Pierre Simon Jaillot

Pierre Simon Jaillot
Naissance
Décès
Activité

Pierre Simon Jaillot est un sculpteur français d'objets en ivoire, en buis et en ébène, né à Avignon-lès-Saint-Claude[1] (Jura) en 1631, mort le à Paris. C'est le frère du géographe Alexis-Hubert Jaillot.

Biographie[modifier | modifier le code]

Pierre Simon Jaillot se forme aux côtés de son frère Alexis Hubert à Saint-Claude[2].

D'abord membre de l'Académie de Saint-Luc, il fut reçu à l'Académie royale de peinture et de sculpture le en présentant une sculpture en ivoire: Un Christ mourant sur la croix. D'un caractère violent, il insulta le peintre Charles Le Brun et son protecteur Pierre Séguier, ce qui lui valut d'être exclu de l'Académie en 1673[3] après la publication d'un libelle injurieux[2]. Son morceau de réception fut offert à l'hôpital des Petites-maisons. Décédé en sa maison, quai des Augustins, il fut inhumé le , service religieux à Saint-André-des-Arcs

Émile Bellier de la Chavignerie cite d'autres Jaillot ayant assisté à l'enterrement de son frère Alexis-Hubert Jaillot, sans préciser leurs liens de parenté : Hubert-Joseph Jaillot, conseiller du roi, maître des eaux et forêts et capitaine des chasses de Fontainebleau et Bernard-Jean-Hyacinthe Jaillot, géographe du roi, demeurant quai de l'Horloge.

Œuvre s[modifier | modifier le code]

Localisées[modifier | modifier le code]

  • Londres, Victoria and Albert museum, Figures d'une Crucifixion, ivoire, 1664 ; historique : de Meymard, curé de Saint-Germain-l'Auxerrois, 1787 ; Fernand Robert, vente Paris, mai, 1903; acquis à cette vente par Lord Astor ;puis figure à la vente du château d'Hever, Londres, Sotheby's, , no 332 ; acquis à cette vente par un collectionneur américain qui ne peut exporter l'objet car celui-ci a fait l'objet d'un interdiction de sortie du territoire britannique ; acheté en 1983, au collectionneur américain via Sotheby's par le Victoria and Albert museum grâce à L'Art Fund.
  • Paris, musée du Louvre, Saint Sébastien, ivoire, 0,32 m, 1662, préempté le dans une vente aux enchères à Dijon[3].
  • Saint-Cloud, musée du Grand Siècle, Christ en croix en ivoire, 41 x 28,5 cm, signé et daté de 1664[2]

Attributions possibles[modifier | modifier le code]

Non localisées[modifier | modifier le code]

  • Chermizy-Ailles, (Aisne), Crucifix, 0,48, 1664, disparu à une date incertaine[3].
  • Paris, église de la chartreuse de Vauvert, deux anges en bronze, installés en 1704[4].
  • Paris, Hôpital des Petites-Maisons ; Antoine Nicolas Dezallier d'Argenville dans son Voyage pittoresque, (édition de 1778), indique que Le Christ de 1661 était toujours dans cet établissement.
  • Collection privée, "Marie" et "Saint Jean", ivoires datés d'environ 1670 exposés à Florence en 2013 par l'antiquaire Alessandro Cesati de Milan lors de la XXVIII Biennale Internazionale dell'Antiquariato di Palazzo Corsini[5].

Vers de l'abbé de Marolles sur les frères Jaillot[modifier | modifier le code]

« L'un et l'autre Jaillot, deux admirables frères,
Du lieu de Saint-Oyan dans la Franche-Comté,
Sur l'yvoire exprimant toute leur volonté,
L'animent par leur main sur des sujets contraires.
Par Simon on diroit que la matière endure ;
Hubert la fait plier de la mesme façon,
De quelle utilité profite leur leçon ?
Et qui peut mieux former une noble figure ?»

Livre de la ville de Paris.

Notes et références[modifier | modifier le code]

  1. L'abbé de Marolles et le dictionnaire Bénezit, le dit né à Saint-Oyand-de-Joux.
  2. a b c et d D. Rykner, Un Christ en ivoire de Jaillot pour le musée du Grand Siècle, La Tribune de l'Art (19 décembre 2022).
  3. a b et c D. Rykner, Préemption d’un ivoire de Pierre Simon Jaillot par le Louvre, La Tribune de l'Art (14 octobre 2014).
  4. Sources, dessin de l'agence de Robert de Cotte, conservé à la Bibliothèque nationale de France, exposé en 1978 à Paris au musée Carnavalet, Chartreuse de Paris, p. 59.
  5. Source Laura Lombardi, La prevalenza dell'antico, « Il Giornale d'elle Arte », numéro 335, octobre 2013

Voir aussi[modifier | modifier le code]

Bibliographie[modifier | modifier le code]

(par ordre chronologique)

  • Louis Petit de Bachaumont, Mémoires Secrets pour Servir à l'Histoire de la République des Lettres en France depuis 1762, Vol 34, Paris, p. 347.
  • Émile Bellier de la Chavignerie, Épisode d'une existence d'artiste, « Moniteur des arts », no 284, , p. 2-3.
  • Anatole de Montaiglon, , Procès-verbaux de l'Académie Royale…, 1648-1793, Paris 1878, p. 13.
  • Malcom Baker, "Baroque Ivory Carving in France and England", « National Art Collections Review », 1984, p. 106-108.
  • Christian Theuerkauff, "Kleinplastik des Barock: Werke von Jean Gaulette, Michel Mollart und anderen Französischen Zeitgenossen", « Kunst und Antiquitäten », I/1985, p. 46-53.
  • Majorie Trusted, Baroque & Later Ivories, Victoria & Albert Museum, Londres, 2013, cat. no. 222.

Liens externes[modifier | modifier le code]