Quérulence

Quérulence

Classification et ressources externes
CIM-10 F22.8Voir et modifier les données sur Wikidata
CIM-9 297.8Voir et modifier les données sur Wikidata

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La quérulence est, en psychiatrie, un délire de revendication qui amène à multiplier les combats pour redresser un dommage réel ou fictif. À travers ses comportements, la personne se montre anormalement persistante dans ses démarches et recours afin d’obtenir justice ou réparation.

La personne malade, souvent paranoïaque, amplifie démesurément son préjudice et poursuit indéfiniment celui à qui elle en impute la cause[1]. Sans succès dans sa plainte, elle peut user de violence. Le diagnostic différentiel du délire de revendication, à distinguer du délire d'interprétation, a été décrit par Sérieux et Capgras[2].

Dans le système judiciaire, les personnes souffrant de quérulence sont appelés « plaideurs quérulents ». Par leur attitude, ils peuvent perturber les activités d'un tribunal en le surchargeant de travail[3].

Terminologie[modifier | modifier le code]

La quérulence est un terme dérivé de « quérulent » emprunté au latin tardif querulans (« qui se plaint », « qui plaide en justice »[4]).

Caractéristiques[modifier | modifier le code]

La quérulence est définie comme une « tendance pathologique à se plaindre d’injustices dont on se croit victime »[5]. Elle survient surtout entre 40 et 60 ans et est caractérisée par l'apparente grande logique juridique dont fait preuve la personne. Les plaideurs quérulents se représentent généralement seuls[6].

Dans le cas d'un hypocondriaque, la cible du harcèlement ou de la vengeance peut être un médecin.

Traitement[modifier | modifier le code]

La maladie fait partie de la Classification internationale des maladies dans le chapitre 5 sous la rubrique F22.8 « Autres troubles délirants persistants ».

Régulation dans le système judiciaire[modifier | modifier le code]

Plusieurs pays ont établi des règles de manière à encadrer les plaideurs quérulents.

Canada[modifier | modifier le code]

Québec[modifier | modifier le code]

Au Québec, les tribunaux ont le pouvoir d'interdire à une personne d'introduire une action en justice sans une autorisation préalable[7]. Un avocat qui estime que lui ou son client est victime de quérulence peut introduire un recours en déclaration de quérulence en vertu de l'article 51 du Code de procédure civile du Québec[8].

États-Unis[modifier | modifier le code]

Californie[modifier | modifier le code]

En Californie, le Code de procédure civile prévoit des situations où une personne est déclarée plaideuse quérulente.

Quérulents notoires[modifier | modifier le code]

Notes et références[modifier | modifier le code]

  1. Évens Villeneuve et Dominick Gamache, « « LA GRENOUILLE QUI VEUT SE FAIRE AUSSI GROSSE QUE LE BOEUF » OU LA QUÊTE INCOMPRISE DU QUÉRULENT », Revue québécoise de psychologie, vol. 39, no 3,‎ , p. 173–195 (ISSN 2560-6530, DOI 10.7202/1058189ar, lire en ligne, consulté le )
  2. Sérieux et Capgras 1908, p. 2-22.
  3. Les quérulents en Justice[PDF].
  4. Dictionnaire culturel en langue française sous la direction d'Alain Rey 2006, p. 2290.
  5. Morissette 2002, p. 254.
  6. Morissette 2002, p. 255.
  7. Canada, Québec. « Règlement de procédure civile », Recueil des lois et règlements du Québec, chap. C-25.01, r. 4, art. 84 à 90 [lire en ligne (page consultée le 18 mars 2016)].
  8. « Chronique Juridique de l'Aide Juridique » [PDF].

Annexes[modifier | modifier le code]

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Bibliographie[modifier | modifier le code]

  • Capgras, « Diagnostic du délire de revendication », revue de psychiatrie, no 1,‎ , p. 1-22 (lire en ligne, consulté le ).
  • Yves-Marie Morissette, « Pathologie et théorapeutique du plaideur trop belliqueux », Revue de droit de l'Université de Sherbrooke, vol. 32, no 2,‎ , p. 251-269 (lire en ligne, consulté le ).

Liens externes[modifier | modifier le code]