Régiment de flanqueurs-grenadiers de la Garde impériale

Le régiment de flanqueurs-grenadiers de la Garde impériale est une unité militaire française, intégrée à la Jeune Garde sous le Premier Empire.

Créé par un décret de Napoléon Ier daté du , un nouveau régiment de flanqueurs, second par ordre de création après le régiment des Flanqueurs-chasseurs de la Jeune Garde datant de 1811, dépendant cette fois de l’arme des grenadiers (flanqueurs-grenadiers).

Le régiment de Flanqueurs-Grenadiers est organisé le , intégré à la Garde le , il compte 2 bataillons à 4, puis 6 compagnies, formant 1 600 hommes.

Le régiment est constitué majoritairement de fils, neveux ou frères de gardes forestiers. Il était commandé par le colonel Louis Desalons.

Ces flanqueurs ont un uniforme vert, qui rappelle qu’au départ, c’étaient des fils de gardes impériaux et de gardes forestiers qui étaient recrutés. Leur rôle était de protéger les flancs des colonnes en marche.

Par ordonnance du , les régiments de jeune garde sont incorporés dans les régiments de la ligne.

Les flanqueurs-grenadiers participèrent aux campagnes d’Allemagne et de France et furent durement éprouvés.

Ce régiment, ainsi que son prédécesseur le Régiment de flanqueurs-chasseurs de la Garde impériale ont joué un rôle identitaire important dans la constitution de l’uniforme forestier, puisque des éléments caractéristiques de leur tenue étaient encore portés par les agents de l’administration forestière, cent ans plus tard, au début de la Grande Guerre…

Uniforme[1][modifier | modifier le code]

Flanqueur-Grenadier de la Jeune Garde, puis de l'Infanterie de Ligne, 1813. Sculpture B. Leibovitz.
Flanqueur-grenadier (verso) de 1813. Sculpture B. Leibovitz.

Sur le shako : forme du pompon en boule. Le cordon à raquette est rouge (doré pour les officiers).

Habit à revers carrés et droits, en drap vert avec passepoils jonquille ; les parements de manche sont verts à passepoil jonquille ; doublure écarlate, passepoil jonquille ; retroussis garnis de quatre aigles. Dans les plis de taille, pattes d’oie en drap vert liseré de jonquille.

Veste et pantalons blancs, guêtres en bottes.

L'équipement et l'armement était comme les tirailleurs[2].

Le fusil standard de l'infanterie était le modèle de l'an IX (de à selon le calendrier révolutionnaire utilisé jusqu'en 1805) avec garnitures en acier poli. C'était une variante du modèle 1777, qui se chargeait par le canon. Sa longueur hors tout était de 152 cm, son calibre de 17,5 et son poids d'environ 4,5 kg. La balle sphérique pesait 20 g.

La baïonnette (la "fourchette" comme on l'appelait dans le jargon de la Grande Armée) était longue de 46,5 cm, à douille avec une lame triangulaire et une virole de fixation.

Un baudrier en cuir blanchit, soutenant la giberne (sacoche à cartouches) portée sur l'arrière de la hanche droite, avec une attache pour la baïonnette côté gauche. La giberne est timbrée d’un aigle couronné, renferme un bloc de bois contenant deux paquets de 15 cartouches chacun et au centre, 6 trous pour les cartouches individuelles. Elle était, en outre, dotée d'une poche pour l'outillage nécessaire à l'entretien du mousquet et pour les pierres à feu, y compris une "pierre à feu" en bois pour l'exercice.

Le havresac en cuir tanné, poils au-dessus, était porté sur le dos et attaché aux épaules par des courroies. Le havresac renfermait tous les biens du soldat, et une liste d'équipement datant de 1811 fait état du fait que le modèle de la garde était plus grand que celui de la ligne.

Porté sous la giberne, le bonnet de police était tenu par 2 courroies en cuir.

Le schako de la Jeune Garde des flanqueurs-grenadiers portait des chevrons blancs sur les côtés et avait un pompon en boule, moitié jonquille en haut, écarlate en bas. Le cordon à raquette était écarlate.

Doctrine[modifier | modifier le code]

Flanqueur[3] : homme chargé de surveiller et de protéger les flancs des colonnes en marche. Il doit se tenir à vue des colonnes, les prévenir de l'approche de l'ennemi, découvrir ses embuscades, tirailler pour le repousser, et se replier, au besoin, sur la masse de la troupe.

Flanqueur[4], subst. masc. Mot dont le substantif flanc est l'origine ; il exprime des soldats ou des corps qui, en temps de guerre, sont chargés d'éclairer les flancs d'une armée, de garder les ailes d'une troupe. Il a existé dans l'Infanterie de la Garde impériale des régiments de flanqueurs, mais ils ne l'étaient que de nom.

Bernard Coppens (in Frédérik Plancke)[5] confirme le fait : «… Outre les tirailleurs, il existait dans la Jeune Garde des voltigeurs qui ne voltigeaient pas et des flanqueurs qui ne flanquaient rien du tout. Un ancien officier du 5e Tirailleurs (de Bourgoing) explique dans ses souvenirs militaires pourquoi, selon lui, Napoléon avait choisi de diversifier ainsi les dénominations de ses régiments : "On présumait que l'empereur Napoléon n'avait adopté ce nombre exagéré de dénominations nouvelles que parce qu'il regardait la désignation par numéro comme monotone pour la rédaction des bulletins et peu capable de se fixer dans la mémoire ou de fonder la célébrité de tel ou tel corps. On ne saurait expliquer autrement cette étrange profusion de noms employés ou même inventés tous à la fois ; joints à ceux de grenadiers, de chasseurs de la Vieille Garde et à celui de carabiniers porté par la compagnie d'élite des régiments d'Infanterie légère, ils désignaient par dix dénominations distinctes des corps d'Infanterie armés absolument de la même façon et portant tous le fusil de munition du même modèle…" ».

Historique du régiment[modifier | modifier le code]

Flanqueur-grenadier de la Jeune Garde vers 1813. Il porte l'uniforme vert des flanqueurs avec les distinctives du flanqueur-grenadier : chevrons blancs sur les côtés du shako, tresses rouges et pompon rouge et jaune, baudrier du modèle de la ligne après que le sabre-briquet ait été supprimé (cartouchière avec porte-baïonnette sur le même baudrier).
  • 1814 - Le régiment participe à la campagne d’Allemagne (batailles de Dresde et Leipzig), puis à la campagne de France (batailles de Montmirail, de Craonne, de Lizy-sur-Ourq, de Laon, de Soissons, de la Fère-Champenoise, et, pour finir, à Paris). Par ordonnance du , le régiment est licencié et incorporé dans « la ligne ». Il ne sera pas reconstitué lors des Cent-Jours.

Chef de corps[modifier | modifier le code]

Campagnes et batailles[modifier | modifier le code]

Références[modifier | modifier le code]

  1. F. Plancke in Hirbec, P., Hannequart, F., Taillardat, J. coord., 2014. Histoire et traditions forestières - 3e Colloque - 2014 - Les Dossiers Forestiers no 27, Office national des forêts, 299 p. (ISBN 978-2-84207-388-6)
  2. Bukhari, Emir & Haythornthwaite, Philip : Imperial Guardsman 1799-1815.
  3. Pigeard, dictionnaire spécialisé: flanqueur
  4. Général Bardin, dictionnaire spécialisé: flanqueur
  5. Hirbec, P., Hannequart, F., Taillardat, J. coord., 2014. Histoire et traditions forestières - 3e Colloque - 2014 - Les Dossiers Forestiers no 27, Office national des forêts, 299 p. (ISBN 978-2-84207-388-6)

Voir aussi[modifier | modifier le code]

Liste des unités de la Garde impériale (Premier Empire)