Parti national (Uruguay)

Parti national
(es) Partido Nacional
Image illustrative de l’article Parti national (Uruguay)
Logotype officiel.
Présentation
Président Pablo Iturralde
Fondation
Siège Casa Vaeza
Juan Carlos Gómez 1384,
Montevideo, Uruguay
Fondateur Manuel Oribe
Positionnement Centre droit
Idéologie Nationalisme
National-conservatisme
Libéralisme économique
Démocratie chrétienne
Affiliation internationale Internationale démocrate centriste
COPPPAL
Organisation démocrate-chrétienne d'Amérique (observateur)
Couleurs Bleu et blanc
Site web www.partidonacional.org.uyVoir et modifier les données sur Wikidata
Représentation
Représentants
30  /  99
Sénateurs
10  /  30
Le drapeau du Parti national

Le Parti national (Partido Nacional en espagnol) surnommé le Parti blanc (Partido Blanco en espagnol, PN) est un parti politique qui regroupe des mouvements d'un large spectre politique de centre droit et droite d'Uruguay, créé le par le général Manuel Oribe. Il est membre de la COPPPAL.

Histoire[modifier | modifier le code]

La création du parti[modifier | modifier le code]

Ses origines remontent, comme pour le Parti libéral ou Parti Colorado, à la création de l'Uruguay comme État indépendant de l'Argentine et du Brésil. À la suite des tensions entre le président pro-argentin Manuel Oribe et son prédécesseur soutenu par le Brésil Fructuoso Rivera, les deux hommes d'État rivaux créèrent deux partis rivaux en 1836.
Le Parti national regroupait selon les dires d'Oribe, les défenseurs des lois (Defensores de las Leyes).

La Grande Guerre[modifier | modifier le code]

Quand éclata Grande Guerre en 1839, chacun des deux partis représentait environ la moitié de la population uruguayenne et ils ne pouvaient plus cohabiter pacifiquement, les désaccords initiaux s'étant peu à peu transformés en haine. Les deux partis furent donc les principaux protagonistes de la guerre en Uruguay qui prit surtout la forme d'une guerre civile dans ce pays. En 1851, les Colorados, soutenus par les Brésiliens alors que leurs adversaires Blancos l'étaient par les fédéralistes conservateurs Argentins de Juan Manuel de Rosas, remportèrent la victoire avec la défaite finale de celui-ci, mais le parti Blanco, représentant toujours une partie importante du pays resta une force politique importante.

Le début du XXe siècle[modifier | modifier le code]

Dans l'opposition, le parti blanco se divisa sur la question du batllismo, du nom du président colorado José Batlle y Ordóñez (1903-07 et 1911-15). Le « radicalisme blanco », menée par Lorenzo Carnelli (es), ainsi que la Démocratie sociale de Carlos Quijano (es) soutenaient les réformes sociales et économiques du batllisme, Carnelli allant jusqu'à créer le Parti Blanco Radical (1925-1933).

La tendance herreriste du Parti blanco soutint la dictature de Gabriel Terra (1933-1943), tandis que les radicaux blanco s'y opposaient, appelant au boycott des élections. En 1943, le nationaliste indépendant Eduardo Rodríguez Larreta, un libéral qui défendait l'alignement de l'Uruguay aux côtés des Alliés, devint ministre des Affaires étrangères du gouvernement colorado d'Amézaga (1943-47). Rodríguez Larreta était, avec Leonel Aguirre, Washington Beltrán et Carlos Scheck, fondateur du quotidien El País, qui s'attaquait férocement à l'herrerisme.

Le parti représente principalement les intérêts des propriétaires et de l’Église[1].

De 1958 à 1973[modifier | modifier le code]

Pour la première fois depuis 1865, le Parti blanco parvint au pouvoir à la faveur des élections de 1958, notamment grâce à l'aide apportée par le fondateur de la Ligue fédérale d'action ruraliste (es), Benito Nardone, qui présida le Conseil national du gouvernement entre 1960 et 1961. Nardone fut jusqu'en 1963 le plus précieux collaborateur de la CIA en Uruguay[2],[3].

Élections de 2009[modifier | modifier le code]

Le Parti blanco est arrivé second aux élections générales de 2009, avec un peu plus de 29 % des voix contre presque 48 % pour le Front large (coalition de gauche), obtenant ainsi 30 députés sur 99 et 9 sénateurs sur 30. La formule présidentielle Luis Alberto Lacalle-Jorge Larrañaga a ainsi mis en ballotage José Mujica et Danilo Astori, candidats victorieux du Front large au second tour de la présidentielle, le . Cinq des neuf sénateurs appartiennent à la tendance Unité nationale d'Alberto Lacalle, les quatre autres étant membres de l'Alliance nationale de Larrañaga. Alors que Lacalle appartient à une droite néolibérale dure, Larrañaga est plus centriste.

Position politique[modifier | modifier le code]

Le parti est conservateur, c'est le parti de la campagne [réf. nécessaire]. Les partisans soutiennent « l'économie naturelle » de l'Uruguay, c’est-à-dire l'économie basée sur le bétail et comme il s'agit souvent de propriétaires terriens, pour eux le droit le plus important est celui de la propriété privée. De 1990 à 1995, son dirigeant élu président de la République en 1989, Luis Alberto Lacalle Herrera, dirigeant de la tendance herreriste au sein du parti, poursuivit une politique économique libérale, liée aux exigences du FMI (le « consensus de Washington »). L'actuel président du parti est Jorge Larrañaga qui fut candidat à l'élection de 2004. Lors de la campagne pour les élections de 2009, le candidat à la présidentielle, Luis Alberto Lacalle, choqua l'opinion en affirmant qu'il fallait réduire les dépenses publiques « à la tronçonneuse »[4].

Comme son homologue, le Parti colorado, le Parti blanco inclut cependant de nombreuses tendances, allant du centre-droit jusqu'à l'extrême-droite, avec par exemple le député Daniel García Pintos (es), ex-membre de la Juventud Uruguaya de Pie (JUP, un escadron de la mort dans les années 1970).

À l'inverse, en 2002, un groupe de dirigeants blancos, dont Jorge Saravia, Jorge Coronel, Manuel Singlet, Rubén Martínez Huelmo, etc., formèrent la Colonne blanche et décidèrent de quitter le Parti national pour rejoindre l'Espace 609 formé par le Mouvement de participation populaire (MPP), première force politique du Front large (coalition de gauche), lui-même composé notamment des Tupamaros[5].

Résultats électoraux[modifier | modifier le code]

Élections présidentielles[modifier | modifier le code]

Année Candidat Premier tour Second tour
Voix % Rang Voix % Rang
2004 Jorge Larrañaga 764 739 35,12 2e
2009 Luis Alberto Lacalle 669 942 29,90 2e 994 510 45,37 2e
2014 Luis Alberto Lacalle Pou 732 601 31,94 2e 939 074 43,37 2e
2019 Luis Alberto Lacalle Pou 696 452 28,62 1er 1 168 019 50,62 1er

Élections législatives[modifier | modifier le code]

Année Chambre Sénat Gouvernement
Voix % Sièges +/- Voix % Sièges +/-
2004 764 739 35,12
36  /  99
en augmentation 14 764 739 35,12
11  /  30
en augmentation 4 Dans l'opposition
2009 669 942 29,90
30  /  99
en diminution 6 669 942 29,90
9  /  30
en diminution 2 Dans l'opposition
2014 732 601 31,94
32  /  99
en augmentation 2 732 601 31,94
10  /  30
en augmentation 1 Dans l'opposition
2019 696 452 28,62
30  /  99
en diminution 2 696 452 28,62
10  /  30
en stagnation 0 Lacalle Pou

Notes et références[modifier | modifier le code]

  1. Maurice Lemoine, Les enfants cachés du général Pinochet. Précis de coups d’Etat modernes et autres tentatives de déstabilisation, Don Quichotte, , p. 69
  2. Clara Aldrighi, L'antenne de Montevideo de la CIA, Brecha, 25 novembre 2005 (article traduit par El Correo, version originale disponible). L'historienne Clara Aldrighi est notamment l'auteur de trois tomes sur L’intervention des États-Unis en Uruguay (1965-1973).
  3. Roger Rodríguez, El Uruguay de Philip Agee, La Republica, 11 janvier 2008.
  4. Christine Legrand, En Uruguay, un ex-guérillero largement en tête au premier tour de la présidentielle, Le Monde, 30 novembre 2009
  5. Columna Blanca lanza su gira, La Republica, 8 juin 2004

Voir aussi[modifier | modifier le code]

Liens externes[modifier | modifier le code]