Réflexe gusto-facial

L'enfant a tendance, dès la naissance, à présenter un sourire lorsqu'il rencontre une saveur sucrée.

Le réflexe gusto-facial est une mimique instinctive chez le bébé, conséquence de la sensation gustative. Il s'agit d'une réaction conduisant à une mimique différente en fonction de la saveur de l'aliment présenté à l'enfant (amer ou sucré par exemple) mais identique pour une même stimulation entre les individus[1]. Ces mimiques ont également été observées chez les animaux et ce dès la naissance.

Découverte[modifier | modifier le code]

Il est décrit pour la première fois par un psychologue, Preyer, en 1887[2]. Il est cependant par la suite oublié avant d'être redécouvert et étudié de façon systématique par J. Steiner en 1973[1],[2].

Expérimentation[modifier | modifier le code]

J. Steiner montre que les nouveau-nés de quelques heures — donc avant même leur premier repas — sont capables de réagir à la présentation de boissons de différentes saveurs placées sur leur langue[3]. Plus précisément, l'enfant présente un visage relaxé voire un sourire à la suite d'une stimulation sucrée[4] — favorisant l'ingestion — mais, au contraire, une mimique de rejet à la suite d'une stimulation amère[5]. Une stimulation acide provoque une mimique de déplaisir caractéristique et diminuera l'ingestion. Elles sont observées de manière quasi-systématique chez des nourrissons de toutes origines[4] et également chez les primates[3].

Ces expérimentations attestent donc de la capacité du nouveau-né — même prématuré — à percevoir les saveurs dès la naissance[3], voire avec le bébé présentant in utero le liquide amniotique lorsqu'il est sucré[4].

Utilité du réflexe[modifier | modifier le code]

Le réflexe gusto-facial permet d'associer une stimulation à un processus de communication non verbale. Il est donc essentiel au passage du biologique au psychique : avant même de savoir parler, il permet au bébé de signifier ce qu'il aime ou n'aime pas[6]. Cependant, si les mimiques sont identiques pour une stimulation identique à naissance, le bébé développe très tôt des préférences notamment par imitation vis-à-vis de ses parents[7].

Références[modifier | modifier le code]

  1. a et b Matty Chiva, « Comment la personne se construit en mangeant », Communications, vol. 31, no 1,‎ , p. 107–118, p. 109 (DOI 10.3406/comm.1979.1472, lire en ligne, consulté le )
  2. a et b Encyclopædia Universalis, « MIMIQUE », sur Encyclopædia Universalis (consulté le ).
  3. a b et c Camille Schwartz, « Les réactions des nourrissons face aux saveurs : préférence ou rejet ? », OPALINE, n°12,‎ , p. 1 - 4 (lire en ligne)
  4. a b et c France Bellisle, « Préférence pour le sucré : innée ou acquise ? », Correspondances en Métabolismes Hormones Diabètes et Nutrition - Vol. XIV - n° 5,‎ (lire en ligne)
  5. Office de la naissance et de l'enfance, « Goûts et dégoûts chez l'enfant : physiologie, influences, éducation », sur one.be, , p. 2.
  6. Matty Chiva, « Goût et communication non verbale chez le jeune enfant », La première année de la vie,‎ , p. 10 (lire en ligne)
  7. « La naissance du goût | Pharmacie Principale », sur m.pharmacie-principale.ch (consulté le ).