Questions féministes

Questions féministes
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Date de création
Date de dissolution
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0154-9960Voir et modifier les données sur Wikidata

Questions féministes est une revue féministe française publiée de 1977 à 1980. Elle est le principal organe de publication du courant féministe matérialiste[1].

Histoire[modifier | modifier le code]

La revue est fondée par un groupe de féministes qui comprend Simone de Beauvoir, Christine Delphy, Colette Capitan, Colette Guillaumin (bien qu'elle ne figure pas dans le comité de rédaction qui inaugure la revue), Emmanuèle de Lesseps, Nicole-Claude Mathieu, Monique Plaza[2] et, plus tard, Monique Wittig[3].  

Elle est publiée pendant trois ans, pour finir par se dissoudre sur des points de vue divisés sur l'hétérosexualité, qui surviennent dans l'édition de avec les essais opposés de Monique Wittig d'une part (« La Pensée straight ») et Emmanuèle de Lesseps (« Hétérosexualité et féminisme ») de l'autre[4],[5]. Monique Wittig explique que l'hétérosexualité est une construction politique qui sert les hommes à s'approprier le corps des femmes et que c'est l'hétérosexualité qui produit la différence sexuelle. Sans hétérosexualité, il n'y a pas de division de sexe. La catégorie femme n'existe qu'à travers l'hétérosexualité. Cette position provoque une rupture théorique au sein du mouvement féministe. Le comité de rédaction s'auto-dissout le 24 octobre 1980[6].

Un groupe de rédactrices, dont Christine Delphy et Emmanuèle de Lesseps, lance une nouvelle revue appelée Nouvelles Questions Féministes[7], fondée en 1981 sous le patronage de Simone de Beauvoir. Les lesbiennes politiques dont Monique Wittig se sentent trahies. Elles ne font pas partie de la nouvelle revue. D'après le sociologue Sam Bourcier, elles en ont été chassées[5]. Elles vont porter plainte. L'équipe de la nouvelle revue gagne le procès[6]. Alors, les lesbiennes féministes radicales - Colette Guillaumin, Nicole-Claude Mathieu, Monique Plaza, Noëlle Bisseret ainsi que Monique Wittig - publient leurs textes dans la revue Feminist Issues aux Etats-Unies[5].

Archives[modifier | modifier le code]

La bibliothèque Marguerite-Durand (13e arrondissement de Paris) en conserve des numéros.

Références[modifier | modifier le code]

  1. DANIELLE JUTEAU et NICOLE Laurin, « Ľévolution des formes de ľappropriation des femmes: des religieuses aux ‘mères porteuses’ », Canadian Review of Sociology/Revue canadienne de sociologie, vol. 25, no 2,‎ , p. 183–207 (ISSN 1755-618X, DOI 10.1111/j.1755-618X.1988.tb00102.x, lire en ligne, consulté le )
  2. Delphine Naudier et Éric Soriano, « Colette Guillaumin. La race, le sexe et les vertus de l'analogie », Cahiers du Genre, vol. 48, no 1,‎ , p. 193 (ISSN 1298-6046 et 1968-3928, DOI 10.3917/cdge.048.0193, lire en ligne, consulté le )
  3. (en) Namascar Shaktini, On Monique Wittig : Theoretical, Political, and Literary Essays, University of Illinois Press, , 230 p. (ISBN 978-0-252-02984-4, lire en ligne), p. 9
  4. (en) Frédéric Martel, The Pink and the Black : Homosexuals in France Since 1968, Stanford University Press, , 442 p. (ISBN 978-0-8047-3274-1, lire en ligne), p. 117
  5. a b et c Monique Wittig (préf. Sam Bourcier), La pensée straight, Paris, Éditions Amsterdam, , 153 p. (ISBN 978-2-35480-175-5), « Wittig La Politique », p. 34
  6. a et b Ilana Eloit, Monique Wittig n'était pas une femme, vol. 2, Paris, La Déferlante, (ISBN 978-2-492300-04-2 et 2-492300-04-8, OCLC 1271384982, lire en ligne)
  7. (en) Ursula Tidd, Simone de Beauvoir, Reaktion Books, , 187 p. (ISBN 978-1-86189-753-4, lire en ligne), p. 157

Liens externes[modifier | modifier le code]