Prise de Damiette (1249)

Prise de Damiette (1249)
Description de cette image, également commentée ci-après
La prise de Damiette.
Informations générales
Date juin 1249
Lieu Damiette (Égypte)
Issue victoire de Louis IX
Belligérants
Royaume de France
Ordre du Temple
Drapeau des chevaliers hospitaliers Hospitaliers
Ayyoubides d'Égypte
Commandants
Louis IX
Guillaume de Sonnac
Jean de Ronay
Émir Fakhr al-Dîn
Forces en présence
12 000 hommes
3 000 chevaliers
36 navires
Inconnues

Septième croisade

Batailles

Coordonnées 31° 25′ 00″ nord, 31° 49′ 00″ est
Géolocalisation sur la carte : Égypte
(Voir situation sur carte : Égypte)
Prise de Damiette (1249)

La prise de Damiette en Égypte par l'armée du roi Louis IX dit « Saint Louis » en 1249 est un épisode guerrier de la septième croisade.

Contexte[modifier | modifier le code]

Le , les Turcs kwârizmiens prennent les villes chrétiennes de Tibériade et de Jérusalem. Le pape Innocent IV réunit en 1245 un concile à Lyon, et décide d’organiser une nouvelle croisade pour libérer la ville sainte[1].

Le roi Louis IX (dit « Saint Louis »), qui avait fait dès le vœu de partir en croisade s'il guérissait de la grave maladie qui l'affectait, décide de « prendre la croix »[2]. Il est suivi par ses trois frères et de nombreux seigneurs. Cette septième croisade est presque exclusivement composée de nobles et chevaliers du royaume de France, ainsi que d'artisans et de laboureurs enrôlés dans le but de coloniser l’Égypte[1].

Préparatifs[modifier | modifier le code]

Après 3 années de préparatifs, Louis IX embarque du port d’Aigues-Mortes le avec une grande partie de la noblesse française[3] pour Chypre, lieu de rendez-vous général. La flotte débarque à Limassol le , où les croisés décident de passer l'hiver[4] avant de débarquer en Égypte pour y prendre des villes et les échanger contre Jérusalem[3].

Cette période d'attente permet à l'empereur islamophile Frédéric II d'avertir des projets francs son ami le sultan d’Égypte Malik al-Salih Ayyoub, qui peut ainsi se préparer à l’arrivée des croisés[1].

L'expédition[modifier | modifier le code]

L'embarquement des troupes pour l'Égypte a lieu le . Le , Louis IX donne l'ordre de faire voile vers Damiette, mais le mauvais temps fait reporter le départ au . Par deux fois, la flotte est contrainte par la tempête de retourner à Limassol[4].

Le départ a enfin lieu le et les premiers navires arrivent le en vue de Damiette[5], où se massent les troupes du sultan d’Égypte Malik al-Salih Ayyoub (absent, car gravement malade), sous les ordres de l’émir Fakhr al-Dîn[4].

Le , après une « messe en mer », Louis IX et ses troupes prennent place dans des embarcations à faible tirant d'eau en vue du débarquement[4].

La prise de Damiette[modifier | modifier le code]

Arrivée de la flotte croisée à Damiette.

Soumis à un tir intensif de la part des archers et arbalétriers francs, les cavaliers et fantassins musulmans s'avancent dans la mer pour tenter de contrer l'invasion. Les croisés, dont Louis IX en personne, sautent à l'eau et parviennent à rejoindre le rivage. La bataille est gagnée sans pertes notables. Plusieurs émirs sont tués. Fakhr al-Din décide d’abandonner la plage et la flotte du sultan doit se replier[4].

Pris de panique, les habitants de Damiette évacuent leur ville pour fuir dans le delta du Nil, laissant Damiette, qui regorge de nombreuses richesses, à la merci des envahisseurs. Le , les croisés peuvent entrer dans la ville, et s’en emparer[6]. Tandis que « le commun peuple s'en prend aux folles femmes », le partage du butin suscite de longues discussions et Louis IX doit statuer[4]. Il prend la décision de garder tous les grains pour assurer le ravitaillement de l'armée mais se heurte aux barons qui invoquent la coutume de n'accorder au roi que le tiers du butin. Saint Louis s'en tiendra à sa décision, malgré les protestations des seigneurs.

L’armée attend l’arrivée du reste de la flotte, dispersée par la tempête. Quand elle arrive, il est trop tard pour poursuivre l'invasion : la crue annuelle du Nil oblige les croisés à rester à Damiette pendant 6 mois. De son côté, le sultan fait pendre tous les officiers qui ont échappé au désastre. Sa proposition d’échanger Damiette contre les villes d’Ascalon, de Jérusalem et de Tibériade échoue[7]. Refusant de s'avouer vaincu, il s’emploie à remettre de l'ordre au sein de son armée afin de reprendre le combat et rejeter les croisés à la mer.

Notes et références[modifier | modifier le code]

Le débarquement.
  1. a b et c « Les croisades (1095 - 1270) et la colonisation franque en Orient », sur www.histoire-fr.com (consulté le ).
  2. Grousset 1936, p. 436.
  3. a et b Grousset 1936, p. 440-442.
  4. a b c d e et f Jacques Monfrin, Joinville et la prise de Damiette (1249), vol. 120, Académie des inscriptions et belles-lettres, coll. « Comptes rendus des séances de l'Académie des inscriptions et belles-lettres », (lire en ligne), 268-285.
  5. Grousset 1936, p. 445-447.
  6. Grousset 1936, p. 447-453.
  7. Grousset 1936, p. 453-456.

Annexes[modifier | modifier le code]

Bibliographie[modifier | modifier le code]

Les participants de la croisade[modifier | modifier le code]

Articles connexes[modifier | modifier le code]

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