Pont de Tancarville

Pont de Tancarville
Pont de Tancarville.
Pont de Tancarville.
Géographie
Pays France
Région Normandie
Département Seine-Maritime
Commune Tancarville - Marais-Vernier
Coordonnées géographiques 49° 28′ 23″ N, 0° 27′ 51″ E
Fonction
Franchit Estuaire de la Seine
Fonction Pont routier
Itinéraire N 182 E 5
Caractéristiques techniques
Type Pont suspendu
Longueur 1 420 m
Portée principale 608 m
Largeur 12,50 m
Hauteur 123,5 m
Hauteur libre 50 m
Matériau(x) Béton et acier
Construction
Construction 1955-1959
Architecte(s) M. Lagrange
N. Esquillan
M. Huet
F. Robinson
Maître(s) d'œuvre Ponts et Chaussées
Maître d'ouvrage Chambre de commerce et d'industrie du Havre
Entreprise(s) Daydé, Baudin-Châteauneuf, Boussiron, Campenon-Bernard, Compagnie Française d'Entreprises, Compagnie industrielle de travaux, Dragages et Travaux Publics, Entreprises de Grands Travaux Hydrauliques, Fives-Lille Cail, Fougerolle, Régie générale des chemins de fer et travaux publics, Société des Forges et Ateliers du Creusot
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Pont de Tancarville

Le pont de Tancarville est un pont suspendu à câble porteur qui franchit la Seine entre Tancarville (Seine-Maritime) et Marais-Vernier (Eure), en France.

Historique[modifier | modifier le code]

Dès 1931, l’accroissement continu du trafic des bacs sur l'estuaire incite la chambre de commerce et d'industrie du Havre (CCI) à réfléchir à un pont sur la Seine.

Le , la CCI prend la décision de réaliser un « pont-route » aux environs du bac du Hode (qui reliait Saint-Vigor-d'Ymonville et Berville). Le , l’avant-projet d’un pont suspendu, situé à Tancarville est finalisé et adopté dès le lendemain par délibération du , par la CCI qui demande la concession pour sa construction et son exploitation.

La décision de sa construction est actée par une loi du , signée par le maréchal Pétain à Vichy et déclarant le projet d'utilité publique[1].

En , la CCI, maître d'ouvrage, lance un concours international et quatorze groupements d'entreprises remettent leurs projets en . La maîtrise d’œuvre est confiée aux ponts et chaussées du département de la Seine-Maritime.

En 1954, la chambre de commerce et d'industrie, assistée des ingénieurs des Ponts et Chaussées, choisit le projet qui sera réalisé[1],[2]. Paul Galabru dirige les travaux[réf. souhaitée].

Commencé le [3], le pont a été mis en service le , dans les délais prévus[3].

Jusqu'à la date d'ouverture du pont de Normandie, il a été le pont le plus proche de l'estuaire de la Seine. Son ouverture a entraîné la disparition du bac du Hode reliant Berville-sur-Mer dans l'Eure au Hode dans la Seine-Maritime. Ce bac, dommage de guerre, était réputé pour être « malcommode »[3]. L'éphémère ligne aérienne Caen-Le Havre n'a pas non plus résisté à la concurrence imposée par le pont[4].

Caractéristiques techniques[modifier | modifier le code]

En 1959, l'ouvrage possédait la plus longue travée centrale d'Europe : 608 mètres, qui reste à ce jour le record national, et deux travées latérales de 176 mètres chacune. Le poids total de la charpente est de 7 500 tonnes.

Ses pylônes ont une hauteur de 123 mètres et supportent une charge moyenne de 6 000 tonnes. En raison de la nature marécageuse des terrains, la fondation du pylône de la rive gauche a une profondeur de 28 mètres, de façon à reposer sur un sol compact. Celle du pylône de la rive droite a une profondeur de 18 mètres. La hauteur libre pour la navigation, ou tirant d'air, est de 50 mètres[5].

Les câbles sont reliés à deux massifs d'ancrage dont le plus lourd pèse 36 000 tonnes et a des dimensions voisines de celles de l'Arc de triomphe de l'Étoile à Paris.

Des essais en soufflerie ont permis de vérifier la tenue de l'ouvrage à toutes sortes d'oscillations dues au vent[6].

Ce fut un des premiers chantiers de cette importance à se dérouler sans accident mortel.

Travaux postérieurs à la construction[modifier | modifier le code]

Les suspensions (câbles porteurs et suspentes) ont été remplacées de 1996 à 1999[1].

Entre 2014 et 2016, des travaux sur les voies d'accès au pont de Tancarville sont réalisés pour faire face à l'augmentation du trafic[7].

Les appareils d’appuis du viaduc d'accès ont été remplacés en 2019 par la société TSV. Quatre phases de vérinage ont été nécessaires.

Gestion[modifier | modifier le code]

La chambre de commerce et d'industrie Seine Estuaire (qui a remplacé le la chambre de commerce et d'industrie du Havre) est concessionnaire jusqu'au .

Son exploitation est assurée par une équipe d'une cinquantaine de personnes. Il est gratuit pour les motocyclettes, cyclomoteurs et les bicyclettes et il est payant pour les autres véhicules.

Le pont est équipé d'un système de vidéosurveillance et de détection des incidents. Il comporte sa propre station météorologique ainsi qu'un dispositif de positionnement par satellite qui permet de connaître les déplacements du tablier. Une signalisation dynamique permet d'adapter les informations données aux conducteurs aux conditions de circulation. Des véhicules de patrouille sont prêts en permanence à intervenir sur l'ouvrage[8].

Il est fréquenté en moyenne par 18 000 véhicules par jour, dont 25 % de poids lourds. La CCI prévoit que la fréquentation dépassera les 22 500 véhicules quotidiens en 2030.

Dans les arts[modifier | modifier le code]

Le peintre Roger Lersy est l'auteur d'une toile le Pont de Tancarville qui fut présentée au Salon des peintres témoins de leur temps à Paris en 1961[9].

Le pont apparaît dans le film Les Grandes Vacances avec Louis de Funès (film sorti en décembre 1967).

Il apparaît aussi dans le film Sale temps pour les mouches sorti en 1966, puis en 1969 dans Le Cerveau de Gérard Oury.

Dans le film Le Dîner de cons, le personnage de François Pignon annonce avoir construit une maquette du pont de Tancarville avec 346 422 allumettes[10].

Postérité[modifier | modifier le code]

Le pont de Tancarville a inspiré une marque d’étendoir à linge, qui a pris le nom de Tancarville en 1963[11].

Notes et références[modifier | modifier le code]

  1. a b et c Historique sur le site de la CCI Seine Estuaire
  2. Le groupement d'entreprises retenu comprend Daydé, Baudin-Châteauneuf, Boussiron, Campenon-Bernard, Compagnie Française d'Entreprises, Compagnie industrielle de travaux, Dragages et Travaux Publics, Entreprises de Grands Travaux Hydrauliques, Fives-Lille Cail, Fougerolle, Régie générale des chemins de fer et travaux publics, Société des Forges et Ateliers du Creusot
  3. a b et c Le Pont de Tancarville, Chambre de commerce du Havre, sous la direction de Jean-Yves Nicolas, 15 octobre 1956, exemplaire no 451
  4. « Il y a 60 ans, la « banane volante » atterrissait sur la plage de Deauville », Le Pays d'Auge,‎ (lire en ligne, consulté le )
  5. « Complément d'information tirants d'air des bateaux et hauteurs libres sous les ponts », sur debatpublic.fr, (consulté le )
  6. Détails techniques du pont sur le site de la CCI Seine Estuaire
  7. « Travaux d'accès au pont de Tancarville : démolition d'un ouvrage », Le Courrier Cauchois,‎ (lire en ligne).
  8. La sécurité des usagers sur le site de la CCI Seine Estuaire
  9. Toile reproduite dans le livre Les peintres témoins de leur temps et les richesses de la France, Éditions Achille Weber/Hachette, 1961.
  10. Fiche sur le film.
  11. « Mais qu'est devenu ce bon vieux Tancarville ? », O,‎ (lire en ligne, consulté le )

Voir aussi[modifier | modifier le code]

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Bibliographie[modifier | modifier le code]

  • Le Pont de Tancarville, Chambre de commerce du Havre, sous la direction de Jean-Yves Nicolas, , exemplaire no 451.
    Édité à l'occasion de la pose par M. Auguste Pinton, secrétaire d'État aux Travaux publics, aux Transports et au Tourisme, le 23 octobre 1956, d'une plaque commémorative de l'ouverture des chantiers de construction du pont de Tancarville.

Articles connexes[modifier | modifier le code]

Liens externes[modifier | modifier le code]