Rafał Trzaskowski

Rafał Trzaskowski
Illustration.
Rafał Trzaskowski en 2020.
Fonctions
Maire de Varsovie
En fonction depuis le
(5 ans, 5 mois et 3 jours)
Élection 21 octobre 2018
Réélection 7 avril 2024
Prédécesseur Hanna Gronkiewicz-Waltz
Député polonais

(2 ans, 11 mois et 17 jours)
Élection 25 octobre 2015
Circonscription Cracovie-II
Législature VIIIe
Groupe politique PO
Successeur Jagna Marczułajtis-Walczak (pl)
Ministre de l'Administration et du Numérique

(9 mois et 19 jours)
Président du Conseil Donald Tusk
Gouvernement Tusk II
Prédécesseur Michał Boni
Successeur Andrzej Halicki
Député européen

(4 ans, 4 mois et 18 jours)
Élection 7 juin 2009
Législature 7e
Groupe politique PPE
Successeur Tadeusz Ross
Biographie
Nom de naissance Rafał Kazimierz Trzaskowski
Date de naissance (52 ans)
Lieu de naissance Varsovie (Pologne)
Nationalité Polonaise
Parti politique PO
Diplômé de Université de Varsovie

Rafał Trzaskowski (prononcé : /ˈrafaw tʂasˈkɔfskʲi/[a]), né le à Varsovie, est un homme politique polonais, membre de la Plate-forme civique (PO).

Il est député européen entre 2009 et 2013, puis ministre de l'Administration et du Numérique jusqu'en 2014, dans le second gouvernement de Donald Tusk. Il devient ensuite secrétaire d'État aux Affaires européennes. En 2015, il est élu député à la Diète.

Il remporte en 2018 l'élection pour la mairie de Varsovie dès le premier tour face au candidat du parti conservateur au pouvoir dans le cadre d'une vague libérale dans les grandes villes. En 2020, il remplace au pied levé Małgorzata Kidawa-Błońska comme candidat de la PO à l'élection présidentielle. Il s'incline au second tour avec 49 % des voix face au président de la République sortant, Andrzej Duda.

Vie privée[modifier | modifier le code]

Rafał Kazimierz Trzaskowski naît le à Varsovie. Il est le fils d'Andrzej Trzaskowski, pianiste et compositeur vivant à Cracovie[1]. Il est marié depuis 2002 avec Małgorzata Trzaskowska — originaire de Rybnik et rencontrée en 1997 à l'université — et père de deux enfants[2].

Formation et carrière[modifier | modifier le code]

Il est diplômé du Collège d'Europe de Natolin et de l'Institut des relations internationales de l'université de Varsovie. En , il soutient une thèse de doctorat en sciences humaines intitulée « Dynamique de la réforme institutionnelle dans l'Union européenne » (en polonais : Dynamika reformy instytucjonalnej w Unii Europejskiej)[1].

Il travaille comme interprète de conférence et professeur d'anglais[1].

Parcours politique[modifier | modifier le code]

Débuts[modifier | modifier le code]

En 2004, il est recruté comme collaborateur parlementaire à la délégation de la PO au Parlement européen. À l'occasion des élections européennes de 2009, il se présente dans la circonscription de Varsovie-I. Élu député européen avec 25 178 votes préférentiels, il rejoint le groupe du Parti populaire européen (PPE) et intègre la commission des Affaires constitutionnelles, dont il est vice-président entre et .

Au gouvernement[modifier | modifier le code]

Le , Rafał Trzaskowski est nommé ministre de l'Administration et du Numérique dans le second gouvernement du libéral Donald Tusk ; il prend ses fonctions le 3 décembre suivant. Il n'est pas reconduit à cette fonction par Ewa Kopacz quand elle accède à la tête du gouvernement le et il est nommé secrétaire d'État aux Affaires européennes auprès de Grzegorz Schetyna, ministre des Affaires étrangères du nouveau gouvernement.

Député à la Diète[modifier | modifier le code]

Aux élections législatives de 2015, il brigue un mandat de député à la Diète dans la circonscription de Cracovie-II[3]. Il obtient 47 080 suffrages de préférence et devient alors député. Du fait d'un changement de majorité au profit de Droit et justice (PiS), il quitte ses fonctions gouvernementales le suivant.

Maire de Varsovie[modifier | modifier le code]

En 2018, il se présente à la mairie de Varsovie sous les couleurs de la Coalition civique (KO), dont la PO est la principale force. Alors qu'un second tour était anticipé par les observateurs, il s'impose dès le premier tour, le , avec 54,1 % des voix. Il devance ainsi de plus de 20 points le candidat de Droit et justice, au pouvoir dans le pays, Patryk Jaki. Sa victoire se produit dans un contexte inattendu de percée de la droite libérale dans les grandes villes[4]. Il est réélu le avec 57,41 % des voix[5].

Élection présidentielle de 2020[modifier | modifier le code]

Rafał Trzaskowski menant campagne avec un masque de protection.
Rafał Trzaskowski avec son épouse à Katowice ().

Le , la Plate-forme civique investit Rafał Trzaskowski comme nouveau candidat à l'élection présidentielle du 28 juin. Il remplace ainsi Małgorzata Kidawa-Błońska, tombée à moins de 5 % des intentions de vote en raison d'une campagne confuse et de son appel au boycott du scrutin dans le cadre de la pandémie de Covid-19. S'il fait souvent campagne avec un masque de protection pour lutter contre la Covid-19, ses rassemblements ne permettent pas de respecter les comportements-barrière exigés pour lutter contre la propagation de la maladie[6].

Rafał Trzaskowski se définit comme « le candidat des collectivités locales », présente comme premier engagement son intention de dédier l'équivalent de 6 % du produit intérieur brut aux soins de santé et de ne pas s'opposer aux populaires programmes sociaux mis en place par Droit et justice, tout en invoquant son « combat pour les libertés économiques et contre un État omnipotent ». Il affiche une posture « constructive », refusant par principe que le chef de l'État soit systématiquement « en opposition totale face au gouvernement », tout en affirmant qu'il ne permettra pas « de détruire les institutions démocratiques ». Il dénonce constamment l’« arrogance » et le « monopole » du pouvoir. Sur les questions de politique étrangère, il se prononce en faveur d'un renforcement de l'alliance de la Pologne avec les États-Unis[7],[8].

Il progresse rapidement dans les sondages, permettant à la coalition libérale de retrouver la deuxième position au premier tour[9]. Ses adversaires le présentent comme arrogant et comme appartenant aux « élites déconnectées du peuple ». Il est également critiqué par ceux-ci — notamment le président sortant — et par les médias publics — aux mains du parti au pouvoir — pour ses positions en faveur des LGBT puisqu'il avait notamment présenté à la mairie de Varsovie une « charte LGBT+ » (il est le premier élu local à le faire) et fait repeindre un tramway aux couleurs du drapeau arc-en-ciel[10],[11],[12].

Au soir du second tour, un sondage à la sortie des urnes lui attribue 49,6 % des voix. Le président Duda l'invite alors au palais présidentiel pour une poignée de main, mais Rafał Trzaskowski affirme vouloir attendre les résultats officiels, qui confirment sa défaite avec 48,97 % des suffrages exprimés. Il remporte massivement l'adhésion des jeunes et des citadins, captant les deux tiers des voix parmi ces deux électorats. Son bon résultat — qui pourrait faire de lui le chef de file de la Plate-forme civique lors des élections parlementaires de 2023 alors que le parti manque de cadres depuis le départ de son dirigeant historique Donald Tusk — s'explique par les très bons reports de voix dont il a bénéficié, y compris parmi les électeurs d'extrême droite critiques de l'étatisme de Droit de justice[13].

Notes et références[modifier | modifier le code]

Notes[modifier | modifier le code]

  1. Prononciation en polonais retranscrite phonétiquement selon la norme API.

Références[modifier | modifier le code]

  1. a b et c (pl) « Rafał Trzaskowski », Wprost,‎ (lire en ligne, consulté le ).
  2. (pl) « Kim jest Małgorzata Trzaskowska? Żona Rafała Trzaskowskiego prywatnie. Wkrótce może zostać Pierwszą Damą RP. Wiek, wykształcenie, dzieci », Polska Times,‎ (lire en ligne, consulté le ).
  3. (pl) « Wyniki: Komitet Wyborczy Platforma Obywatelska RP », sur parlament2015.pkw.gov.pl (consulté le ).
  4. Jakub Iwaniuk, « Le parti ultraconservateur au pouvoir subit un revers aux élections locales », Le Monde,‎ (lire en ligne, consulté le ).
  5. (pl) Michał Płociński, « W Warszawie nokaut. Rafał Trzaskowski jeszcze silniejszy niż wcześniej », Rzeczpospolita,
  6. (en) « Opposition candidate draws hundreds to rally during lockdown in Poland », sur notesfrompoland.com, (consulté le ).
  7. Jakub Iwaniuk, « Le maire libéral de Varsovie, nouveau candidat de l’opposition à la présidentielle polonaise », Le Monde,‎ (lire en ligne, consulté le ).
  8. Vadim Kamenka, « Pologne : un ultraconservateur peut cacher un ultralibéral », L'Humanité,‎ (lire en ligne, consulté le ).
  9. « Le maire de Varsovie, challenger de la présidentielle polonaise », La Croix,‎ (lire en ligne, consulté le ).
  10. « Rafal Trzaskowski, la bête noire du pouvoir polonais », Ouest-France,‎ (lire en ligne, consulté le ).
  11. « Rafal Trzaskowski, chef de l'opposition et bête noire de l'Église polonaise », Radio France internationale,‎ (lire en ligne, consulté le ).
  12. Jakub Iwaniuk, « En Pologne, le président Duda mise sur une ligne dure », Le Monde,‎ (lire en ligne, consulté le ).
  13. Isabelle Mandraud et Jakub Iwaniuk, « En Pologne, le président sortant Andrzej Duda réélu à la tête d’un pays coupé en deux », Le Monde,‎ (lire en ligne, consulté le ).

Voir aussi[modifier | modifier le code]

Articles connexes[modifier | modifier le code]

Liens externes[modifier | modifier le code]