Palais de justice de Marseille

Palais de justice de Marseille
Présentation
Type
Architecte
Auguste Martin
Construction
Localisation
Pays
Région
Département
Commune
Coordonnées
Carte

Le palais de justice de Marseille est situé place Montyon, dans le 6e arrondissement, dans le quartier du palais de justice.

Historique[modifier | modifier le code]

Le premier palais de justice construit entre 1743 et 1747 se trouvait dans la vieille ville, place Daviel, en face du calvaire de l’église des Accoules[1]. Dans ce bâtiment dénommé hôtel Daviel se trouvent actuellement les locaux annexes de la mairie. Au début du XIXe siècle les locaux de l’hôtel Daviel s’avérèrent insuffisants et le préfet de l’époque de La Coste proposa dès 1839 au conseil général un projet de reconstruction sur l’emplacement même de l’ancien palais.

Après bien des hésitations, la décision de transférer le palais de justice à la place Montyon est prise. Le conseil général approuve les plans dans sa séance du [2] les terrains étant fournis par la ville de Marseille. L’architecte est M. Auguste Martin. L’inauguration a lieu le et l’évêque de Marseille, Mgr Patrice Cruice, célèbre une messe dans l’une des salles d’audience. M. Mourier, procureur impérial, prononça le discours d’ouverture de la séance inaugurale, suivi par Edouard Luce, président du tribunal civil.

À la suite de travaux de rénovation lancés en début d'année 2013[3], il fut fermé au public et ses juridictions déplacées à la caserne du Muy, avant de rouvrir en 2015.

Extérieur[modifier | modifier le code]

Ce bâtiment classique de 57 mètres de longueur et de 54 mètres de largeur correspond à l’ensemble des palais de justice construits sous le Second Empire. La façade principale donne sur la place Montyon qui doit son nom au sieur Jean-Baptiste de Montyon, intendant de Provence au XVIIIe siècle. Au centre de cette façade se trouve une porte monumentale composée d’un perron de 25 marches, un péristyle d’ordre ionique de six colonnes surmonté d’un fronton triangulaire sur lequel est représentée la Justice avec à sa droite la Force et dans l’angle le Crime accroupi représenté par une tête d’homme et à sa gauche la Prudence et l’Innocence. Cet ensemble a été sculpté par Guillaume. Ce même sculpteur a effectué les deux bas-reliefs placés sous le porche représentant la justice répressive et la justice protectrice.

La façade postérieure, rue Grignan, est peu décorée avec seulement un fronton où sont sculptés les armes napoléoniennes et deux lions accotant la table commémorative, le tout sculpté par Émile Aldebert. Deux statues de Joseph Marius Ramus occupent les angles rentrants du péristyle et représentent La Force et la Prudence. Les frontons des façades latérales sont dus à Pierre Travaux ; ils représentent à l’Est côté rue Breteuil, la Fermeté et la Modération, et à l’Ouest côté rue Émile Pollak, la Vigilance et la Sagesse.

Intérieur[modifier | modifier le code]

La salle des pas perdus de forme carrée a 16 mètres de côté ; elle est ornée de 16 colonnes en marbre rouge du Languedoc supportant une galerie à hauteur du premier étage. La voussure est composée de 4 côtés inégaux divisés en 5 caissons, un grand au centre et 4 petits. Les grands caissons représentent chacun un législateur, tandis que dans les petits caissons sont figurés les juristes qui ont travaillé à l’époque du législateur. On trouve donc les portraits suivants :

Sur les voussures sont également figurées les qualités requises pour les magistrats : la force, l’équité, la raison, le droit, la liberté, l’autorité, la vérité et l’éloquence. Toutes les décorations des voussures sont de François Gilbert.

Les chambres civiles et correctionnelles sont décorées par des sculpteurs provençaux qui réalisent six bas-reliefs en plâtre mesurant environ 2,5 m par 5 m. La première chambre est confiée à François Truphème qui exécute deux bas-reliefs : Bonaparte discutant le Code au Conseil d’État et Le Corps législatif présentant le Code à Napoléon Ier. Le décor de la deuxième chambre revient à Louis-Félix Chabaud qui représente Le Serment des magistrats entre les mains de Louis Bonaparte et La Provence présentant ses jurisconsultes à la France. Enfin la salle d'audience de la Police correctionnelle revient à Hippolyte Ferrat qui illustre La Condamnation et L'Acquittement[4].

Galerie[modifier | modifier le code]

Dans la fiction[modifier | modifier le code]

Une scène du film L'Armée des ombres (1969) est tournée devant le palais de Justice (29 min 25 s).

Bibliographie[modifier | modifier le code]

  • André Bouyala d’Arnaud, Évocation du vieux Marseille, Paris, Les Éditions de Minuit, (1re éd. 1959), 447 p. (BNF 35319007)
  • Régis Bertrand et Lucien Tirone, Le guide de Marseille, Besançon, la Manufacture, coll. « Les guides de la Manufacture », , 376 p. (ISBN 2-7377-0276-3, BNF 35694581).
  • Augustin Fabre, Les rues de Marseille, édition Camoin, Marseille, 1869, 5 volumes.
  • Raymond Teisseire, Histoire des juridictions et des palais de justice de Marseille depuis leur origine jusqu’à nos jours, Marseille, Tacussel, .
  • Paul Masson (sous la direction de), Encyclopédie départementale des Bouches-du-Rhône, Archives départementales des Bouches-du-Rhône, Marseille, 17 volumes parus de 1913 à 1937, tome 6, pages 807-808.

Notes et références[modifier | modifier le code]

  1. Bouyala d’Arnaud, Évocation du vieux Marseille, les éditions de minuit, Paris, 1961, page 184
  2. Augustin Fabre, Les rues de Marseille, édition Camoin, Marseille, 1869, 5 volumes, tome 4 page 334
  3. Annonce des travaux du Palais de Justice de Marseille
  4. Paul Masson (dir.), Encyclopédie départementale des Bouches-du-Rhône, t. 6, Marseille, Archives départementales des Bouches-du-Rhône, p. 808

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