Paul Körner

Paul Körner, surnommé fréquemment Pilli Körner, né le à Pirna et mort le au Tegernsee, est un homme politique allemand, membre du NSDAP, membre du Reichstag et SS-Obergruppenführer. Körner est connu comme l'homme de confiance de Hermann Göring, pour lequel il exerce notamment la direction du plan quadriennal en tant que secrétaire d'État.

Biographie[modifier | modifier le code]

Fils d'un médecin généraliste, Körner est lycéen à Zittau, puis suit un apprentissage de commerçant, afin de travailler dans l'entreprise de sa mère. Durant la première guerre mondiale, il sert au 28e régiment d'artillerie de campagne de Saxe sur le front, puis au quartier général. Il se lie d'amitié avec le pilote de chasseur bavarois Hermann Göring. Il est décoré de la Croix de fer de première classe.

Membre du corps-franc Lützow[1] après-guerre, il étudie la jurisprudence et débute une courte carrière dans l'industrie[2]. Il adhère le au NSDAP (numéro de membre 714.328) après avoir entendu les discours de Adolf Hitler et Joseph Goebbels. En il devient également membre de la SS (adhérent numéro 23.076), au sein de laquelle il est promu Obergruppenführer le [3]. Körner, Adolf Hitler, Göring et Wilhelm Frick sont ainsi quatre à participer aux discussions du dans la villa du négociant en champagne Joachim von Ribbentrop, réunion lors de laquelle les dirigeants du NSDAP et les représentants du Président du Reich Paul von Hindenburg s'accordent sur la mise en place d'un gouvernement de coalition avec Hitler à sa tête, gouvernement effectivement constituté le .

Dans le cabinet Hitler, Körner devient en secrétaire d'État. Il est député au Reichstag de mars à , puis de à , et y représente l'arrondissement 2, celui de Berlin Ouest.

À partir d', Körner voit ses attributions s'élargir au plan quadriennal : il est alors chargé de planifier l'économie allemande pour la guerre à venir. Il est impliqué dans le Hungerplan de l'opération Barbarossa. Le , sept semaines avant l'attaque allemande sur l'URSS, il prend part aux discussions dont le compte-rendu indique : « Il ne sera possible de poursuivre la guerre que si la Russie nourrit l'ensemble de la Wehrmacht dès la troisième année du conflit. Si nous prenons ce dont nous avons besoin dans le pays, il est indubitable que des millions et des millions de gens mourront de faim »[4]. Une fois la campagne de Russie lancée, Körner dirige effectivement, comme représentant de Goering, le Wirtschaftsführungsstab Ost[3].

Körner occupe ensuite d'importantes fonctions économiques. Il est le président du conseil de surveillance du Reichswerke Hermann Göring, membre du conseil de surveillance de la Lufthansa, membre de la société Reichsautobahn[2] et membre permanent de la chambre du travail du Reich. Il occupe des postes de responsabilité à la Fondation allemande pour la recherche, comme au conseil d'administration de la Reichspost[1].

Arrêté par les alliés à la fin de la guerre, Körner est condamné en au procès des ministères[5] à une peine de détention de quinze années, et reconnu coupable des quatre chefs d'accusation de crime contre la paix, de pillage, d'esclavage et de complicité d'association de malfaiteurs. La peine est réduite le par le haut commissaire américain John Jay McCloy à dix années de prison et d'une amnistie décidée par le commandant en chef américain en Europe, le général Thomas T. Handy, ce qui lui permet de quitter la prison de Landsberg. Körner est entendu comme témoin en 1953 à un procès d'assises à Munich, à propos de l'assassinat d'Ernst Röhm[3].

Références[modifier | modifier le code]

  1. a et b (de) Ernst Klee, Das Personenlexikon zum Dritten Reich, Francfort, , p. 326
  2. a et b (de) Hermann Weiss, Biographisches Lexikon zum Dritten Reich, Francfort, , p. 272
  3. a b et c (de) Günter Neliba, Staatssekretär Paul Körner – Görings Gehilfe in der Rüstungs- und Kriegswirtschaft. In : Staatssekretäre des NS-Regimes. Ausgewählte Aufsätze, Berlin, Duncker & Humblot,
  4. (de) Alex J. Kay, « Verhungernlassen als Massemordstrategie. Das Treffen der deutschen Staatssekretäre am 2. Mai 1941 », Zeitschrift für Weltgeschichte,‎
  5. (de) « Kurzbiographien der Personen in den "Akten der Reichskanzlei, Weimarer Republik" », sur www.bundesarchiv.de (consulté le )

Bibliographie[modifier | modifier le code]

  • Günter Neliba: Staatssekretär Paul Körner – Görings Gehilfe in der Rüstungs- und Kriegswirtschaft. In: Ders.: Staatssekretäre des NS-Regimes. Ausgewählte Aufsätze. Duncker & Humblot, Berlin 2005, (ISBN 978-3-428-11846-5), p. 39–71

Liens externes[modifier | modifier le code]