Pierre Albertini (homme politique)

Pierre Albertini
Illustration.
Fonctions
Maire de Rouen

(6 ans, 11 mois et 19 jours)
Élection
Prédécesseur Yvon Robert
Successeur Valérie Fourneyron
Député français

(14 ans, 2 mois et 18 jours)
Élection 28 mars 1993
Réélection 1er juin 1997
16 juin 2002
Circonscription 2e de la Seine-Maritime
Législature Xe, XIe et XIIe (Cinquième République)
Groupe politique UDFC (1993-1997)
UDF (1997-2002)
App. UDF (2002-2007)
Prédécesseur Dominique Gambier
Successeur Françoise Guégot
Maire de Mont-Saint-Aignan

(20 ans, 9 mois et 5 jours)
Prédécesseur Alain Brajeux
Successeur Françoise Guégot
Biographie
Date de naissance (79 ans)
Lieu de naissance Batna (Algérie)
Nationalité Français
Parti politique UDF (1979-2007)
Diplômé de Université de Caen
Université de Rouen
Université de Santa Clara
Profession Professeur de droit

Pierre Albertini (homme politique) Pierre Albertini (homme politique)
Maires de Mont-Saint-Aignan
Maires de Rouen

Pierre Albertini, né le à Batna (Algérie), est un juriste et homme politique français.

Longtemps membre de l'Union pour la démocratie française (UDF), il est maire de Mont-Saint-Aignan de à , puis député de la 2e circonscription de la Seine-Maritime entre et .

En , il devient maire de Rouen. Candidat à un second mandat lors des élections municipales de , il voit sa liste de centre droit battue dès le premier tour par celle de la socialiste Valérie Fourneyron. Il se retire de la vie politique après cette défaite.

Situation personnelle[modifier | modifier le code]

Né dans une famille originaire du village corse de Carticasi[1], Pierre Albertini a vécu son enfance en Algérie française. Il est rapatrié en France métropolitaine en [2].

Carrière professionnelle[modifier | modifier le code]

Après l'obtention de deux DES (science politique et droit public) à l'université de Caen, il soutient une thèse en droit public à l'université de Rouen en . Il a aussi séjourné à la Leavey School of Business and Administration de l'université de Santa Clara, aux États-Unis.

Il entame sa carrière universitaire en , après sa nomination comme assistant. Par la suite, il est maître-assistant puis maître de conférences avant de devenir professeur de droit public en .

Enseignant à la faculté de droit de l'université de Rouen, il est considéré comme un spécialiste du droit constitutionnel[3]. Ses recherches concernent aussi le droit de l'urbanisme, le droit des collectivités locales et l'environnement politique normand.

En tant que juriste, il est l'auteur de cinq ouvrages et de plusieurs dizaines d'articles. De plus, cinq thèses ont été soutenues sous sa direction[4].

Parcours politique[modifier | modifier le code]

Débuts à Mont-Saint-Aignan[modifier | modifier le code]

En , il est élu conseiller municipal de Mont-Saint-Aignan sur la liste du maire sortant Alain Brajeux. Trois ans plus tard, il est nommé adjoint au maire chargé de l'urbanisme et des travaux[2].

Il adhère à l'Union pour la démocratie française en afin de soutenir la liste conduite par Simone Veil aux élections européennes.

Le , après la démission d'Alain Brajeux, il est élu maire de Mont-Saint-Aignan par les membres du conseil municipal[2]. Les élections de 1983, de 1989 et de 1995 sont successivement remportées par ses listes.

En , il est candidat aux élections législatives pour la deuxième circonscription de la Seine-Maritime, sous les couleurs de l'UDF. Après avoir légèrement devancé le socialiste Dominique Gambier au premier tour (39,9 % contre 39,4 %), il est battu de peu par ce dernier.

Député de la Seine-Maritime[modifier | modifier le code]

Cinq ans après son échec, Pierre Albertini se présente de nouveau aux élections législatives. Il bat finalement le député socialiste sortant Dominique Gambier avec 58,2 % des voix.

Il siège au sein du groupe UDF[5].

Réélu député après la dissolution de l'Assemblée nationale en , il intègre la commission des lois dont il est vice-président de à [6].

Il est réélu député le pour la XIIe législature. Il devient ensuite membre de la commission des finances.

Entre et , il est juge titulaire de la Haute Cour[7].

Maire de Rouen[modifier | modifier le code]

À l'approche des élections municipales de 2001, Pierre Albertini se porte candidat à la mairie de Rouen. Sans concurrence après l'abandon de Jean-Louis Bourlanges, il obtient l'investiture du centre droit pour être le principal adversaire du maire socialiste sortant Yvon Robert[8],[9].

Le , lors du second tour, sa liste obtient 51,25 % des voix face à celle d'Yvon Robert. Grâce à cette victoire facilitée notamment par la division de la gauche que les sondages donnaient pourtant gagnante, le centrisme retrouve sa position dominante dans une ville marquée par l'héritage de Jean Lecanuet[10]. Pierre Albertini est formellement élu par le conseil municipal le suivant.

Son mandat de maire est marqué par plusieurs actions auxquelles la municipalité prend part comme :

Peu avant les élections municipales de 2008, il annonce sa candidature à un second mandat. Il constitue une liste profondément renouvelée qu'il veut « ouverte et pluraliste » alors que sa principale opposante, la socialiste Valérie Fourneyron, bénéficie d'une large avance dans les sondages en prévision du scrutin municipal[15],[16]. Dans un contexte difficile pour les élus du centre et de la droite, les détracteurs du maire sortant profitent de la campagne pour reprocher à celui-ci son tempérament « solitaire » voire « autoritaire » dans la conduite des projets municipaux[17],[18],[19].

Soutenue notamment par le MoDem et l'UMP, la liste de Pierre Albertini obtient 38,10 % des voix lors du premier tour le , contre 55,79 % pour celle de la socialiste Valérie Fourneyron. Celle-ci succède donc au maire défait lors du conseil municipal du suivant.

Dans une interview accordée au quotidien Paris-Normandie, il explique son échec par son soutien à la candidature présidentielle de Nicolas Sarkozy quelques mois plus tôt. Estimant que les électeurs l'ont considéré comme « [le] représentant [du président de la République] à Rouen », il se dit victime d'un vote sanction découlant de l'actualité politique nationale tout en indiquant qu'il préfère mettre un terme à ses activités politiques[20].

Retrait de la vie politique[modifier | modifier le code]

Démissionnaire du conseil municipal de Rouen après sa défaite, il se retire effectivement de la vie politique[21]. Il fait néanmoins partie de l'équipe de campagne de François Bayrou pour l'élection présidentielle de 2012. L'hebdomadaire Valeurs actuelles le présente même comme la « plume » du candidat centriste dont il s'était pourtant éloigné dès [22].

En , il annonce son éventuel retour en politique à l'occasion des élections municipales rouennaises de 2014. Il propose alors de conduire une liste unique rassemblant le centre et la droite pour éviter la dispersion des voix[23],[24],[25]. Les candidats déclarés de ces deux blocs, Patrick Chabert (UDI) et Jean-François Bures (UMP), écartent toutefois cette suggestion de l'ancien maire, qui renonce à ses ambitions de retour[26].

Prises de position[modifier | modifier le code]

Lors du débat portant sur le PACS, contre lequel il a finalement voté en 1998, il dépose une proposition de loi créant un « certificat de vie commune » destiné aux couples homosexuels et hétérosexuels.

En , alors qu'il est vice-président de la commission des Lois de l'Assemblée nationale, il se dit favorable à la convocation d'un référendum pour l'instauration du quinquennat présidentiel[27].

À plusieurs reprises, il suggère l'institution d'une communauté urbaine composée des communes de Rouen, d'Elbeuf, de Louviers et de Val-de-Reuil[28],[29].

Partisan de François Bayrou lors de l'élection présidentielle de 2007, il collabore à l'écriture du programme législatif de l'UDF. Après le premier tour du et l'élimination de son candidat, il est le premier député du parti centriste à soutenir Nicolas Sarkozy. Celui-ci l'invite à s'exprimer lors d'une réunion publique au Zénith de Rouen, le suivant. À cette occasion, il dit constater « une très forte convergence sur les grands objectifs » qui le pousse à voter en faveur du candidat de droite sans pour autant « renier en aucune manière ni [son] parcours ni [ses] valeurs »[30].

Le , il refuse de contribuer à la création du Mouvement démocrate et fait savoir qu'il renonce à toute appartenance partisane pour « rejoindre le peuple, très largement majoritaire dans notre pays, des Français n'appartenant à aucun parti politique »[31],[32]. Il ne fait pas non plus partie des fondateurs du Nouveau Centre, dont il soutient néanmoins le candidat dans sa circonscription pour les élections législatives.

Détail des mandats et fonctions[modifier | modifier le code]

Au Parlement[modifier | modifier le code]

Au niveau régional[modifier | modifier le code]

Au niveau local[modifier | modifier le code]

Autres fonctions[modifier | modifier le code]

  • Délégué général de l'Association des villes universitaires de France (AVUF).

Résultats électoraux[modifier | modifier le code]

Élections législatives[modifier | modifier le code]

Année Parti Circonscription Premier tour Second tour
Voix % Rang Voix % Issue
UDF 2e de la Seine-Maritime 18 166 39,98 1er 24 907 49,85 Battu
20 176 39,09 1er 29 209 58,23 Élu
18 015 35,03 1er 27 970 51,99 Élu
25 163 46,48 1er 29 119 58,08 Élu

Élections municipales[modifier | modifier le code]

Année Nuance Commune Position Premier tour Second tour Sièges
Voix % Rang Voix % Rang
2001[33] DVD Rouen Tête de liste 10 654 35,55 1er 16 293 51,25 1er
42  /  55
2008[34] MC 12 715 38,10 2e
11  /  55

Distinction[modifier | modifier le code]

Ouvrages[modifier | modifier le code]

Notes et références[modifier | modifier le code]

  1. « Pierre Albertini: "L'implication de l'élu local doit être plus forte" », Corse-Matin,‎ (lire en ligne, consulté le ).
  2. a b et c Loïc Vadelorge, « Quelle échelle pour la décentralisation ? Interview de Pierre Albertini député-maire de Rouen », Études normandes,‎ , p. 54-70 (lire en ligne)
  3. « Le très secret M. Albertini », L'Express,‎ (lire en ligne, consulté le ).
  4. « Pierre Albertini », sur theses.fr (consulté le ).
  5. « Pierre Albertini – Xe législature », sur assemblee-nationale.fr (consulté le ).
  6. « M. Pierre Albertini – Les députés de la XIe législature », sur assemblee-nationale.fr (consulté le ).
  7. « L'Assemblée nationale élit les juges de la République », Le Monde,‎ (lire en ligne, consulté le ).
  8. « Pierre Albertini (UDF) se porte candidat à la mairie de Rouen », Le Monde,‎ (lire en ligne, consulté le ).
  9. « Rouen : la réélection du maire socialiste suspendue au vote écologiste », Les Échos,‎ (lire en ligne, consulté le ).
  10. « Pierre Albertini (UDF) rend Rouen au centre, " sa famille naturelle " », Le Monde,‎ (lire en ligne, consulté le ).
  11. « Rouen : vers un compromis pour Teor ? », Le Moniteur,‎ (lire en ligne, consulté le ).
  12. « Rouen. Les succès et les ratés », Libération,‎ (lire en ligne, consulté le ).
  13. « Querelle politique autour de la médiathèque de Rouen », Le Monde,‎ (lire en ligne, consulté le ).
  14. « Rouen lance "Cy'clic" », Le Figaro,‎ (lire en ligne, consulté le ).
  15. « Le maire de Rouen Pierre Albertini va briguer un deuxième mandat », Les Échos,‎ (lire en ligne, consulté le ).
  16. « À Rouen, Albertini entend jouer l’ouverture », Le Figaro,‎ (lire en ligne, consulté le ).
  17. « Pierre Albertini, l'atypique », L'Express,‎ (lire en ligne, consulté le ).
  18. « A Rouen, la campagne se joue au centre », Le Nouvel Observateur,‎ (lire en ligne, consulté le ).
  19. « Pierre Albertini, le solitaire isolé », Le Monde,‎ (lire en ligne, consulté le ).
  20. « Albertini à cœur ouvert », Paris-Normandie,‎ .
  21. « Mais que devient monsieur Albertini? », L'Express,‎ (lire en ligne, consulté le ).
  22. « Pierre Albertini, la plume de Bayrou », Valeurs actuelles,‎ (lire en ligne, consulté le ).
  23. « Pierre Albertini se met en ordre de marche pour les municipales à Rouen », sur france3-regions.francetvinfo.fr, (consulté le ).
  24. « Municipales à Rouen : Pierre Albertini candidat ? Il s'explique », 76actu.fr,‎ (lire en ligne, consulté le ).
  25. « Municipales : Pierre Albertini candidat pour mener une droite unie à Rouen », francebleu.fr,‎ (lire en ligne, consulté le ).
  26. « Pierre Albertini ne sera pas l’homme providentiel des municipales de Rouen », sur france3-regions.francetvinfo.fr, (consulté le ).
  27. « Plaidoyer pour un référendum », Libération,‎ (lire en ligne, consulté le ).
  28. Pierre Albetini, Destin rouennais, Rouen, , p. 112
  29. « Entretien avec Pierre Albertini, député-maire de Rouen », Le Moniteur,‎ (lire en ligne, consulté le ).
  30. « Le maire de la plus grande ville UDF votera Nicolas Sarkozy au second tour », Le Monde,‎ (lire en ligne, consulté le ).
  31. « Albertini (UDF) rejoint "le peuple des Français n'appartenant à aucun parti" », La Dépêche du Midi,‎ (lire en ligne, consulté le ).
  32. « De nombreux élus locaux UDF refusent de choisir. », La Croix,‎ (lire en ligne, consulté le ).
  33. « Résultats des élections municipales de 2001 », sur interieur.gouv.fr (consulté le ).
  34. « Résultats des élections municipales 2008 – Rouen », sur interieur.gouv.fr (consulté le ).

Annexes[modifier | modifier le code]

Bibliographie[modifier | modifier le code]

  • Le Grand Livre des Rouennais (préf. Guy Pessiot), Rouen, éd. du P'tit Normand, , 253 p. (OCLC 468723694), p. 11.
  • Julien Fretel et Jacques Lagroye, « “Faire avec ce qu'on a” : Les municipales à Rouen », Mobilisations électorales. Le cas des élections municipales de 2001,‎ , p. 15-36 (lire en ligne).
  • Loïc Vadelorge, « Quelle échelle pour la décentralisation ? Interview de Pierre Albertini député-maire de Rouen », Études normandes,‎ , p. 54-70 (lire en ligne).
  • Céline Colange, « Actualités Municipales 2008 : la gauche “aux commandes” de l'agglomération rouennaise », Études normandes,‎ , p. 41-46 (lire en ligne).

Articles connexes[modifier | modifier le code]

Liens externes[modifier | modifier le code]