Politique en Guinée

La Guinée est une république à régime présidentiel dans laquelle le président de la République, chef de l'État, nomme un premier ministre, chef du gouvernement. Le pouvoir exécutif est aux mains du gouvernement tandis que le pouvoir législatif est partagé entre le gouvernement et l'Assemblée nationale.

Histoire[modifier | modifier le code]

Le , peu après la mort d'Ahmed Sékou Touré, premier président de la Guinée indépendante, le Comité militaire de redressement national (CMRN), une junte militaire emmenée par le Lieutenant-Colonel Lansana Conté prit le pouvoir et plaça Conté à la présidence. Le CMRN affirmait vouloir mettre fin au régime oppressif de Touré et abolit la Constitution, dissout le parti unique et annonça la Deuxième République. Le nouveau gouvernement libéra les prisonniers politiques et se porta garant de la protection des droits de l'homme. Il réorganisa le système judiciaire, décentralisa l'administration et commença à libéraliser l'économie, encourageant la propriété privée, les investissements étrangers et l'exploitation des ressources naturelles du pays.

En 1990, les Guinéens approuvèrent par référendum une nouvelle Constitution qui inaugura la Troisième République et introduisit la Cour suprême. En 1991, le CMRN fut remplacé par un corps mixte, civil et militaire, le Conseil transitoire de redressement national. Conté conserva la présidence pour cinq ans avec pour mandat de gérer la transition vers un pouvoir exclusivement civil. Le CTRN élabora des projets de loi qui devaient permettre la formation de partis politiques indépendants, la tenue d'élections nationales et la liberté de la presse. Les partis politiques furent légalisés en 1992 et plus de 40 partis officiellement reconnus.

En décembre 1993, Conté fut réélu pour cinq ans lors des premières élections multipartites, entachées d'irrégularités et d'un manque de transparence de la part du gouvernement. En 1995, le Parti de l'unité et du progrès remporta 76 des 114 sièges lors des élections législatives au cours desquelles l'opposition dénonça des irrégularités. En 1996, Conté réorganisa le gouvernement et nomma Sidya Touré au poste de Premier ministre, qu'il chargea de responsabilités particulières concernant le programme gouvernemental de réforme économique.

En décembre 2008, le président Lansana Conté meurt et une junte (CNDD) prend le pouvoir par un coup d'État. Le nouvel homme fort du régime est le capitaine Moussa Dadis Camara. La Constitution est suspendue pendant le régime transitoire qui devrait amener à des élections libres en 2010[1].

Le eut lieu le premier tour de l'élection présidentielle, où Cellou Dalein Diallo et Alpha Condé reçurent le plus de voix, mais en dessous de la majorité absolue (39,72 % et 20.6 7 % respectivement), ce nécessitant un deuxième tour pour les départager, qui se tint le [2],[3]. Alpha Condé est élu au second tour. Investi le , il nomme Mohamed Saïd Fofana premier ministre le .

Le , Alpha Condé a annoncé qu'il soumettra aux Guinéens un projet de nouvelle Constitution. L'article 40 de ce projet de Constitution dispose que «le Président de la République est élu au suffrage universel direct pour un mandat de six ans, renouvelable une fois»[4].

Pouvoir exécutif[modifier | modifier le code]

Le président de la République est élu au suffrage universel pour six ans. Il gouverne le pays avec l'assistance de 25 ministres civils nommés par lui. Il nomme les officiels à tous les niveaux de l'administration, fortement centralisée.

Fonction Nom Parti Depuis
Président de la République Mamadi Doumbouya Comité national du rassemblement pour le développement
Premier ministre Bah Oury Union des démocrates pour la renaissance de la Guinée

Pouvoir législatif[modifier | modifier le code]

L'Assemblée nationale est l'unique chambre du parlement unicaméral de Guinée. Elle est composée de 114 sièges dont les membres sont élus pour cinq ans selon un mode de scrutin parallèle. Sont ainsi à pourvoir 38 sièges au scrutin uninominal majoritaire à un tour dans autant de circonscriptions électorales correspondant aux 33 préfectures du pays et aux 5 communes de la capitale Conakry. A ce total s'ajoutent 76 sièges pourvus au scrutin proportionnel plurinominal de liste dans une unique circonscription nationale. Il n'est pas fait recours à un seuil électoral, la répartition des sièges se faisant sur la base d'un quotient électoral national égal au nombre de suffrages divisés par le nombre siège à pourvoir à la proportionnelle, et les sièges restants au plus fort reste[5].

Résultats des législatives guinéennes de 2020[6],[7],[8],[9],[10],[11],[12],[13]
Parti Circonscriptions Proportionnelle Total +/-
Voix % Sièges Voix % Sièges
Rassemblement du peuple de Guinée-Arc en ciel 2 417 476 88,94 37 1 591 650 55,27 42 79 en augmentation 26
Union démocratique de Guinée 56 085 2,06 0 151 576 5,26 4 4 Nv
Mouvement populaire démocratique de Guinée 74 343 2,73 0 113 702 3,95 3 3 Nv
Nouvelles forces démocratiques 4 711 0,17 1 76 612 2,66 2 3 Nv
Union pour le progrès et le renouveau 14 597 0,54 0 76 512 2,66 2 2 en augmentation 1
Rassemblement pour le développement intégré de la Guinée 23 901 0,88 0 76 412 2,65 2 2 en augmentation 1
Union des forces du changement - - - 76 208 2,65 2 2 Nv
Alternance démocratique pour le changement-Bloc de l'opposition constructive - - - 76 188 2,65 2 2 Nv
Guinée pour la démocratie et l'équilibre 31 671 1,16 0 76 012 2,64 2 2 Nv
Parti guinéen pour la renaissance et le progrès - - - 39 706 1,38 1 1 en stagnation
Parti Afia - - - 39 126 1,36 1 1 en augmentation 1
Génération citoyenne - - - 39 106 1,36 1 1 en augmentation 1
Force des intègres pour le développement - - - 39 106 1,36 1 1 Nv
Parti guinéen pour le progrès et le développement - - - 38 430 1,33 1 1 en augmentation 1
Rassemblement pour la renaissance et le développement 10 608 0,39 0 38 310 1,33 1 1 Nv
Parti pour la paix et le développement - - - 38 176 1,33 1 1 Nv
Alliance pour le renouveau national - - - 37 906 1,32 1 1 Nv
Union des forces démocratiques 13 923 0,51 0 37 900 1,32 1 1 en augmentation 1
Mouvement des patriotes pour le développement - - - 29 996 1,04 1 1 Nv
Alliance pour le renouveau national - - - 29 800 1,03 1 1 Nv
Nouvelle génération pour la république 12 917 0,47 0 29 800 1,03 1 1 en stagnation
Guinée unie pour le développement - - - 29 140 1,01 1 1 en stagnation
Parti démocratique de Guinée-RDA - - - 27 640 0,96 1 1 en augmentation 1
Rassemblement pour une guinée prospère - - - 27 400 0,95 1 1 en augmentation 1
Parti démocratique des conservateurs 16 441 0,60 0 12 324 0,43 0 0 Nv
Parti guinéen de la renaissance - - - 10 204 0,35 0 0 Nv
Union pour la défense des intérêts républicains 24 046 0,88 0 7 536 0,26 0 0 Nv
Rassemblement guinéen pour l'unité et le développement - - - 5 494 0,19 0 0 en stagnation
Rassemblement pour la république - - - 5 422 0,19 0 0 Nv
Parti panafricain de Guinée - - - 2 550 0,09 0 0 Nv
Alliance des forces du changement 4 698 0,17 0 - - - 0 -
Parti de la défense nationale pour le développement 1 333 0,05 0 - - - 0 -
Parti nouvelle vision 8 038 0,30 0 - - - 0 -
Suffrages exprimés 2 715 147 91,48 2 879 944 95,80
Votes blancs et invalides 252 940 8,52 126 111 4,20
Total 2 968 087 100 38 3 006 055 100 76 114 en stagnation
Abstentions 2 211 513 42,70 2 173 545 41,96
Inscrits / participation 5 179 600 57,30 5 179 600 58,04

Pouvoir judiciaire[modifier | modifier le code]

Partis politiques et élections[modifier | modifier le code]

Notes et références[modifier | modifier le code]

Sur les autres projets Wikimedia :

  1. « En Guinée, le chef des putschistes se proclame « président de la République » », Le Monde,‎ (lire en ligne)
  2. Reuters, « Diallo en tête après le 1er tour de la présidentielle en Guinée », L'Express,‎ (lire en ligne)
  3. (en) « Guinea 2nd round candidates clear », afrol News, (consulté le )
  4. « Alpha Condé annonce une nouvelle Constitution », sur BBC Afrique, (consulté le )
  5. Inter-Parliamentary Union, « IPU PARLINE database: GUINEE (Assemblée nationale), Texte intégral », sur archive.ipu.org (consulté le ).
  6. « RESULTATS PROVISOIRES ELECTIONS LEGISLATIVES DU 22 MARS 2020 (SCRUTIN DE LISTES NATIONALES) », sur ceni.org.gn (consulté le ).
  7. « Elections législatives : Voici les résultats provisoires du scrutin de listes nationales – CENI OFFICIEL », sur ceni.org.gn (consulté le ).
  8. « Résultats définitifs », sur courconstitutionnelle.gov.gn (consulté le ).
  9. (it) « Elections législatives : Voici les résultats provisoires du scrutin uninominal de Dabola, Dalaba, Dinguiraye, Fria, Guéckédou, Kaloum, Koubia, Koundara, Labé, Lelouma, Macenta, Mali, Mamou, Matam, Pita, Siguiri et Télimelé – CENI OFFICIEL », sur ceni.org.gn (consulté le ).
  10. « Elections législatives : Voici les résultats provisoires du scrutin uninominal de Boffa, Dixinn, Faranah, Forécariah, Gaoual, Kindia, Kissidougou, Kouroussa, Mandiana et Tougué – CENI OFFICIEL », sur ceni.org.gn (consulté le ).
  11. « Elections législatives: Voici les résultats provisoires du scrutin uninominal de Beyla, Coyah, Dabola, Dubréka, Kankan, Kérouané, Lola, Ratoma et Yomou – CENI OFFICIEL », sur ceni.org.gn (consulté le ).
  12. « Elections législatives: Voici les résultats du scrutin uninominal des trois dernières circonscriptions électorales: Boké, Matoto et N’Zérékoré – CENI OFFICIEL », sur ceni.org.gn (consulté le ).
  13. « Circonscription de Matam », sur ceni.org.gn (consulté le ).

Bibliographie[modifier | modifier le code]

  • (en) Mohamed Saliou Camara, Political history of Guinea since World War Two, P. Lang, New York, Bern, etc., 2014, 531 p. (ISBN 978-1-4331-2243-9)
  • Boubacar Yacine Diallo, La Guinée, un demi-siècle de politique : 1945-2008 : trois hommes, trois destins, L'Harmattan, 2011, 305 p. (ISBN 978-2-296-54222-8)
  • Mamadou Aliou Diallo, Histoire politique et sociale de la Guinée : de 1958 à 2015, L'Harmattan, 2017, 135 p. (ISBN 978-2-343-12602-9)