Papponymie


La papponymie est la pratique onomastique d'anthroponymie partagée par différentes cultures, peuples ou religions sous différentes modalités à travers l'Histoire humaine de nommer un fils suivant le nom de son grand-père. Le grand-père en question peut-être situé du côté maternel ou paternel de l'arbre généalogique, en fonction de la pratique culturelle en vigueur. Dans certains cas de figure, le terme peut aussi être utilisé pour désigner le fait de nommer une fille selon celui de sa grand-mère.

Parmi les groupes humains ayant fait usage de cette pratique, on trouve l'Égypte antique, la Grèce antique, Israël antique, divers peuples sémitiques, les juifs, les chrétiens ou encore les musulmans.

Égypte antique[modifier | modifier le code]

En Égypte antique, la papponymie des fils, et parfois des filles[1], avec leurs grands-parents est attestée de manière assez importante à partir de l'Ancien Empire[2],[3] et s'accroît jusqu'à la Basse époque, où elle devient très en vogue[2],[4]. Certaines dynasties pharaoniques suivent cette pratique, comme la XXIIe dynastie[5].

Grèce antique[modifier | modifier le code]

En Grèce antique, la papponymie des fils et des filles avec leurs grands-pères et grand-mères paternels ou maternels[6] est un facteur important de reconnaissance d'une famille. L'usage est rare, même si pas inconnu, dans la société grecque, avant le VIe siècle av. J.-C., mais se généralise à partir de l'époque classique[7]. Il est ensuite fréquemment attesté dans les sources antiques[8] et devient un des fondements de l'onomastique grecque[9],[10],[11]. Dans la majeure partie des cas, le fils aîné prend le prénom de son grand-père paternel, le suivant est nommé suivant son grand-père maternel, et les suivants selon les oncles ou le père[9]. Pour les filles, l'aînée porte le prénom de sa grand-mère maternelle, la suivante celle de sa grand-mère paternelle, puis les suivantes prennent celui des tantes ou de leur mère[9].

Références[modifier | modifier le code]

  1. Aspects of Ancient Near Eastern Chronology (c. 1600 – 700 BC), Pierce James Furlong, University of Melbourne https://rest.neptune-prod.its.unimelb.edu.au/server/api/core/bitstreams/ac1f6212-8028-5e74-9864-acba20007967/content
  2. a et b (en) Günter Vittmann, « Personal Names: Function and Significance », UCLA Encyclopedia of Egyptology, vol. 1, no 1,‎ (lire en ligne, consulté le )
  3. Origins of Apotheosis in Ancient Egypt by Julia Dawn Troche B.A., University of California, Los Angeles, 2008 : https://repository.library.brown.edu/studio/item/bdr:419527/PDF/
  4. Marta Arranz Cárcamo, Current Research in Egyptology 2019: Proceedings of the Twentieth Annual Symposium, University of Alcalá, 17–21 June 2019, Archaeopress (ISBN 978-1-78969-907-4)
  5. Annik Wüthrich et Charlotte Dietrich, « THE COPENHAGEN WOODEN STELA AAD6 FROM THE NATIONAL MUSEUM OF DENMARK: AN UNUSUAL TESTIMONY OF THE 22ND DYNASTY », Ägypten und Levante / Egypt and the Levant, vol. 31,‎ , p. 513–538 (ISSN 1015-5104, lire en ligne, consulté le )
  6. Pierre Brulé, « Enquête démographique sur la famille grecque antique. Étude de listes de politographie d'Asie mineure d'époque hellénistique (Milet et Ilion) », Revue des Études Anciennes, vol. 92, no 3,‎ , p. 233–258 (DOI 10.3406/rea.1990.4428, lire en ligne, consulté le )
  7. Christian Settipani, « La mémoire généalogique des élites grecques à l'époque classique », Pallas,‎ , p. 49–69 (ISSN 0031-0387, lire en ligne, consulté le )
  8. Jérôme Wilgaux, « Transmission et distinction en Grèce ancienne : une étude des règles de nomination », dans Figures et expressions du pouvoir dans l'Antiquité : Hommage à Jean-René Jannot, Presses universitaires de Rennes, coll. « Enquêtes et documents », (ISBN 978-2-7535-4932-6, lire en ligne), p. 35–48
  9. a b et c Aurélie Damet, « Chapitre 12. Famille, sexualité et éducation dans l’Athènes classique: », dans Le monde grec, Armand Colin, (ISBN 978-2-200-61851-3, DOI 10.3917/arco.damet.2020.01.0205., lire en ligne), p. 205–222
  10. (en) Karine Karila-Cohen, « Le graphe, la trace et les fragments: L’apport des méthodes quantitatives et des outils numériques à l’étude des élites civiques athéniennes », Annales. Histoire, Sciences Sociales, vol. 73, no 4,‎ , p. 785–815 (ISSN 0395-2649 et 1953-8146, DOI 10.1017/ahss.2019.91, lire en ligne, consulté le )
  11. Annie Bélis, « Esthétique musicale du péan à travers l’exemple des Hymnes delphiques à Apollon », dans Chanter les dieux, Presses universitaires de Rennes, (ISBN 978-2-86847-598-5, lire en ligne), p. 97–113