Paul Saintenoy

Paul Saintenoy
Présentation
Nom de naissance Paul Pierre Jean Saintenoy
Naissance
Ixelles, Belgique
Décès (à 90 ans)
Ixelles, Belgique
Nationalité Drapeau de la Belgique Belgique
Mouvement Art nouveau
Activités Architecte
Œuvre
Réalisations Old England
Bruxelles, rue Montagne de la Cour : la Pharmacie Delacre (à gauche). À droite, l’immeuble Old England (1898-1899).
Old England (1898-99)

Paul Saintenoy né le 19 juin 1862 à Ixelles (Bruxelles) et mort le 18 juillet 1952 à Ixelles est un architecte, enseignant, historien de l'architecture et écrivain belge.

Biographie[modifier | modifier le code]

Paul Saintenoy, né le à Ixelles (Bruxelles), est le fils de Gustave Saintenoy, et petit-fils maternel de Jean-Pierre Cluysenaar, tous deux architectes. Il était marié avec Louise Ponselet avec qui il a eu deux enfants.

Il commence l'étude de l'architecture à l'Académie royale des beaux-arts d'Anvers en 1881, où il sera marqué par les recherches de Joseph Schadde[1], puis retourne à Bruxelles pour compléter sa formation en compagnie de Victor Horta et de Paul Hankar, il est fortement influencé par l'Art nouveau, mais également par Viollet-le-Duc au début de sa carrière.

Il commence une carrière d’enseignant en 1910 à l’Académie royale des beaux-arts de Bruxelles en tant que professeur d’histoire de l’architecture, fonction qu'il exercera une trentaine d'années.

Suivant en cela son père Gustave, Paul Saintenoy est l'architecte de la famille royale belge, d'abord au service de Philippe, comte de Flandre et ensuite pour le domaine privé du roi Léopold II[2].

À la fin de la Première Guerre mondiale, Saintenoy était membre de la Commission royale des Monuments et des Sites où il a joué un rôle important dans la reconstruction de la Belgique après-guerre. Il deviendra vice-président de cette commission.

Esprit éclectique et d'une grande érudition, il s'implique dans une série d'organismes et d'associations nationales et internationales ayant un lien avec l'art au sens large : l'architecture, l'archéologie, le patrimoine et la littérature. Il est nommé président de l’Académie royale des beaux-arts de Bruxelles, membre de l'Institut de France et de l'Académie des beaux-arts de Milan[3]. Intéressé par l'archéologie, il occupe un temps le poste de président puis, à partir de 1939, de secrétaire général de la Société royale d’archéologie de Bruxelles. Il a également présidé le Cercle Artistique et Littéraire de Bruxelles. Il était aussi administrateur de la société des Galeries royales Saint-Hubert, dont son grand-père maternel Jean-Pierre Cluysenaar en avait été le concepteur et l'architecte, avec Jean André De Mot pour le côté financier. Une plaque de bronze commémorative apposée en 1947 dans les Galeries pour le centenaire de l'inauguration de celles-ci en témoigne.

Paul Saintenoy est mort le et a été inhumé dans le cimetière d'Ixelles, commune du sud de Bruxelles.

Réalisations[modifier | modifier le code]

Maison de J. Van Ophem (1900)

Publications[modifier | modifier le code]

La bibliographie de Paul Saintenoy est trop longue pour être citée en entier ci-après[4]. Elle comprend des études et des notes d’érudition sur l’architecture, l’archéologie, la sculpture, la tapisserie, des biographies d’artistes et d’architectes, des réflexions sur l’architecture, etc., mais parmi ses œuvres majeures, citons :

  • Prolégomènes à l'étude de la filiation des formes des Fonts baptismaux depuis les Baptistères jusqu'au XVIe siècle, dans les Annales de la Société royale d'Archéologie de Bruxelles, vol. V, 1891, et Notes additionnelles, vol VXII.
  • Le statuaire Jan Mone, Jehan Money, maître-artiste de Charles-Quint, sa vie, ses œuvres, dans les Mémoires de l'Académie royale de Belgique, Classe des Beaux-Arts, Collection in-4°, deuxième série, Tome II, fasc. 2, Bruxelles, 1931.
  • Les Arts et les artistes à la Cour de Bruxelles. Leur rôle dans la construction du château ducal de Brabant sur le Coudenberg de 1120 à 1400 et dans la formation du Parc de Bruxelles, Ibidem, deuxième série, Tome II, fasc. 3, Bruxelles, 1932.
  • Les Arts et les artistes à la Cour de Bruxelles. Le Palais des ducs de Bourgogne sur le Coudenberg à Bruxelles. Du règne d'Antoine de Bourgogne à celui de Charles Quint, Ibidem., deuxième série, Tome V, fasc. 1, Bruxelles, 1934.
  • Les Arts et les artistes à la Cour de Bruxelles. Le Palais royal du Coudenberg. Du règne d'Albert et Isabelle à celui d'Albert Ier, roi des Belges, Ibidem, deuxième série, Tome VI, fasc. 2, Bruxelles, 1935.

Origines familiales et famille[modifier | modifier le code]

Le grand érudit qu’est Paul Saintenoy appréciait également la science qu’est la généalogie et avait lui-même établi ses origines agnatiques publiées[5] en 1911 , dont nous extrayons les quelques renseignements suivants pour les générations le plus proches :

Dans le dernier quart du XVIIe siècle, Guillaume Saintenois, bourgeois de Saint-Ghislain, que l’on voit mentionné dans les archives des Sœurs augustines de Saint-Ghislain pour le rachat d’une rente[6], était établi à Saint-Ghislain, petite ville située à une dizaine de kilomètres de Mons. De son épouse, Jeanne Catherine Clabeau, il eut plusieurs enfants dont Jean-Baptiste Saintenois, né à Saint-Ghislain et qui y mourra dans la fleur de l’âge, à 34 ans en 1716. Celui-ci avait épousé à Saint-Ghislain[7] en 1710 Anne Catherine Quenon.

Du bref mariage de Jean-Baptiste Saintenois naîtront plusieurs enfants à Saint-Ghislain et notamment Gilles Joseph Saintenois[8] en 1712, qui épousa à Saint-Ghislain[9] en premières noces Marie Louise Botte en 1731. Le curé qualifiera dans son acte d’inhumation à Saint-Ghislain en 1768 Joseph Saintenois de Lieutenant au Service des Etats généraux.

François Joseph Bernard Saintenois, fils puîné de Gilles Joseph et de Marie Louise Botte, baptisé en 1734 à Saint-Ghislain, quittera sa petite ville natale pour s’établir à Bruxelles comme maître épicier. Il en obtint la bourgeoisie[10] en 1761, peu avant son mariage le 9 août 1761 à Sainte-Gudule [11] avec sa première épouse Cécile Thomas. Veuf[12] de celle-ci en 1770, il se remaria le 7 janvier 1777 à Notre Dame de la Chapelle à Marie Van de Laer, et mourut[13] en 1793 en son domicile de la rue Chant d’Oiseaux, une rue reliant alors la rue Neuve à la rue de la Fiancée, en la paroisse de Notre Dame du Finistère. Il était alors employé à la monnaie et n'était plus épicier, comme le précise l'acte de décès de sa femme en l'an XIII à Bruxelles[14]. Cet emploi au Théâtre de la Monnaie pourrait ainsi expliquer la vocation artistique de son fils, ci-après.

C’est du second mariage de François Bernard Saintenoy que naquit Jean François Saintenoy à Bruxelles, paroisse Notre-Dame de la Chapelle[15], en 1778. Il embrassa la carrière de musicien. La cinquantaine déjà bien entamée, il épousa à Bruxelles[16] en 1831 Jeanne Marie Thérèse Dussaert, née en 1799 à Bruxelles, marchande, et fille d’un marchand de vin bruxellois d'origine anversoise[17] venu s'établir à Bruxelles[18] en 1794. Jean François Saintenoy est mort à Bruxelles[19] le 7 novembre 1850.

Le fils de Jean François et Jeanne Dussaert, Gustave Jean Jacques Saintenoy, né à Bruxelles[20] en 1832, sera un architecte renommé et épousera à Bruxelles[21] en 1861 Adèle Clotilde Cluysenaar, née à Bruxelles[22] en 1834, la fille de l’architecte Jean-Pierre Cluysenaar qui était notamment le créateur des superbes Galeries royales Saint-Hubert. Gustave mourra à Schaerbeek en 1892.

Installés à la place de Londres à Ixelles, Gustave Saintenoy et sa jeune épouse auront comme premier enfant en 1862, Paul Pierre Jean Saintenoy, né au domicile parental[23]. Un frère puîné, Gustave, né en 1864 au domicile parental également[24], sera artiste peintre et peintre décorateur[25]. Un second frère, Victor, âgé de 22 ans en 1894, sera candidat notaire.

Paul Saintenoy épousera en 1894 à Anderlues[26] Louise Ponselet, y née en 1873, fille de Victor Ponselet, un industriel en brasserie et malterie, et d’Aurore Pourbaix. Il eut deux enfants de son mariage, et à chaque fois, Paul Saintenoy fit appel à des amis architectes pour la déclaration de naissance :

  • Jacques Lucien Clotilde Gustave Victor Saintenoy, né à Ixelles[27] le 31 janvier 1895, dont la naissance fut témoignée par les architectes Alphonse Groothaert, domicilié à Ixelles, et Joseph Diellier, domicilié à Saint-Josse-ten-Noode. Jacques Saintenoy sera lui-même architecte, et l'élève de l'architecte Gustave Umbdenstock. Il sera notamment l'architecte d'immeubles de rapport[28] et particulièrement de l'immeuble moderniste d'inspiration "Paquebot" du n° 34 de l'avenue Franklin Roosevelt - angle de l'avenue Jeanne - de 1935 à 1936. Il épouse en 1926 à Ixelles Simone Van den Perre. Il est mort en 1947,
  • Marguerite Jacqueline Charlotte Flore Saintenoy, née à Ixelles[29] le 12 mars 1900, dont la naissance fut témoignée par les architectes Robert Clabaut[30] et Charles Bourgeois, tous deux domiciliés à Ixelles. Elle épousera à Ixelles en 1924 Pierre Pucheu, administrateur de sociétés et homme politique français, que ses convictions et les vicissitudes de temps troublés entraînèrent vers un funeste destin.

Distinctions[31][modifier | modifier le code]

Bibliographie[modifier | modifier le code]

  • Éric Hennaut, "Paul Saintenoy", sub verbo, dans : Dictionnaire de l'architecture en Belgique de 1830 à nos jours, sous la direction d'Anne Van Loo, Anvers : Fonds Mercator, 2003.

Notes et références[modifier | modifier le code]

  1. Académie royale des beaux-arts de Bruxelles, Fondation pour l'architecture (Brussels, Belgium), Académie de Bruxelles: deux siècles d'architecture, Archives d'architecture moderne, 1989 p. 336 extrait (consulté le 3 mai 2012).
  2. Louis Robyns de Schneidauer, « La maison natale du roi Albert à Bruxelles », Le Soir,‎ , p. 5
  3. « L'Académie des beaux-arts de Milan », Le Soir,‎ , p. 2
  4. Pour une liste quasi exhaustive de ses publications, voyez le lien [1].
  5. Paul Saintenoy, Crayon généalogique de la famille Saintenois ou Saintenoy, Association de la Noblesse de Belgique 1911, 104 pages.
  6. AGR, Inventaire des archives des Sœurs augustines de Saint-Ghislain 1454 – 1992, pièce n° 352, Rachat d’une rente due par moitié à l’église par Guillaume Saintenois, bourgeois de Saint-Ghislain (1688-1706).
  7. Saint-Ghislain, acte de mariage du 31 mai 1710, f° 57.
  8. Saint-Ghislain, acte de baptême du 11 mars 1712.
  9. Saint-Ghislain, acte de mariage du 14 juillet 1731. L'acte de mariage précise que Marie Louise Botte est originaire de la paroisse de Saint-Germain à Mons.
  10. Jan Caluwaerts & Hugo Simonart, Bourgeois de Bruxelles, tome III (1695 - 1795) : François Joseph Bernard Saintenois, ° Saint-Ghislain, paroisse Saint-Martin, (Pays de Hainaut), maître épicier, fils de Gillis et de Marie Louise Botte, 23 juillet 1761.
  11. Bruxelles, Sainte-Gudule, 9 août 1761 : Franciscus Josephus Bernardus Saintenois et Caecilia Thomas factis tribus proclamationibus contraxerunt inter se matrimonium coram Rdo Dno Nicolao Josepho Bolt pbro et Noele Saintenois sponsi fratre testibus me infrascripto assistante hac 9 augusti 1761 Steynsmans canon. et vice pleb.
  12. Bruxelles, Sainte-Gudule, 20 juillet 1770, registre paroissial 170, page 144 v° : 20 16 Een lyck met 16 heeren ad S: Nicolaum jouff. Caecilia Thomas huysvre van Sr francois Saintenoy woonende in de Corte Ridders Straete ten huijsse van Jacques francois hap Mr bustier pro jure palla 6=19 pro oblatis 0=19.
  13. Bruxelles, acte de décès de Sainte-Gudule du 6 mars 1793 : 6 fin:ter 6 Een Sincke met 6 heeren ad finisterrae françois Saintenoy weduwenaer (sic ! il n'était pas veuf.) van maria van de Laer overlede den 5 d° savonts ten 8 uren woonende in de Vogelen Sanck straete palla 0 - 14 ainsi qu'à l'église du Finistère : 6 Obiit die 6 martii 1793 hora tertia matutina franciscus Saintenoy ex Sti gisleni in hannonia maritus Maria Vandelaer et sepultus est 8 eiusdem in cameterio.
  14. Bruxelles, acte de décès du 23 vendémiaire de l'an XIII, de Marie Madelaine Vandelaer, couturière, décédée le 21 du mois, âgée de 53 ans, née à Bruxelles, veuve de François Bernard Saintenoy ci devant Employé à la monnoye. Elle était la fille de François Joseph Vandelaer et d'Isabelle Vandenberghen et fut baptisée à Sainte-Catherine le 20 septembre 1752. Ses parents s'étaient mariés à Saint-Nicolas le 12 avril 1751.
  15. Bruxelles, Notre-Dame de la Chapelle, naissance de Jean François Saintenoy le 14 février 1778, baptisé le lendemain, 15 février 1778.
  16. Ville de Bruxelles, acte de mariage n° 222 du 23 février 1831. Parmi les témoins se trouve l’artiste musicien Antoine Baumann. Jean François Saintenoy habitait alors à la rue des Minimes.
  17. Jacques Antoine Georges Dussaert, né le 18 mai 1773 à Anvers et alors tailleur à la rue de Finquet à Bruxelles, fils des feux Georges Dussart, lapidaire à Anvers et de Marie Thérèse Gelmaers, avait épousé à Bruxelles le 22 mai 1798 - acte n° 491 - Susanne Jacobs, née à Bruxelles le 1er juillet 1773, domiciliée rue du Finquet, fille d'André Joseph Jacobs, tailleur - de Thieusies en Hainaut et mort à Bruxelles le 21 décembre 1823 - et de Jeanne Marie Herremans - de Lennick et morte à Bruxelles le 2 août 1814, acte n° 2554 - , tous deux demeurant à la rue de la Machoire à Bruxelles.
  18. Antoine Massin, Bruxelles. Qui est qui en 1812. Jacques Dussaert, âgé de 36 ans, époux de Susanne Jacobs. Vendeur de genièvre. Domicilié Section 8, rue de l'Escalier 603, Né à Anvers. Réside à Bruxelles depuis 1794. Une fille.
  19. Bruxelles, acte de décès n° 3891 de 1850.
  20. Bruxelles, acte de naissance n° 410 de 1832 : l'enfant est né le 6 février 1832.
  21. Bruxelles, acte de mariage n° 888 du 31 juillet 1861. Gustave Jean Jacques Saintenoy, dessinateur, habitait alors au n° 17 de la rue Marie-Thérèse. Ayant tiré un mauvais numéro qui l'obligeait au service militaire, il s'est fait substituer.
  22. Bruxelles, acte de naissance n° 2768, l'enfant est né le 30 août 1834.
  23. Ixelles, acte de naissance n° 327 du 20 juin 1862. L'enfant est né le 19 juin à huit heures du soir, au domicile parental, n° 8 de la place de Londres à Ixelles.
  24. Ixelles, acte de naissance n° 346 du 16 juin 1864. L'enfant est né le 15 juin 1864 à quatre heures du matin.
  25. Il demeurait au n° 63 de la rue des Palais à Schaerbeek et est qualifié de peintre-décorateur à son mariage à Schaerbeek le 3 février 1894 avec Gabrielle Laure Amélie Lanneau, née à Schaerbeek en 1874 et fille du peintre-décorateur Guillaume Lanneau, à Schaerbeek, et de son épouse Marie Catherine Charlotte Legrand.
  26. Anderlues, acte de mariage n° 24 du 5 mai 1894. Les témoins étaient Charles Gustave Saintenoy, artiste-peintre, 29 ans, Victor Alfred Célestin Saintenoy candidat notaire âgé de 22 ans, tous deux frères à l'époux et domiciliés à Schaerbeek, Joseph Alexandre Marie Wodon, docteur en médecine, 30 ans, beau-frère à l'épouse et domicilié à Bruxelles, et Auguste Poncelet, industriel, 23 ans, frère à l'épouse et domicilié à Anderlues.
  27. Ixelles, acte de naissance n° 97 du 2 février 1895. L'enfant est né au n° 76 de la rue de l'Ermitage, domicile de ses parents.
  28. Voyez sous les liens suivants : [2] et [3].
  29. Ixelles, acte de naissance n° 246 du 15 mars 1900. L'enfant est né au n° 119 de la rue de l'Arbre Bénit, domicile de ses parents.
  30. Il s'agit de Marie Jules Charles Robert Clabaut, né à Tartigny, Oise, France, le 7 janvier 1871, architecte, résidant au n° 127 de la rue de l'Arbre bénit lorsqu'il épousa en 1903 à Bruxelles - acte n° 924 - Amelia Hautem, née à Fossé, Seine Inférieure, France, le 26 février 1866, résidant également au n° 127 de la rue de l'Arbre bénit.
  31. « Mort de l'architecte Paul Saintenoy », Le Soir,‎ , p. 2

Voir aussi[modifier | modifier le code]

Articles connexes[modifier | modifier le code]

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