappayon.

En 1954, il décide d’adopter le format 35 mm au détriment du 16 mm en vigueur à l’époque : il est réalisateur, producteur et directeur de la photographie de Santi-Vina, le premier film thaïlandais en 35 mm, couleur et bande son[8], un film perdu très peu de temps après sa sortie en salles ; puis retrouvé 60 ans après en 2014, restauré en 2015[9] et projeté à Cannes en 2016[10].

Rattana Pestonji refuse de miser sur les vedettes en vogue de l'époque et il tourne ensuite, toujours en 35 mm avec bande son, jusqu'à se ruiner, les films Country Hotel (1957), Dark Heaven (1958), Soie Noire (1961) et Sugar is not sweet (1961).

Nonobstant le fait qu’il n’ait réalisé que cinq œuvres majeures, Pestonji est considéré comme le « père du cinéma thaïlandais moderne »[11] car c'est le premier qui arrête de tourner en 16 mm muet pour tourner en 35 mm avec bande son[12]. En effet, comme nous le rappelle Aliosha Herrera[13] dans un long article dans Les Cahiers du cinéma, l'habitude de tourner en 16 mm muet, d'abord en noir et blanc puis très vite en couleur, perdurera chez la plupart des réalisateurs thaïlandais[14] jusque dans les années 1970 : Au moins 1162 films sont réalisés entre 1945 et 1970 en 16 mm; et seulement 5 ou 6 films en 35 mm par an tournés par les très grandes compagnies[15].

Rattana Pestonji est l’un des plus grands cinéastes de tous les temps en Thaïlande.

Filmographie[modifier | modifier le code]

  • 1937 : Tang (Taeng) / แตง
  • 1939 : White Boat / เรือใบสีขาว (court métrage)
  • 1949 : Phanthaay Norasingh / พันท้ายนรสิงห์ (Oarsman Norasingh) (directeur de la photographie ; réalisé par Thavi Na Bangchang (Khru Marut))
  • 1951 : Dear Dolly / ตุ๊กตาจ๋า (Tukkata Jaa)
  • 1954 : Santi-Vina[16],[17](Santi-Weena) / สันติ-วีณา (directeur de la photographie ; réalisé par Thavi Na Bangchang (Khru Marut))
  • 1955 : Forever Yours / ชั่วฟ้าดินสลาย (directeur de la photographie)[18]
  • 1957 : Country Hotel[19],[20] / โรงแรมนรก
  • 1958 : The Diamond Finger / นิ้วเพชร (moyen métrage) (adaptation cinématographique d'un spectacle de danse thaïlandaise khon chorégraphié par Paew Snidvongseni et représentant un épisode du Ramakien, la légende de "Vishnou anéanti Nonthuk"[21])[22]
  • 1958 : Dark Heaven[23] / สวรรค์มืด[24] (Sawan Meud)[25]
  • 1961 : Soie noire[26] / Black Silk[27] / แพรดำ[28] (Prae Dum[29])[30]
  • 1964 : Sugar is not sweet [31]/ น้ำตาลไม่หวาน[32](Nam Tan Mai Wan[33])

Influence[modifier | modifier le code]

Wisit Sasanatieng a beaucoup étudié le cinéma de Rattana Pestonji pour que son premier film Les larmes du tigre noir soit un film authentiquement thaï, pas ancien mais moderne.

Notes et références[modifier | modifier le code]

  1. (en) Chaiworaporn Anchalee, « The Man Who died for his art », sur thaicinema.org
  2. « Rattana Pestonji », sur premiere.fr, Première (Magazine de cinéma)
  3. (en) Kong Rithdee, « Once lost, now found », sur bangkokpost.com, Bangkok Post,
  4. (th) « นักต่อสู้เพื่ออุตสาหกรรมภาพยนตร์ไทย รัตน์ เปสตันยี กับผลงาน 5 เรื่องของเขา », sur matichon.co.th, Matichon,‎
  5. « Rattana Pestonji », sur cinemas-asie.com, Festival International des Cinémas d'Asie (de Vesoul),
  6. (fr + en) Collectif (sous la direction de Bastian Meiresonne), Thai Cinema / Le cinéma thaïlandais, Asiexpo Edition, , 256 p. (ISBN 978-2-9528018-0-5), L'Histoire politique du cinéma en Thaïlande pages 14 à 24 par Antoine Coppola
  7. Max Constant, « A la recherche du cinéma thaïlandais perdu », Gavroche Thaïlande, no 290,‎ , p. 34 et 35 (35) (lire en ligne [PDF])
  8. (en) Kong Rithdee, « Santi-Vina film selected to screen at Cannes classics section », sur bangkokpost.com, Bangkok Post,
  9. (en) Donsaron Kovitvanitcha, « Resurrecting a legend », sur nationthailand.com, The Nation,
  10. Charlotte Pavard, « Santi-Vina, un premier film thaïlandais à Cannes Classics », sur festival-cannes.com, 19 mai 2016 (remis à jour le 29 avril 2019)
  11. « CINÉMA CLASSIQUE Country Hotel de Rattana Pestonji (Mar 24 Avril) », sur gavroche-thailande.com, (consulté le )
  12. « CINEMA CLASSIQUE Country Hotel de Rattana Pestonji (Mar 24 avril) », sur gavroche-thailande.com, Gavroche (Thaïlande),
  13. (en) Chayanit Ittipongmaetee, « Art out of time : How a french cinephile became a thai cinema expert », sur khaosodenglish.com, Khaosod English,
  14. Gérard Fouquet, « Introduction au cinéma thaïlandais : deux ou trois choses que je sais de lui (le cinéma thaïlandais) », sur cinematheque.fr, 20 septembre au 1 octobre 2006
  15. Aliosha Herrera, « Les voix de l'ancien cinéma thaïlandais », Les Cahiers du cinéma,‎ , p. 83-88
  16. « SANTI-VINA », sur festival-cannes.com,
  17. (en) « Restored "Santi-Vina" Offers Refreshing Window to "Thainess" Past », sur khaosodenglish.com, Khaosod,
  18. « Forever Yours », sur cinemasie.com (consulté le )
  19. « Country Hotel (Rong raem narok) », sur cinemas-asie.com, Festival International des Cinémas d'Asie (FICA Vesoul),
  20. (en) « Country Hotel », sur biff.kr, Festival international du film de Busan (BIFF),
  21. (th + fr) Wanee Pooput et Michèle Conjeaud (préf. Gilles Delouche, ill. Thumwimol Pornthum), Pratique du thaï - Volume 2, L'Asiathèque - maison des langues du monde, , 352 p. (ISBN 978-2-36057-012-6), Leçon 2 - Vishnou anéantit Nonthuk page 22 à 27
  22. (th) Film Archive (Public Organization), « นิ้วเพชร » (texte et film entier avec récit en langue anglaise 27 min 05 s), sur fapot.or.th (consulté le )
  23. (en) « Dark Heaven », sur biff.kr, Festival international du film de Busan,
  24. (th) « หอภาพยนตร์ จัดเทศกาลภาพยนตร์ครั้งพิเศษ เพื่อรำลึกถึงผู้จากไป », sur matichon.co.th, Matichon,‎
  25. (en) Pakamard Jaichalard, « Historic Thai film added to registry », sur nationthailand.com, The Nation (Thailand),
  26. « SOIE NOIRE », sur 3continents.com, Festival des 3 continents de Nantes,
  27. (en) « Black Silk », sur biff.kr, Festival international du film de Busan,
  28. (th) คนมองหนัง, « “แพรดำ” (2504) ภาพยนตร์ไทยเรื่องที่สอง ในสาย “คานส์ คลาสสิกส์” », sur matichonweekly.com, Matichon,‎
  29. (en) Robert Willamson, « Black Silk (Prae Dum) », sur thaifilm.com, (consulté le )
  30. (en) « Restored Thai classic Black Silk selected by Cannes », sur bangkokpost.com, Bangkok Post,
  31. (en) « Sugar is Not Sweet », sur biff.kr, Festival international du film de Busan,
  32. (en) Kong Rithdee, « Remembering cinema's comic heritage », sur bangkokpost.com, Bangkok Post,
  33. (en) « Have a laugh », sur nationthailand.com, The Nation (Thailand),

Liens externes[modifier | modifier le code]