Protection civile (Belgique)

Protection civile
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Cadre
Forme juridique Service de secours
But Aide à la population
Zone d’influence Drapeau de la Belgique Belgique
Fondation
Fondation
Identité
Siège Bruxelles, Drapeau de la Belgique Belgique
Président SPF Intérieur
Volontaires 196
Membres 457
Employés 261
Site web www.protectioncivile.be

La protection civile (civiele bescherming en néerlandais et Zivilschutz[1] en allemand) est l'une des trois branches de la sécurité civile belge[2]. C'est un service de secours dont le but est l'assistance à la population. A ce titre, elle fait partie de la discipline 4 de la planification d'urgence en Belgique. Elle possède toutefois la particularité de ne pouvoir être réquisitionnée que par une autorité ou un organisme public (centrale d'urgence 112, police, pompiers) et non pas à la demande du citoyen, même en cas d'urgence[3].

La protection civile belge est régie par la direction générale de la sécurité civile, l'une des directions générales du service public fédéral Intérieur.

Issue du corps défense aérienne passive datant de l'entre-deux-guerres, puis du corps national de secours, la protection civile belge est officiellement créée par un Arrêté Royal, le . Elle subit une réforme majeure en 2019, réduisant de deux tiers ses unités opérationnelles.

Historique[modifier | modifier le code]

Un tracteur et sa remorque aux anciennes couleurs de la protection civile lors des démonstrations du 21 juillet à Bruxelles.

La défense aérienne passive[modifier | modifier le code]

En 1934 est créée la Fondation de la Ligue de protection anti-aérienne passive de la population et des installations civiles et des institutions civiles afin de protéger la population contre les attaques militaires avec notamment pour but d'avertir la population avant d'éventuelles attaques ainsi que de déblayer les décombres après des destructions[4].

Le Corps National de Secours[modifier | modifier le code]

En 1945 la Défense aérienne passive devient le Corps national de secours (CNS) et est doté d'un nouveau quartier général dans le parc du Cinquantenaire, à Bruxelles. Du personnel spécifiquement destiné à ce corps est alors recruté.

Naissance de la Protection Civile[modifier | modifier le code]

Un camion citerne de l'unité opérationnelle de Libramont en appui des pompiers lors d'un incendie en 2015.

La création officielle de la Protection Civile est définie par l'Arrêté Royal du [5]. La première caserne reprend les bâtiments du Corps national de secours dans le parc du Cinquantenaire à Bruxelles tandis que deux autres s’implantent à Lissewege dans la province de Flandre-Occidentale et au Rœulx, dans la province de Hainaut. L’actuelle caserne de Brasschaat, dans la province d'Anvers est ouverte dès 1957. Plusieurs autres dépôts sont aussi implantés à Liedekerke, Ghlin et Crisnée en 1959. C’est en 1960 que les quatre casernes deviennent des colonnes, les « unités permanentes ». L'État-major fut, quant à lui, ensuite transféré au fort de Walem, près de Malines jusqu'en 1992. En 1988, une nouvelle caserne ouvre à Jabbeke dans la province de Flandre-Occidentale et une autre à Neufchâteau dans la province de Luxembourg, structurant la réponse opérationnelle de la protection civile en six casernes réparties équitablement sur le territoire national : trois en région flamande (Brasschaat, Jabbeke et Liedekerke) et trois en région wallonne (Crisnée, Ghlin et Neufchâteau).

La protection civile évolua dans ses mission et ses spécificités au fur et à mesure de l’évolution des risques. Dans les années 1970, elle fut le précurseur de l'aide médicale urgente héliportée en Belgique avec l'achat d'un appareil Alouette III immatriculé « OO-PCB »[6], pour la somme de 15 827 987 francs belges (plus 600 000 francs de matériel médical) dans le but de mener à bien les missions d'héli-secours, créé par arrêté royal le . C'est dans ce cadre que survint un accident tragique qui couta la vie à quatre pompiers de Malines et à un agent de la protection civile lors d'un exercice simulant leur transport dans un filet héliporté, le . Le filet se détacha en vol pour une cause indéterminée[7]. En juin 1972, la première unité de plongeurs ouvre à la caserne de Crisnée[8].

Le , l'unité opérationnelle de Neufchâteau déménage dans une nouvelle caserne inaugurée à Libramont.

La Réforme des Services d'Incendie[modifier | modifier le code]

Un Unimog assistant les pompiers et la WPR lors d'un nettoyage de chaussée en 2015.

La Protection Civile étant une unité fédérale, elle ne pouvait être engagée que par des instances publiques telles que la police, les autorités communales, provinciales ou régionales ou les pompiers, à qui la « PC » fournissait une assistance en moyens lourds qu’elle centralisait, tels que les équipements NRBC, les engins de génie civil, des camions citernes de grande capacité, des pompes à très haut débit, etc.

À la suite de la catastrophe de Ghislenghien, la Réforme de la sécurité civile belge de 2007 a donc directement affecté la protection civile en réduisant certaines de ses missions qui étaient dès lors transférées aux nouvelles zones de secours, comme l'aspect NRBC de première intervention[9].

La Réforme de la Protection Civile[modifier | modifier le code]

Carte des anciens secteurs d’intervention des six « unités opérationnelles » avant la réforme de 2019 et la suppression de quatre d’entre elles.

Le , la réforme de la protection civile belge menée par le ministre Jan Jambon entre en vigueur : elle se caractérise par le recentrage des activités à un échelon fédéral pour des missions spécialisées, l'échelon local et les missions urgentes étant assurés par les 35 zones de secours couvrant le royaume[10].

Cette réforme se caractérise par le maintien de seulement deux unités opérationnelles, Brasschaat (Région flamande) et Crisnée (Région wallonne), les sites de Ghlin, Jabbeke, Libramont et Liedekerke étant fermés[10].

Organisation[modifier | modifier le code]

Véhicule de télécommunications.

Depuis la réforme de 2019, il n'existe plus qu'une unité opérationnelle par région : l'une en région flamande et l'autre en région wallonne :

Elles mènent des opérations sur l'ensemble du territoire belge et à l’étranger. Ces unités sont chacune dirigées par un chef d’unité. La Direction des opérations est basée à Bruxelles et fait partie de la Direction générale de la sécurité civile du Service public fédéral Intérieur.

Anciennes unités[modifier | modifier le code]

L'ancienne caserne de Libramont, aujourd’hui cédée à la zone de secours Luxembourg.

Sur les six casernes d'avant la réforme de 2019, les quatre suivantes ont été fermées :

Il est à noter que d'autres casernes existaient également autrefois :

Personnel[modifier | modifier le code]

Camion de transport tractant une remorque avec un engin chantier.
Chariot télescopique avec nacelle.

Comme dans les services d’incendie, deux statuts sont possibles pour les agents de la protection civile belge : professionnel ou volontaire. Le statut de membre professionnel nécessite l'obtention du Certificat d'aptitude fédéral (CAF). Les membres volontaires sont quant à eux indemnisés en fonction du nombre d'interventions auxquels ils ont participé.

Les effectifs totaux des agents professionnels de la protection civile avant sa réforme, étaient de 513 professionnels et de 694 volontaires, soit 1207 agents répartis dans 6 casernes. Au , soit au moment de la réforme, la Protection civile compte environ 600 agents : 313 professionnels et 290 volontaires, répartis en 2 casernes. En 2022, il reste 261 professionnels et 196 volontaires 457 agents, soit une diminution de 750 agents par rapport aux chiffres d'avant la réforme.

Grades[modifier | modifier le code]

Les grades de la protection civile belge sont semblables à ceux des sapeurs-pompiers et se répartissent comme tels depuis la réforme de 2019 :

Grade Nom
Officiers supérieurs
Colonel
Lieutenant-colonel
Major
Officiers
Capitaine-commandant
Capitaine
Lieutenant
Sous-officiers
Adjudant
Sergent
Hommes du rang
Caporal
Sapeur
Spécialistes
Spécialiste de niveau 4
Spécialiste de niveau 3
Spécialiste de niveau 2
Spécialiste de niveau 1

Quelques missions marquantes de la Protection civile[modifier | modifier le code]

Pompe grand débit de 24 000 litres par minute en démonstration lors de la fête nationale belge à Bruxelles.

Liste non exhaustive de quelques missions auxquelles participa la protection civile belge.

Voir également[modifier | modifier le code]

Sources, notes et/ou références[modifier | modifier le code]

Ouvrage imprimé[modifier | modifier le code]

  • Bruno Bosilo, Civil Protection : Le premier ouvrage illustré de l'entièreté des missions des agents de la protection civile belge - en français et néerlandais., B2 Productions, , 144 p. (ISBN 978-2-9600890-1-1)

Liens externes[modifier | modifier le code]

Sur les autres projets Wikimedia :

Notes et références[modifier | modifier le code]

  1. « Zivilschutz », sur Site de la sécurité civile belge en allemand
  2. « Organisation de la protection civile en Belgique », sur Site internet officiel de la sécurité civile belge..
  3. « Protection civile : contact. », sur Site internet officiel de la sécurité civile belge
  4. « Histoire de la Protection Civile en Belgique. », sur Site internet officiel de la Protection Civile belge..
  5. « Arrêté Royal du 11 mars 1954 portant sur le statut de la Protection Civile. », sur Site internet officiel du SPF Justice..
  6. « Historique individuel du SA319B Alouette III Astazou 2151 », sur alouetteetlama.com
  7. « Histoires d'Alouette. », sur alouettelama.com.
  8. « La team des plongeurs de la Protection civile fête ses 50 ans d’existence. », sur Sécurité civile.
  9. « Loi du 15 mai 2007 régissant la Réforme des Services d'Incendie en Belgique. », sur Site internet de la Justice Belge.
  10. a et b Marie-Paule Jeunehomme, « La réforme de la protection civile accouche dans la douleur », sur rtbf.be, (consulté le ).
  11. « Le plus gros centre de secours de la Croix-Rouge de Wallonie a ouvert à Ghlin. », sur L'avenir.net.
  12. « Une nouvelle caserne de pompiers à Libramont. », sur TVLux.be.
  13. « Réfugiés politiques au fort de Walem. »(Archive.orgWikiwixArchive.isGoogleQue faire ?), sur Le Soir..