Prêt-bail

Signature par Franklin D. Roosevelt le 11 mars 1941 de la loi H.R. 1941, permettant d'aider le Royaume-Uni, la Chine et la Grèce.
Signature par Franklin D. Roosevelt le 11 mars 1941 de la loi H.R. 1941 permettant d'aider le Royaume-Uni, la Chine et la Grèce.

Le programme Lend-Lease (« Prêt-Bail » en français) était un programme d'armement mis en place par les États-Unis pendant la Seconde Guerre mondiale, afin de fournir aux pays amis du matériel de guerre sans intervenir directement dans le conflit (avant l'entrée en guerre des États-Unis), mettant fin de facto aux lois des années 1930 sur la neutralité.

La loi Lend-Lease, votée par 317 voix pour et 71 contre à la chambre des représentants des États-Unis et par 60 voix pour et 31 contre au Sénat, signée le , autorise le Président des États-Unis à « vendre, céder, échanger, louer, ou doter par d'autres moyens » tout matériel de défense à tout gouvernement « dont le Président estime la défense vitale à la défense des États-Unis. »

Curtiss P-40F Warhawk américains livrés à Casablanca, protectorat français du Maroc, pour l'aviation de l'armée d'Afrique de Giraud (groupe de chasse La Fayette héritier des traditions de l'Escadrille La Fayette), le . En , ils furent remplacés par des P-47D Thunderbolt.

De 1941 à 1945, les aides américaines se sont élevées à 50,1 milliards de dollars américains. Les principaux bénéficiaires du prêt-bail étaient le Royaume-Uni (31,4 milliards de dollars) et l'Union soviétique (11,3 milliards de dollars). La France libre du général de Gaulle basée à Londres et surtout l'armée d'Afrique du général Henri Giraud basé à Alger (Algérie française) ont également profité de ce programme d'assistance logistique (3,2 milliards de dollars)[1].

Il y eut malgré tout un prix à payer. Les autorités américaines dépossédèrent la Grande-Bretagne de ses réserves d'or et de ses investissements outre-mer. Elles restreignirent ses exportations, et les hommes d'affaires américains s'emparèrent de marchés qui jusque-là étaient britanniques[2].

Contexte historique[modifier | modifier le code]

À la suite de l’invasion de la France en et jusqu’à l’invasion de la Grèce par l’Italie, l'Empire britannique était la seule puissance en guerre contre l’Allemagne et l’Italie. Le Royaume-Uni avait jusqu'alors payé son matériel militaire en or sous le traité « cash and carry » qu’il avait passé avec les États-Unis. Mais en 1941, elle avait tellement dépensé qu’elle commençait à manquer d’argent[3].

Au même moment, le gouvernement américain commençait à se mobiliser pour la guerre totale, avec le programme « Peacetime » et avec une forte augmentation dans le budget de la défense (qui est passé de deux à dix milliards de dollars)[4]. C’est à ce moment que le premier ministre britannique Winston Churchill demande au président américain Franklin Roosevelt une aide monétaire rapide de leur part. Roosevelt souhaitait aider les Britanniques mais était bloqué par l’opinion publique ainsi que les « Neutrality acts » qui l’obligeaient à rester neutre dans la guerre et à ne pas vendre des armes à crédit ou à prêter de l’argent aux États belligérants. C’est pourquoi l’idée du « Prêt-Bail » lui est venue.

En , pendant la bataille d’Angleterre, le gouvernement britannique a envoyé la mission « Tizard » aux États-Unis[5]. Le but de cette mission était d’obtenir des ressources industrielles pour utiliser le potentiel militaire des recherches qu’avait menées le Royaume-Uni avant le début de la guerre, mais qu’ils n’avaient pas pu utiliser à cause de la guerre. Ce partage de technologies a inclus le design du détonateur de proximité, des détails des premiers réacteurs d’avions de Frank Whittle et le Mémorandum de Frisch et Peierls sur la faisabilité d’une bombe nucléaire[6]. Toutes ces découvertes technologiques furent plus tard d'une importance capitale sur le cours de la guerre. De nombreuses autres découvertes technologiques ont été vendues comme des instruments de détection, des sous-marins et des systèmes de gyroscope.

En , le président Roosevelt a dit que les États-Unis seraient « l’arsenal des démocraties » et a proposé de vendre des munitions au Royaume-Uni et au Canada[7]. Les isolationnistes étaient fortement opposés, disant que cela mènerait à une participation au conflit qui était vu, par la majorité du peuple, comme un conflit européen. Mais l’opinion populaire changeait du fait que de plus en plus de personnes se rendaient compte des avantages de financer la guerre des Britanniques contre les nazis, sans prendre part aux hostilités[8]. La propagande montrant les villes britanniques dévastées durant le Blitz, de même que les représentations des Allemands comme des sauvages ralliaient aussi l’opinion publique du côté des Alliés, tout particulièrement après la défaite de la France.

Après une décennie de neutralité, Roosevelt savait que le changement vers le soutien des Alliés devait être progressif. La position première des Américains était d’aider les Britanniques et de ne pas entrer en guerre. Au début de , un sondage révèle que 54 % des Américains étaient partisans d’apporter de l’aide aux Britanniques sans utiliser le Prêt-Bail. 15 % de plus étaient en sa faveur en disant « Si les Anglais peuvent nous donner de la sécurité pour ce qu’on leur donne » ou « si cela ne nous force pas à entrer en guerre ». Seulement 22 % étaient explicitement défavorables à la proposition du président.

L’opposition à la proposition du Prêt-Bail était la plus forte parmi les isolationnistes républicains au Congrès, qui avaient peur que la mesure soit « la plus grande étape que cette nation ait prise pour la participation directe à la guerre ». Quand la Chambre des représentants vota la proposition de loi le , plus de 260 Représentants votèrent en sa faveur (238 Démocrates et 24 Républicains) et 165 votèrent contre (25 Démocrates et 135 Républicains)[9].

Le vote devant le Sénat, qui eut lieu un mois plus tard, montra les mêmes proportions de votes démocrates et républicains, ce qui permit que le Prêt-Bail soit adopté.

Le président Roosevelt signa la loi de Prêt-Bail le . Elle lui permit de « vendre, transférer la possession, échanger, émettre un bail, prêter ou disposer autrement de tout objet de défense envers un pays allié (Canada et Angleterre) ». En avril, cette pratique fut étendue à la Chine et en octobre à l’Union soviétique. Roosevelt autorisa la donation d'un million de dollars d'aide au Royaume-Uni via le Prêt-Bail à la fin d’.

Cette loi suivit celle de 1940 du « Destroyer for bases Agreement », qui permit d’échanger 50 bateaux de combat américains vers la Royal Navy britannique et canadienne en échange du droit de construire des bases dans les Caraïbes. Churchill permit aussi aux États-Unis de construire des bases militaires dans les Bermudes et en Terre-neuve gratuitement, autorisant le réemploi de matériels militaires britanniques[10].

Administration[modifier | modifier le code]

En 1941, le président Roosevelt nomma chef de l'office du Prêt-Bail le directeur de l'acier de son gouvernement, Edward R. Stettinius ; celui-ci fut remplacé à ce poste par Leo Crowley en 1943. L’aide du Prêt-Bail pour l’Union soviétique était dirigée par Stettinius. Le programme du Prêt-Bail fut ralenti progressivement après la capitulation de l'Allemagne et clôturé après la capitulation du Japon en [11].

Montants du Prêt-bail[modifier | modifier le code]

Valeur des matériels mis à la disposition des nations alliées par les États-Unis[12] :

Pays Valeur
(en millions de dollars)
Empire britannique 31 387,1
Brésil 372,0
Union soviétique 10 982,1
Mexique 39,2
France libre 3 223,9
Chili 21,6
République de Chine 1 627,0
Pérou 18,9
Pays-Bas 251,1
Colombie 8,3
Belgique 159,5
Équateur 7,8
Grèce 81,5
Uruguay 7,1
Norvège 47,0
Cuba 6,6
Turquie 42,9
Bolivie 5,5
Yougoslavie 32,2
Venezuela 4,5
Arabie Saoudite 19,0
Guatemala 2,6
Pologne 12,5
Paraguay 2,0
Liberia 11,6
République dominicaine 1,6
Iran 5,3
Haïti 1,4
Éthiopie 5,3
Nicaragua 0,9
Islande 4,4
El Salvador 0,9
Irak 0,9
Honduras 0,4
Tchécoslovaquie 0,6
Costa Rica 0,2
Total 48 395,4

Portée[modifier | modifier le code]

Le Prêt-bail a aidé le Royaume-Uni et les forces alliées à gagner les combats des années futures[réf. souhaitée] ; l’aide qu’il donna dans les combats de 1941 fut insignifiante[réf. souhaitée]. Entre 1943-1944, environ un quart de toutes les munitions britanniques venait du Prêt-Bail[réf. souhaitée]. Les avions (en particulier ceux de transport) représentaient environ un quart des envois vers le Royaume-Uni, suivie par la nourriture, les forces terrestres et les bateaux[réf. souhaitée].

Même après que les forces américaines en Europe et dans le Pacifique commencent à être à leur apogée en 1943-1944[réf. souhaitée], le Prêt-Bail continua. La plupart des pays belligérants étaient autonomes en matière de matériel de combat de première ligne (comme des chars et des avions de combat)[réf. souhaitée], mais le Prêt-Bail a offert un complément utile en cette catégorie tout de même, et les prêts-bails matériels logistiques (dont les équipements motorisés et les équipements ferroviaires) furent d’une assistance énorme[13].

Livraisons à l’Union soviétique[modifier | modifier le code]

Une grande partie de l’aide peut être mieux comprise en considérant les problèmes économiques causés par la guerre. La plupart des puissances guerrières limitent leur production de biens non essentiels, en se concentrant sur les munitions, ce qui cause inévitablement des manques. Par exemple, l’URSS était fortement indépendante sur le transport ferroviaire, mais la guerre coupa pratiquement toutes les productions de trains. À peine 446 locomotives furent produites pendant la guerre, dont seulement 92 entre 1942 et 1945. En tout, 92,7 % de la production ferroviaire durant la guerre arriva grâce au Prêt-Bail. Ainsi 1 911 locomotives et 11 225 wagons ont complété le parc de 20 000 locomotives et le demi-million de wagons existants.

L’Armée rouge à Bucarest près du boulevard Carol I. avec un «Universal Carrier» fourni par les Britanniques.

De plus, le soutien logistique de l’armée soviétique fut procuré par des centaines de milliers de camion américains. En effet, en 1945, près de la moitié des camions de l’armée rouge était fabriquée aux États-Unis.

Le Prêt-Bail a aussi envoyé de grandes quantités d’armes et de munitions. L’armée de l’air soviétique a reçu 18 700 avions, qui ont compté dans l’ordre des 30 % de la production soviétique de la guerre. Bien que la majorité des unités blindées combattît avec des chars soviétiques, quelque 7 000 chars issus du Prêt-Bail ont été déployés par l’armée rouge.

Un char Valentine destiné à l'Union soviétique quitte l'usine au Royaume-Uni.

En , quelques semaines après l’invasion allemande en URSS, le premier convoi d’aide britannique s'était mis en route le long des dangereuses routes de l'Arctique jusqu'à Mourmansk. Il arriva en septembre. Il transportait 40 Hawker Hurricanes avec 550 mécaniciens et pilotes de l’escadre no 151 afin d’assurer la défense aérienne immédiate du port et former les pilotes soviétiques. Après avoir escorté des bombardiers soviétiques et comptabilisé 14 victoires pour une perte, ainsi qu’avoir complété l'entraînement des pilotes et mécaniciens, l’escadre no 151 repartit en novembre, leur mission accomplie[14]. Ce convoi fut le premier de nombreux convois jusqu’à Mourmansk et Arkhangelsk et qui devinrent connu sous le nom de convois de l’Arctique. Les navires qui revenaient transportaient l’or que l’URSS utilisait pour payer les États-Unis.

À la fin de 1941, les expéditions anticipées des chars Matilda, Valentine et Tetrarch ne représentaient que 6,5 % du total des chars soviétiques. Mais elles représentaient plus de 25 % des chars moyens et lourds en service avec l’Armée rouge. Les chars du prêt-bail constituaient entre 30 et 40 % de la force moyenne et lourde de chars avant la bataille de Moscou, début .

Mk III 'Valentine' britannique détruit en Union soviétique, janvier 1944.

Un nombre important de chars britanniques Churchill, Matilda et Valentine a été expédié à l'URSS, ainsi que des M3 Lee américains après qu'ils furent devenus obsolètes sur le Front africain - leur production cessant en pour être retirés du service britannique en mai 1943[15]. Les Churchill, fournis par les convois de l'Arctique, ont pris part à la défense de Léningrad ainsi qu'à la bataille de Koursk[16],[17], pendant que les chars expédiés par le corridor Perse ont fourni le Front du Caucase. Entre juin 1941 et mai 1945, Les britanniques ont livré à l’URSS :

Au total quatre millions de tonnes de matériel de guerre dont la nourriture et les fournitures médicales ont été livrés. Les munitions ont coûté 308 millions de £(sans compter les munitions navales fournies), la nourriture et les matières premières ont totalisé 120 millions de £. Conformément à l'Accord anglo-soviétique sur les fournitures militaires du , l'aide militaire envoyée de Grande-Bretagne à l'Union soviétique pendant la guerre était entièrement pris en charge[18],[19].

Matériel terrestre[modifier | modifier le code]

Pour l'URSS[modifier | modifier le code]

409 526 véhicules, dont 43 728 jeeps, 152 000 camions Studebaker US6, 3 510 amphibies, 4 398 tracteurs, 12 161 véhicules de combat dont 1 239 chars légers et 4 957 chars moyens dont le célèbre Matilda IV (sur la base du Matilda britannique), 32 207 motocycles, 7 570 tracteurs spéciaux avec 3 216 moteurs de remplacement.

1,4 million de tonnes de pétrole, 1,3 million de tonnes de carburant à haut indice d'octane pour avions, 3,6 millions de pneus avec chambre à air, 325 784 tonne d'explosifs, 136 190 pièces d'artillerie légères et armes automatiques, 35 800 stations radio émetteurs, 5 899 récepteurs, 348 appareils de localisation radio, 705 détecteurs directionnels, 538 altimètres, 800 compas radio, 3 400 km de câbles marins, 1 823 km de câbles sous-marins, 135 484 km de câbles télégraphiques, 1 900 locomotives à vapeur, 66 locomotives diesel électriques, 9 920 wagons plateformes, 120 wagons citernes, 100 wagons à bascule, 35 plates-formes pour engins lourds, 685 740 tonnes de rails et pièces dont 110 000 t d'axes et roues de wagons[20].

Matériel naval[modifier | modifier le code]

Bâtiments transférés par les États-Unis au titre du prêt-bail (1940-1945)

Types de bâtiments[21] Drapeau du Royaume-Uni Royaume-Uni Drapeau de l'URSS Union soviétique Drapeau du Brésil Brésil Drapeau de la France France
Porte-avions d'escorte 23 0 0 0
Croiseurs (ancien) 0 1 0 0
Destroyers (ancien) 50 0 0 0
Destroyers d'escorte 78 0 8 6
Frégates 20 28 0 0
Sous-total grands bâtiments 171 29 8 6
Patrouilleurs côtiers 0 12 8 3
Chasseurs de mines 0 250 8 5
Dragueurs de mines océaniques 165 24 0 0
Dragueurs de mines côtiers 0 29 0 3
Sous-total petits bâtiments 165 315 16 11
TOTAL 336 344 24 17

Pour l'URSS[modifier | modifier le code]

38 navires Liberty, trois pétroliers Liberty, cinq pétroliers T2, 12 tankers T1, neuf tankers[Quoi ?], un navire de fret, 17 barges grues, trois remorqueurs dont un récent, 60 cargos, trois brise-glace, 28 frégates, 34 grands dragueurs de mines, 43 moyens dragueurs de mines, 78 sous-marins de 110 pieds, 62 sous-marins de 67 pieds, 205 torpilleurs, 30 transports de troupes, 17 transports de chars, deu transports de véhicules, 15 remorqueurs de rivières, six barges-pontons, un hydravion, une vedette, 60 autres petits bateaux, 14 277 moteurs de bateaux à gaz, 3 320 moteurs diesel, 108 moteurs à gaz de bois, 2 150 moteurs à essence, 40 accumulateurs pour sous-marins[22].

Matériel aérien[modifier | modifier le code]

Principales routes aériennes utilisées par le Air Transport Command américain en juin 1942,
Supermarine Spitfire MkVb à destination de l'armée de l'air soviétique.

En 1939, le RAF Ferry Command est créé pour transporter des milliers d'avions d'Amérique du Nord à la Grande-Bretagne. Son pendant américain en service à partir de 1940 est le Army Air Corps Ferrying Command puis le Air Transport Command.

Pour l'URSS[modifier | modifier le code]

14 798 avions furent expédiés et 14 018 arrivèrent sur le sol soviétique[23], ce qui représente 12 % de la production d'avions soviétiques pendant la guerre (115 596).

Ils furent acheminés par trois voies d'acheminement : d'Alaska en Sibérie (7 925), par l'Iran (4 861) et par Mourmansk et Arkhangelsk (1 232).

Livraisons de nourritures, habits, logements, matières premières[modifier | modifier le code]

Pour le Royaume-Uni[modifier | modifier le code]

8462 logements préfabriqués dans le cadre du programme Houses for Britain.

Pour l'URSS[modifier | modifier le code]

Cinq millions de tonnes de nourritures, 55 000 km de cotons, 49 200 km de laine, 12 300 km de sangles, 14 000 km de tissus imperméables, 46 126 t de fils à coudre, fibres et laines à tricoter et de boutons, 14,5 millions de chaussures et bottes en cuir et 49 900 tonnes de cuir.

2,6 millions de tonnes d'acier (5,96 % de la production soviétique), 261 109 t d'aluminium, 781 663 t de métaux non ferreux (magnésium, nickel, zinc, etc.)[24].

Livraisons américaines à l'Union soviétique[modifier | modifier le code]

Des camions américains quelque part sur le trajet du corridor perse.
Curtiss P-40 Warhawk gardé par l'armée chinoise en République de Chine.

Les livraisons américaines à l'Union soviétique peuvent être divisées entre ces différentes phases :

  • avant Prêt-bail du au (payée en or et autres minerais)
  • première période protocolaire du au (signée le ). Ce matériel était produit et livré par la Grande-Bretagne avec des crédits financiers américains.
  • deuxième période protocolaire du au (signée le )
  • troisième période protocolaire du au (signée le )
  • quatrième période protocolaire du (signée le ), finit officiellement le mais avec des livraisons continuées jusqu'à la fin de la guerre avec le Japon (contre laquelle l'Union soviétique entra le avec le milepost agreement jusqu'au quand le Japon capitula. Le tout le Prêt-Bail fut achevé.

Les livraisons se faisaient via les convois arctiques, le corridor persique et la route Pacifique.

La route Arctique était la route la plus courte et la plus directe pour l'aide du Prêt-bail à l'URSS, mais elle était la plus dangereuse. Quelque 3 964 000 tonnes de biens furent envoyés via cette route ; 7 % furent perdus et 93 % arrivèrent sains et saufs. Cette route constitue 23 % de l'aide totale à l'URSS pendant la guerre.

Le corridor persique était la route la plus longue et ne fut opérationnelle que mi-1942. Elle vit ensuite le passage de 4 160 000 tonnes de matériel, soit 27 % du total.

La route du Pacifique ouvrit en , mais elle fut affectée par le conflit entre les Japonais et les Américains ; après , seuls les bateaux soviétiques pouvaient être utilisés, et, comme le Japon et l'URSS faisaient preuve d'une stricte neutralité entre eux, seuls les biens non militaires pouvaient circuler.

BM-13N Katioucha sur un camion Studebaker US6, au musée de la grande guerre patriotique, Moscou.

Néanmoins, quelque 8 244 000 tonnes de matériel furent transportées par cette route, soit 50 % du total.

Avions 14 795
Chars d'assaut 7 056
Jeeps 51 503
Camions 375 883
Motos 35 170
Tracteurs 8 071
Pièces d'artillerie 8 218
Mitrailleuses 131 633
Explosifs 345 735 tonnes
Équipement de construction 10 910 000 dollars
Wagons de marchandises 11 155
Locomotives 1 981
Navires cargo 90
Escorteurs chasseur de sous-marins 105
Vedettes lance-torpilles 197
Moteurs de bateaux 7 784
Nourriture 4 478 000 tonnes
Machines et équipement 1 078 965 000 dollars
Métaux non ferreux 802 000 tonnes
Produits pétroliers 2 670 000 tonnes
Produits chimiques 842 000 tonnes
Coton 106 893 000 tonnes
Cuir 49 860 tonnes
Pneus 3 786 000
Bottes 15 417 001 paires

Le Prêt-bail inversé[modifier | modifier le code]

Le Prêt-bail inversé était l'approvisionnement des États-Unis en équipement et en service. Près de huit milliards de dollars en matériel militaire furent fournis aux États-Unis, 90 % de ces dotations venant de l'empire britannique. Des contributions réciproques ont inclus des ambulances militaires, du matériel électronique pour les B-17 Flying Fortress, des navires de lutte sous-marine et beaucoup d'autres. Bien que minuscule en comparaison, l'Union soviétique fournit 300 000 tonnes de chrome et 32 000 tonnes de manganèse, ainsi que du bois, de l'or et du platine.

Notes et références[modifier | modifier le code]

  1. Leo T. Crowley, Lend Lease in Walter Yust, ed. 10 Eventful Years (1947) 2: 858-60; 1:520
  2. A. J. P. Taylor, The Second World War: an Illustrated History, 1976. page 86
  3. Allen 1955, p. 807–912.
  4. (en) « 17 Billion Budget Drafted; Defense Takes 10 Billions. », The New York Times,‎ .
  5. Hind, Angela (5 February 2007). "Briefcase 'that changed the world'". BBC News. Retrieved 25 May 2010.
  6. Brennen, James W. (September 1968), The Proximity Fuze Whose Brainchild?, United States Naval Institute Proceedings.
  7. "Address Is Spur To British Hopes; Confirmation of American Aid in Conflict is Viewed as Heartening, A joining of interests, Discarding of Peace Talks is Regarded as a Major Point in the Speech." The New York Times, 30 December 1940.
  8. Kimball 1969
  9. Dorris, Henry. "No Vital Changes." The New York Times, 9 February 1941.
  10. Neiberg 2004, p. 118–119.
  11. Alfred F. Havighurst. Britain in Transition: The Twentieth Century. Books.google.co.uk. p. 390. Retrieved 2016-12-30.
  12. (de) Wolfgang Schumann (et al.), Deutschland im Zweiten Weltkrieg, Akademie-Verlag, Berlin, 1982, Bd. 3, S. p. 468.
  13. Weeks 2004, p. 9
  14. Paul Dean, special to Russia Now (30 June 2011). "When Britain aided the Soviet Union in World War Two". Telegraph.co.uk.
  15. "Medium Tank M3/ Grant/ Lee". Historyofwar.org. Retrieved 2016-12-30.
  16. "Churchill tank". Tanks Encyclopedia
  17. "Did Russia Really Go It Alone? How Lend-Lease Helped the Soviets Defeat the Germans". HistoryNet.
  18. "ВИФ2 NE : Ветка : Re: А разве". Vif2ne.org. Retrieved 2016-12-30.
  19. "RUSSIA (BRITISH EMPIRE WAR ASSISTANCE)", House of Commons Debates, Hansard, vol 421, cc2513-9, 16 April 1946, retrieved 30 December 2016
  20. Henry Dunajewski, « Le lend-lease américain pour l'Union soviétique », Revue d'études comparatives est ouest 15.3 1984, p. 40 à 44.
  21. Alexandre Sheldon-Duplaix, « La Mission Navale française à Washington et la renaissance de la Marine, 3 janvier 1943 -  », Relations Internationales, no 108,‎ , p. 503-523 (lire en ligne).
  22. Henry Dunajewski, Le lend-lease américain pour l'Union soviétique, Revue d'études comparatives est ouest 15.3 1984, p. 43-44.
  23. H. Dunajewski Le lend lease américain à l'urss Revue d'études comparatives est ouest 15.3 1984 p. 37
  24. Henry Dunajewski, « Le lend-lease américain pour l'Union soviétique », Revue d'études comparatives Est-Ouest, 15.3 1984, p. 47.

Annexes[modifier | modifier le code]

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Bibliographie[modifier | modifier le code]

Liens externes[modifier | modifier le code]