Pélage le Conquérant

Pélage le Conquérant
Illustration.
Pélage le Conquérant.
Vue d'artiste par Luis de Madrazo en 1855.
Titre
Roi des Asturies

(19 ans)
Prédécesseur Nouvelle fonction
Successeur Favila
Biographie
Nom de naissance Pelayo
Date de naissance Vers 685
Date de décès
Lieu de décès Cangas de Onís (Asturies)
Sépulture Grotte de Covadonga
Père Favila
Mère Inconnue
Conjoint Gaudiosa
Enfants Favila
Ermesinda
Religion Christianisme

Pélage le Conquérant
Rois des Asturies

Pélage (en latin Pelagius, en espagnol Don Pelayo), né à la fin du VIIe siècle probablement en Cantabrie, mort en 737 à Cangas de Onís (Asturies), est le premier roi des Asturies. Il règne de 718 à 737.

Biographie[modifier | modifier le code]

Origine[modifier | modifier le code]

Pélage est le fils d'un noble wisigoth nommé Favila, duc de Cantabrie. Dans certaines chroniques mozarabes, il est présenté comme un proche parent de Rodéric, dernier roi wisigoth d'Espagne. La Chronique d'Alphonse III, rédigée vers 900, le fait descendre du roi wisigoth Chindaswinthe (642-653). Il est le père de Favila des Asturies qui succède à son père comme roi des Asturies avant d'être tué par un ours, et d'Ermesinda qui se marie avec Alphonse de Cantabrie, qui succédera à son beau-frère Favila.

Rôle avant l'invasion de l'Espagne[modifier | modifier le code]

Au temps du royaume wisigoth, Pélage, dont l'origine aristocratique est affirmée par diverses sources, occupe dans la capitale du royaume, Tolède, la fonction de spatharius, c'est-à-dire de membre de la garde personnelle des souverains wisigothiques.

Selon la Chronique d'Albelda, rédigé dans les Asturies à la fin du IXe siècle, Pélage, « chassé de Tolède par le roi Wittiza, entra en Asturies après quoi, l'Espagne fut occupée par les Arabes. Pélage inaugura la rébellion contre eux en Asturies… » ». En revanche, la Chronique dite de Silos relate la fuite de Pélage, pourchassé par les Maures depuis Tolède, et sa venue chez les Asturiens avec ses compagnons, des soldats wisigoths[1].

Fondateur du royaume des Asturies[modifier | modifier le code]

Après la défaite et la mort probable du roi Rodéric à la bataille de Guadalete, près de Xérès (été 711), les troupes musulmanes continuent leur progression vers le nord de l'Hispanie. En 714, Amaya, capitale du duché de Cantabrie, capitule devant l'armée de Tariq ibn Ziyad, qui met à sac la ville. Pélage fils de Favila, duc de Cantabrie, se réfugie avec Pierre de Cantabrie dans les vallées profondes du comté de Liébana, au cœur de la Cordillère Cantabrique.

Sur l'élection de Pélage au trône asturien, les deux rédactions de la Chronique d'Alphonse III donnent des versions contradictoires. Selon le texte primitif, Pélage aurait reçu son pouvoir des montagnards cantabres pour combattre l'occupation de Gijón par les musulmans. Selon la version secondaire de la chronique, moins fiable car interpolée pour des raisons politiques, Pélage aurait été élu roi par les « Goths de sang royal », renouant ainsi avec la vieille tradition germanique de l'élection des souverains par les nobles, tradition qui avait été pourtant abandonnée par les Wisigoths en 633.

Après le départ (ou la défaite) de Munuza, gouverneur musulman de Gijón en 722, Pélage fonde le royaume des Asturies (englobant le duché de Cantabrie par le mariage de sa fille au fils du Duc de Cantabrie). Il fixe sa capitale dans la petite ville de Cangas de Onís non loin du comté de Liébana, et se présente comme le successeur des rois wisigoths dont le souvenir est toujours vivace dans la mémoire collective des chrétiens romanophones de la péninsule ibérique.

Selon l'historien espagnol Claudio Sánchez-Albornoz, dans le royaume des Asturies, au temps du roi Pélage et de ses premiers successeurs, il n'y avait ni cour, ni monarque, mais seulement un caudillo, un simple chef de guerre accompagné de ses guerriers cantabres (qu'on appelle asturiens à partir du IXe siècle) descendus de la montagne à son appel[2].

Il reste plusieurs années peu actif, ignoré ou méprisé par les musulmans avant d'émerger en remportant une première victoire lors de la bataille de Covadonga en 722, qui devient le mythe fondateur de la reconquête espagnole.

Mariage et descendance[modifier | modifier le code]

Il épouse une noble wisigothe, Gaudiosa (es). De ce mariage naissent :

Basilique Notre Dame de Covadonga.

Hommages[modifier | modifier le code]

Considéré ultérieurement comme l'initiateur de la Reconquista, Pélage est l'un des héros de l'Espagne et le titre de « Prince des Asturies » est donné à l'héritier de la couronne.

Le compositeur italien Gaspare Spontini a écrit un opéra intitulé Pélage ou le Roi de la Paix (Paris, 1814).

Le compositeur italien Saverio Mercadante a écrit un opéra intitulé Pelagio (Naples, 1857).

L'auteur dramatique français Alexandre Guiraud a donné au Théâtre-Français une pièce intitulée La Tragédie de Pélage (Paris, 1820).

En Espagne, plusieurs rues portent son nom (Calle Rey Pelayo, Calle San Pelayo ou Calle Pelayo), notamment à Cangas de Onís, Oviedo, Langreo et Nava.

Galerie[modifier | modifier le code]

Notes et références[modifier | modifier le code]

  1. Historia silense, p. 131. 20, éd. J. Pérez de Urbel, Madrid, 1959.
  2. Claudio Sánchez-Albornoz, Otra vez Guadalete y Covadonga (1944) ; Pelayo antes de Covadonga (1955) ; La sucesion al trono en los reinos de Leon y Castilla (1965).

Voir aussi[modifier | modifier le code]

Bibliographie[modifier | modifier le code]

Sources anciennes
Sources modernes
  • (es) Claudio Sánchez-Albornoz, Otra vez Guadalete y Covadonga (II), dans « Cuadernos de Historia de España », I-II, 1944 ; Pelayo antes de Covadonga, dans « Anales de Historia antigua y medieval », 1955 ; La sucesión al trono, en los reinos de León y Castilla, dans « Estudios sobre las Instituciones Medievales Españolas », 1965.
  • (es) Antonio Cristino Floriano, Estudios de Historia de Asturias (el territorio y la monarquía), Madrid, 1962.

Liens externes[modifier | modifier le code]