Place Denfert-Rochereau

14e arrt
Place Denfert-Rochereau
Voir la photo.
La place et le Lion de Belfort.
Voir la plaque.
Situation
Arrondissement 14e
Quartier Montparnasse
Petit-Montrouge
Voies desservies Boulevard Raspail
Rue Froidevaux
Rue de Grancey
Avenue du Général-Leclerc
Avenue René-Coty
Boulevard Saint-Jacques
Boulevard Arago
Avenue Denfert-Rochereau
Avenue du Colonel-Henri-Rol-Tanguy
Allée Claude-Mademba-Sy
Morphologie
Longueur 220 m
Largeur 145 m
Forme Rectangulaire
Historique
Création Vers 1760
Dénomination
Géocodification
Ville de Paris 2703
DGI 2691
Géolocalisation sur la carte : Paris
(Voir situation sur carte : Paris)
Place Denfert-Rochereau
Géolocalisation sur la carte : 14e arrondissement de Paris
(Voir situation sur carte : 14e arrondissement de Paris)
Place Denfert-Rochereau
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La place Denfert-Rochereau est une place du sud de Paris, anciennement appelée « place d’Enfer » et située dans le 14e arrondissement de cette ville, dans le quartier du Montparnasse.

Situation et accès[modifier | modifier le code]

Elle est située à la rencontre des boulevards Raspail, Arago, Saint-Jacques, des avenues du Colonel-Henri-Rol-Tanguy, René-Coty, Général-Leclerc, et des rues Froidevaux, Victor-Considérant et de Grancey.

Ce site est desservi par les lignes 4 et 6 à la station Denfert-Rochereau et par la ligne B du RER à la gare de Denfert-Rochereau, un couloir de correspondance souterrain reliant entre elles la station de métro et la gare du RER. Il est également accessible par plusieurs lignes du réseau de bus de la RATP, dont celle de l'Orlybus.

Origine du nom[modifier | modifier le code]

Pierre Philippe Denfert-Rochereau.

L'ancienne « place d'Enfer » porte depuis 1879 le nom de Denfert-Rochereau (1823-1878), gouverneur héroïque de Belfort pendant la guerre franco-prussienne de 1870, par l'effet d'une sorte de calembour municipal[1],[2],[3].

Historique[modifier | modifier le code]

La place Denfert-Rochereau est un important pôle de transports en commun parisiens. Elle tient ce rôle depuis le début du XXe siècle, où plusieurs lignes de tramway s'y croisaient. Sur leurs voies passaient les trains de marchandises de l'Arpajonnais, alimentant les Halles de Paris.

Cette place doit son ouverture comme élément du boulevard du Midi décidé par lettres patentes du pour la partie qui était située à l'intérieur de l'ancien mur des Fermiers généraux (partie nord-est de la place), et à l’ordonnance du bureau des Finances du , pour la partie qui était située à l'extérieur de l'ancien mur d'octroi (partie sud-ouest de la place)[4]. L'ouverture dans le mur d'octroi, qui permettait d'entrer ou de sortir de Paris, était communément appelée « barrière d'Enfer[5] ».

En 1774, plusieurs fontis se succèdent en raison de carrières souterraines oubliées, engloutissant des rues et des immeubles[6].

Par la loi du [7], les limites de Paris furent déplacées depuis le mur des Fermiers généraux « jusqu'au pied du glacis de l'enceinte fortifiée » (l'enceinte de Thiers). La place est classée dans la voirie parisienne par le décret du alors que, précédemment, elle était une voie de l'ancienne commune de Montrouge. L'ancienne place d'Enfer reçoit la dénomination de « place Denfert-Rochereau » par l'arrêté du [4],[8]. Le numérotage de la place est fixé par l'arrêté du [4].

Au centre de la place se trouvent encore les deux bâtiments conçus par Claude-Nicolas Ledoux, formant cette porte dans le mur des Fermiers généraux, chargés de percevoir les taxes et limitant l'ancien territoire de la ville de Paris. Dans la nuit du 10 au 11 novembre 1920, ils servirent de chapelles ardentes où l’on veillat les restes du Soldat inconnu et le cœur de Léon Gambetta avant son transfert au Panthéon[9].

La portion de la place située entre les deux bâtiments a reçu le nom d’« avenue du Colonel-Henri-Rol-Tanguy » en 2004, à l'occasion du soixantième anniversaire de la libération de Paris. Les catacombes situées à cet endroit étaient en effet un PC de la résistance parisienne, avant et pendant la libération de Paris, Rol-Tanguy étant l'un des chefs du mouvement insurrectionnel[10].

Le bâtiment d'accueil de l'actuelle gare de Denfert-Rochereau du RER a été inauguré en 1846 sous la dénomination « embarcadère de Sceaux » lors de la cérémonie d'ouverture de l'ancien chemin de fer de la ligne de Sceaux. C'est le plus ancien bâtiment de gare conservé de Paris.

La fête du Lion de Belfort[modifier | modifier le code]

Place Denfert-Rochereau. La fête du Lion de Belfort.

De 1880 jusqu’aux années 1950, en octobre, se tenait la fête foraine dite « fête du Lion de Belfort ».

Elle se situait, d’abord, sur la place et débordait sur le boulevard d’Enfer et sur l’avenue d’Orléans. À la suite de son succès, la fête s’est déplacée vers la rue d’Enfer, le boulevard Arago, le boulevard Saint-Jacques et l’avenue du Parc-de-Montsouris. Dans les dernières années, elle occupait tout le boulevard Saint-Jacques.

Les attractions étaient nombreuses : parades, montagnes russes, loteries, dompteurs, manèges, cracheurs de feu, briseurs de chaînes, cirques, théâtres, etc.

La fête du Lion de Belfort.

Une école foraine s’installait à proximité du monument à Nicolas-Toussaint Charlet.

Une autre fête foraine, moins importante, s’y développait chaque printemps[12],[13].

Dans la littérature[modifier | modifier le code]

Dans Le tout sur le tout, Henri Calet consacre tout le chapitre XXXVI à la description de la fête du Lion, durant la Seconde Guerre mondiale.

Bâtiments remarquables et lieux de mémoire[modifier | modifier le code]

Usages[modifier | modifier le code]

Manifestation anti-CPE du .
  • La place est fréquemment le lieu de départ ou de destinations de manifestations publiques à Paris.
  • Des concerts y sont organisés, notamment pour la Fête de la musique, avec le concert Ouï FM le .
  • Elle est le lieu où se déroule le premier tableau du troisième acte de La Bohème, de Giacomo Puccini.
  • La place est un pôle important de transports en commun, avec la gare du RER B, la station de métro et plusieurs terminus de bus.

Notes et références[modifier | modifier le code]

  1. Éric Hazan, L'Invention de Paris, Le Seuil, , 464 p. (ISBN 978-2-02-101034-3, lire en ligne), p. 184.
  2. Société historique et archéologique du quatorzième arrondissement de Paris, Revue d'histoire du quatorzième arrondissement de Paris, (lire en ligne), p. 48.
  3. La Construction moderne, Imprimerie F. Levé, (lire en ligne), p. 508.
  4. a b et c « Place Denfert-Rochereau », nomenclature officielle des voies de Paris.
  5. Cf. par exemple Les Misérables de Victor Hugo.
  6. Gilles Thomas et Alain Clément, Atlas du Paris souterrain : la doublure sombre de la Ville lumière, Paris, Parigramme, , 193 p. (ISBN 2-84096-191-1).
  7. No 7072 : loi sur l'extension des limites de Paris, Bulletin des lois de la République française, t. XIV, XIe s., no 738, pp. 747-751, en ligne sur Google Books.
  8. Compte rendu de la décision du conseil communal du 31 juillet 1879, La Presse, 2 août 1879, p. 3.
  9. M. Chasles, Les Trois Monts, La barrière d’Enfer, Paris, Société historique et archéologique du XIVe arrondissement de Paris, , page 4..
  10. « Le pari gagné de Rol-Tanguy », leparisien.fr,‎ (lire en ligne, consulté le ).
  11. Notice no PA00086609, sur la plateforme ouverte du patrimoine, base Mérimée, ministère français de la Culture.
  12. Émile Wiriot, Paris de la Seine à la cité universitaire, le quartier Saint-Jacques et les quartiers voisins, Paris, Tolra, libraire-éditeur, , pages 435-436.
  13. Sylvie Bonin et Bernadette Costa-Prades, Je me souviens du 14e arrondissement, Parigramme, (ISBN 978-2-84096-004-1).
  14. a et b Notice no PA75140009, sur la plateforme ouverte du patrimoine, base Mérimée, ministère français de la Culture.
  15. Marc Le Cœur, « Les lycées dans la ville: l’exemple parisien (1802-1914) », Histoire de l'éducation, 90 | 2001, p. 131-167.

Annexes[modifier | modifier le code]

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Articles connexes[modifier | modifier le code]

Liens externes[modifier | modifier le code]