Réseau Ded

Réseau Ded
L'entrée du gouffre Kriska.
Localisation
Coordonnées
Pays
France
Département
Massif
Localité voisine
Caractéristiques
Type
Altitude de l'entrée
1 569 m
Longueur connue
2 718 m
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Le Réseau Ded est un ensemble de puits souterrains situés sous le Charmant Som sur la commune de Saint-Pierre-de-Chartreuse dans le Massif de la Chartreuse, en Isère. Ce réseau karstique est la seconde cavité la plus profonde du massif de la Chartreuse.

Explorations[modifier | modifier le code]

Puits s'enfonçant dans du calcaire blanc et partiellement couvert de mousse.
Le P40 du gouffre François Thierry.

Le gouffre Kriska a été découvert en 1962 par le chien, nommé criska, de François Thierry qui l'avait dressé à trouver des cavités. Le club spéléo Cartusien aidé des spéléologues Grenoblois du Club Alpin Français descendent le puits d'entrée de 27 mètres et désobstruent à sa base un bouchon de blocs et de terre. Après une série d'étroitures ils atteignent un puits de 42 m. Une remontée suivie d'une étroiture donne sur un puits de 100 mètres. Un nouveau puits de 40 m marque l'arrêt à - 230 m [N 1] en 1966. En 1967, le groupe spéléo de La Tronche reprend la suite des explorations. Une série de passages étroits est dynamitée (étroitures des spéléo-loques) et après un ultime P45 la cavité semble terminée le . Une lucarne oubliée est atteinte après escalade (l'araignée). Une nouvelle série de puits dont le puits de la Chienlit (74m) est descendue et les spéléologues s'arrêtent sur un siphon situé à - 555 m. Un contournement par une galerie pentue ponctuée de ressauts conduit au collecteur à -640m. Des petites galeries impraticables, sauf en étiage, permettent d'atteindre le siphon terminal à 740 mètres de profondeur le . A la même période, des entrées supérieures sont trouvées. En mai 1969, la grotte de la Vire est découverte suivie du puits de l'Escalade, des Corneilles et en du puits de l'Aura [L 1] qui devient l'entrée la plus haute du réseau (1618 m)[1]. Le réseau Ded a été nommée en souvenir d'André Méozzi, spéléologue plongeur, décédé à l'âge de 19 ans[2] au trou du Bret [L 2], trop plein de Fontaine Galante. Le gouffre François Thierry [L 3] est découvert en 1962. En 1978-1979 les spéléos Grenoblois du CAF désobstruent à -66 m. Au printemps 2004, le club les Furets Jaunes de Seyssins, après quinze séances d'élargissement débouche sur une série de puits reliant le gouffre Kriska à - 450 m au niveau du puits de La Chienlit[3]. Le puits Valombré [L 4] est découvert par JC Dobrilla le 24 Octobre 1970 lors de l’accident de René Maurer dit “Moustique”. Le puits d’entrée est descendu quelques jours plus tard mais l’ouverture de la faille “dynamitée” est faite au cours des années 1972, 1980, 1996, 2007 et 2008 par intermittence avec JC Dobrilla qui vit à Madagascar. Ils espèrent trouver un Kriska parallèle et atteindre le boyau du tonnerre repéré par Dobrilla en remontant du siphon en 1970. Il jonctionnera avec le gouffre François Thierry à - 235 m[4]. Le réseau compte désormais huit entrées. Une nouvelle topographie faite par le GUCEM en 2021-2022, publiée le 28/01/2023, raméne la profondeur à 693 m[5].

Géologie et Hydrologie[modifier | modifier le code]

Le réseau Ded est localisé entre le lapiaz et la forêt.

Le réseau est creusé dans les calcaires urgoniens. Le pendage des couches varie de 45° au début de la cavité à 60° plus bas. Une importante fracturation est à l'origine des nombreux puits. Le collecteur[N 2] que l'on suit à partir de -640 m à un débit de 3 l/s à l'étiage. Une coloration effectuée lors du stage E.F.S scientifique du 25 au avec 500 grammes de rhodamine B au kriska à - 210 m (indiqué -250 dans le compte rendu du stage[7]) le est ressortie du au à la résurgence de la Porte de l'Enclos[L 5] , située dans les gorges du Guiers Mort à 780 mètres d'altitude[8]. Le dénivelé restant entre le siphon terminal du réseau Ded et l'exsurgence est de 145 mètres pour trois kilomètres de distance.

Notes, localisations et références[modifier | modifier le code]

Notes[modifier | modifier le code]

  1. En spéléologie, les mesures négatives ou positives se définissent par rapport à un point de référence qui est l'entrée du réseau, connue, la plus élevée en altitude.
  2. En spéléologie un collecteur est une « galerie principale recueillant les eaux des autres galeries[6] ».

Localisations[modifier | modifier le code]

  1. Le puits de l'Aura a pour coordonnées 45° 19′ 34″ N, 5° 46′ 07″ E.
  2. Le trou du Bret a pour coordonnées 45° 14′ 41″ N, 5° 45′ 50″ E.
  3. Le gouffre François Thierry a pour coordonnées 45° 19′ 33″ N, 5° 46′ 10″ E.
  4. Le puits de Valombré a pour coordonnées 45° 19′ 35″ N, 5° 46′ 07″ E.
  5. La Porte de l'Enclos a pour coordonnées 45° 20′ 38″ N, 5° 47′ 59″ E.

Références[modifier | modifier le code]

  1. Jean-Claude Dobrilla, « Le Réseau Ded », Scialet : bulletin du CDS de l'Isère, Grenoble, Comité départemental de spéléologie de l'Isère, no 1,‎ , p. 33-36 (ISSN 0336-0326, lire en ligne).
  2. Le Monde, « un-jeune-speleologue-se-noie-dans-le-massif-de-la-chartreuse », sur lemonde.fr/archives, .
  3. Emmanuel Gondras, « Gouffre François Thierry. », Scialet : bulletin du CDS de l'Isère, Grenoble, Comité départemental de spéléologie de l'Isère, no 35,‎ , p. 80-82 (ISSN 0336-0326, lire en ligne).
  4. Jean-Claude Dobrilla, « Le puits de Valombré », Scialet : bulletin du CDS de l'Isère, Grenoble, Comité départemental de spéléologie de l'Isère, no 38,‎ , p. 101-103 (ISSN 0336-0326, lire en ligne, consulté le ).
  5. Benoît Urruty, « Réseau Ded », Spéléo, Corenc, Spéléo magazine, no 124,‎ , p. 20-27 (ISSN 1629-1573).
  6. David Pujol, « Glossaire : Collecteur », termes spéléologiques, sur site personnel, mis à jour le 07 juillet 2009 (consulté le ), p. C.
  7. Ecole Française de Spéléologie, « Les méthodes de mesure en hydrogéologie karstique et leurs applications spéléologiques à l'étude des massifs du Charmant Som et de la Scia. », Compte rendu du stage scientifique E.F.S. du 25 au 31 août 1991 à Saint-Pierre-de-Chartreuse (Isère).,‎ , p. 40
  8. Baudouin Lismonde et Jean-Jacques Delannoy, « Le massif de la Chartreuse, Alpes françaises du Nord : Contribution à l'étude des paysages karstiques et organisation des réseaux souterrains », revue Karstologia, vol. 15,‎ , p. 34-37 (lire en ligne, consulté le ).

Voir aussi[modifier | modifier le code]

Articles connexes[modifier | modifier le code]

Liens externes[modifier | modifier le code]