Pierre de Luxembourg

Pierre de Luxembourg
Image illustrative de l’article Pierre de Luxembourg
Le songe du cardinal Pierre de Luxembourg,
anonyme (v. 1470),
musée du Petit Palais (Avignon).
Biographie
Naissance
au château de Ligny-en-Barrois (France)
Décès (à 17 ans)
à Villeneuve-lès-Avignon
Bienheureux de l'Église catholique
Béatification
Cardinal de l'Église catholique
Créé
cardinal
par l'antipape Clément VII
Titre cardinalice Cardinal-diacre de San Giorgio in Velabro
Évêque de l'Église catholique
Ordination épiscopale
Évêque de Metz

Blason
(en) Notice sur www.catholic-hierarchy.org

Pierre de Luxembourg, né le au château de Ligny-en-Barrois et mort le à Villeneuve-lès-Avignon[1], est un cardinal.

C'est un bienheureux catholique fêté le 2 juillet[2].

Biographie[modifier | modifier le code]

Son enfance[modifier | modifier le code]

Membre de la maison de Luxembourg qui règne sur le Saint-Empire Romain Germanique, la Bohême et le Luxembourg, il est le fils de Guy de Luxembourg, comte de Ligny-en-Barrois et de Mahaut de Châtillon, comtesse de Saint-Pol.

Ayant perdu ses parents en bas âge, il est élevé par sa tante Jeanne, comtesse d’Orgières.

Frère cadet du comte Waléran III, il est destiné à l’Église. En 1377, on l’envoie faire des études à Paris, il y obtient de bons résultats. Il devient chanoine de Paris en 1379 et chanoine de Cambrai en 1382[3].

Sa carrière épiscopale[modifier | modifier le code]

En 1384, à l'âge de 15 ans, il est nommé évêque de Metz par l’antipape Clément VII qui était soutenu par le clergé messin pendant le Grand Schisme d'Occident.

L’empereur Venceslas Ier, partisan du pape Urbain VI, fait nommer Thielleman de Bousse. Ces conflits pour la direction du siège épiscopal entraînent des combats à Metz, Boulay et Thionville, sans que Thielleman de Bousse parvienne à faire reconnaître ses prétentions à Metz[4].

Le cardinal d’Avignon[modifier | modifier le code]

Fête de Pierre de Luxembourg à Châteauneuf-du-Pape.

En 1386, il est nommé cardinal par Clément VII. Il conserve à la fastueuse cour d'Avignon son mode de vie austère, s'infligeant des jeûnes et des pénitences qui entraîneront sa mort prématurée dix mois plus tard, le å l'âge de 18 ans. Ce cardinal ascétique qui distribue largement les aumônes aux pauvres fait rapidement l'admiration du peuple. Il est réputé gratifié d'extases, au cours desquelles le Christ lui apparaît. Sur l'emplacement de la plus célèbre d'entre elles, à Châteauneuf-du-Pape, une chapelle sera édifiée.

À l'annonce de sa mort, la foule se précipite pour vénérer la dépouille de celui qu'elle considère déjà comme un saint. Il est enterré, selon ses volontés, sans apparat dans le cimetière des pauvres d'Avignon le . Ses obsèques au milieu d'une foule immense tournent à l'émeute. Des miracles ont lieu sur sa tombe, qui connaissent un grand retentissement au point que le pape ordonne dès le que ces événements soient consignés par écrit. Le , on relève déjà « 1964 miracles dont 13 résurrections ».

La reine Marie Ire de Sicile fait édifier en 1389 une chapelle au-dessus de la tombe. Le roi de France et le chapitre de Notre-Dame de Paris demandent un procès en canonisation qui s’ouvre à Avignon en 1390, mais, interrompu en 1397 par la mort de Clément VII, il ne sera jamais repris. L’église officialise tardivement le culte de ce personnage trop lié au schisme d’Avignon. Sous les pressions de la France, sa béatification est proclamée par Rome le , mais il ne sera jamais canonisé.

Mais la Provence n’a pas attendu la reconnaissance de Rome pour vénérer Pierre de Luxembourg dont le culte n’a jamais cessé depuis sa mort. Près de la tombe, en 1395, le roi de France fait poser la première pierre de l’église des Célestins chargés du pèlerinage sur le « Corps Saint ». Cette église reçoit en 1401 le mausolée de Clément VII.

À Avignon, dont Pierre de Luxembourg est l’un des saints patrons, la date anniversaire de son inhumation était chômée et donnait lieu à des cérémonies publiques de très grande ampleur. Le XVIIe siècle connaît l’apogée de son culte. Au XIXe siècle encore, des confréries vouées à l’éducation de la jeunesse se placent sous son patronage en Provence, où le prénom « Pierre-de-Luxembourg » est alors relativement courant.

Il se fête le 2 juillet à Châteauneuf-du-Pape dont il est le saint patron.

Ascendance[modifier | modifier le code]

Notes et références[modifier | modifier le code]

  1. Marc Mègemont, « Cinq décors peints des XIIIe et XIVe siècles », Moyen Âge, no 126,‎ août-septembre-octobre 2021, p. 68 (ISSN 1276-4159).
  2. Nominis : Bienheureux Pierre de Luxembourg.
  3. Nouvelle biographie générale depuis les temps les plus reculés jusqu’à nos jours p 325, Jean Chrétien Ferdinand Hoefer 1860.
  4. Histoire de Thionville p36, Guillaume Ferdinand Teissier 1828.

Bibliographie[modifier | modifier le code]

  • F. Martin de Bourey, La vie, exercices, mort en miracles du bienheureux S. Pierre de Luxembourg diacre, Cardinal du titre de S. George au voile d'or, évêque de Metz en patron tutelaire de la ville d'Avignon mise en lumière, Paris, 1623.
  • H. Albi (RP), La vie du B. Pierre, cardinal de Luxembourg, evesque de Mets, et protecteur de la ville d'Avignon. Ensemble le Voyage spirituel, composé par le mesme bienheureux, en faveur de Mademoiselle sa sœur, Avignon, 1651.
  • N. Le Tourneux, La Vie du bienheureux Pierre de Luxembourg, évêque de Mets et cardinal, Paris, 1681 (autres éd. 1765 et 1777).
  • Fr. du Chesne, Histoire de tous les cardinaux françois de naissance ou qui ont été promus au cardinalat par l’expresse recommandation de nos roys, Paris, 1660.
  • É. Baluze, Vitae paparum Avenionensium, sive collectio actorum veterum, vol. I et II. Paris, 1693.
  • E. Fourier de Bacourt, Vie du Bienheureux Pierre de Luxembourg, étudiant de l'Université de Paris, évêque de Metz et cardinal, 1369-1387, avec portrait, lettres et pièces, Paris, 1882.
  • Guillaume Mollat, Contribution à l’histoire du Sacré Collège de Clément V à Eugène IV, Revue d’histoire ecclésiastique, t. XLVI, 1961.
  • Le Peuple des Saints, croyances et dévotion en Provence et Comtat Venaissin des origines à la fin du Moyen Âge, p. 87 à 107, Michel Feuillas, Une tradition hagiographique : les panégyriques latins du bienheureux Pierre de Luxembourg dans l'église des Célestins d'Avignon au XVIIe siècle, Mémoire de l'Académie de Vaucluse, 1987.
  • Luc Ta-Van-Thinh, "Pierre et Enguerrand, histoire d'une amitié",(préface de Monseigneur André Mestre), Malaucène 2005.
  • Jules Avril, La Merveilleuse histoire du bienheureux cardinal Pierre de Luxembourg, éd. J. Aubanel et fils, 1974.

Voir aussi[modifier | modifier le code]

Articles connexes[modifier | modifier le code]

Liens externes[modifier | modifier le code]