Outrages

Outrages

Titre québécois Victimes du Vietnam
Titre original Casualties of War
Réalisation Brian De Palma
Scénario David Rabe (en)
Musique Ennio Morricone
Acteurs principaux
Sociétés de production Columbia Pictures
Art Linson Productions
Pays de production Drapeau des États-Unis États-Unis
Genre guerre
Durée 113 minutes
121 minutes (version longue)
Sortie 1989

Pour plus de détails, voir Fiche technique et Distribution.

Outrages ou Victimes du Vietnam au Québec (Casualties of War) est un film américain réalisé par Brian De Palma et sorti en 1989.

Le film s'inspire d'un fait réel, l'incident de la colline 192, survenu en novembre 1966 dans la province de Bình Định pendant la guerre du Viêt Nam.

Synopsis[modifier | modifier le code]

C'est l'été, il fait une chaleur écrasante. Dans une rame de métro à San Francisco, Max Eriksson, un jeune homme, dévisage une jeune fille asiatique et s'endort.

Son rêve mène Eriksson pendant la guerre du Viêt Nam. Il fait nuit, les bombes pleuvent en pleine jungle. Le soldat Eriksson court. Soudain, le sol s'effondre sous ses pieds. Immobilisé jusqu'à la taille, Eriksson a les jambes coincées dans une galerie souterraine Viêt Công. Un soldat ennemi y rampe, se dirigeant droit vers lui, le couteau entre les dents, avant que le sergent Meserve, son supérieur, ne le sauve in extremis.

Peu après, l'équipe composée de Meserve, Eriksson ainsi que du caporal Clark, du première classe Hatcher et du spécialiste Brown surnommé « Brownie », se rend dans un village allié. Alors que l'heure est au repos, Brownie tombe sous les balles des Viêt Công. Peu de temps après être revenus au camp de base, Meserve annonce à ses soldats la mort de Brownie, ce qui attriste Eriksson et Hatcher, et rend Clark ivre de rage et de vengeance. Alors que la permission de sortie en ville leur a été refusée étant donné que les Viêt Công s'y trouvent également, Meserve parle de se procurer une femme d'une manière ou d'une autre. Eriksson croit alors à une fanfaronnade.

Chargé d'une nouvelle mission à l'aube, le sergent Meserve va pourtant mettre son projet à exécution. Il ordonne un raid punitif sur un village de paysans vietnamiens. Le groupe de soldats enlève une jeune femme, Tran Thi Oanh, dans le but de la violer. Eriksson et une nouvelle recrue, Diaz, ne peuvent s'y opposer. Oanh est emmenée à marche forcée, avec brutalité jusqu'à une cabane abandonnée. Pendant que Meserve, Clark et Hatcher partent en reconnaissance, Diaz se confie à Eriksson, lui disant qu'il refuse de violer Oanh et qu'il lui demande de le soutenir dans cette voie. Eriksson accepte de l'aider mais demande à Diaz de faire de même vis-à-vis de lui. Eriksson tente ensuite de soigner Oanh car la jeune fille a son dos blessé par les lanières du sac des soldats qu'elle a dû porter pendant le voyage. Sous la pression du groupe, Diaz se range finalement à contre-cœur du côté de Menerve, et le leader finit par violer la captive. Horrifié, Eriksson veut intervenir mais Clark le menace d'un couteau et l'envoie prendre son tour de garde. Tour à tour, Diaz, Clark et Hatcher violeront la jeune fille durant la nuit.

Le lendemain lors d'une mission de reconnaissance, le groupe aperçoivent des ennemis en nombre et Meserve envoie Hatcher et Eriksson repartir à la cabane abandonnée pour récupérer des munitions. Clark, laissé seul avec la fille à la cabane, les voit arriver et prend la décision d'aller au combat tout en ordonnant à Eriksson de rester pour surveiller Oanh. Après leur départ, Eriksson s'approche d'elle, complètement en état de choc. Il la délivre de ses liens et découvre avec horreur son visage tuméfié, laissant imaginer la violence subite par la jeune fille sous les coups de ses compagnons. Il tente de la libérer et de la ramener à son village. Touchée par ses actes de gentillesse, Oanh parvient à faire confiance à Eriksson et le supplie de la sauver. Mais Eriksson hésite à l'accompagner, de peur de passer pour un déserteur, un acte qui pourrait lui coûter très cher. Mais, voyant la détresse et le désespoir de Oanh, il accepte finalement de l'accompagner jusqu'à son village.

Eriksson est cependant stoppé dans son élan par Clark, envoyé par Meserve pour les chercher tous les deux et les amener sur le lieu du combat. Les plaintes d'Oanh mettent le détachement en danger et exaspèrent Meserve qui demande à ses hommes de la tuer. Quand Eriksson et Hatcher refusent de lui obéir, Meserve ordonne à Diaz de la tuer. Alors que Diaz, poussé par Meserve, s'apprête à tuer Oanh à l'arme blanche, Eriksson tire plusieurs coups de feu en l'air ce qui permet de détourner Diaz de son acte et d'engager le combat contre l'ennemi. Clark poignarde deux fois Oanh à l'abdomen mais celle-ci se relève en titubant. Alors que Meserve crie a ses hommes que la jeune femme est toujours en vie et qu'elle s'échappe, Eriksson tente une nouvelle fois d'intervenir pour les empêcher de la tuer. Mais Meserve lui assène un coup au ventre pour le stopper puis, avec l'aide de ses hommes, achève sa victime d'une rafale de son arme, ce qui la fait chuter d'un pont et s'écraser près de la rivière.

De retour à la base, Eriksson se confie à un camarade d'une autre section. Ses compagnons se méfient de lui et le surveillent. Les supérieurs hiérarchiques d'Eriksson lui conseillent d'oublier, lui assurant qu'il n'y aura pas de suite. Échappant de justesse à une tentative d'assassinat, Eriksson s'empare d'une pelle et donne un violent coup à la tête de Clark et se dresse face à Meserve, en lui disant que le tuer n'est pas nécessaire puisque ses supérieurs n'ont que faire de ce qui s'est passé.

Plus tard dans un bar local, Eriksson se confie à un aumônier militaire et lui raconte, en larmes, tout ce qui s'est passé. On comprend qu'une enquête a été ordonnée, le corps de la jeune fille est retrouvé. Meserve et ses trois complices passent en cour martiale et sont lourdement condamnés : Diaz écope de 8 ans de travaux forcés, Hatcher de 15 ans, Clark prend la perpétuité et Meserve 10 ans.

Soudain, Eriksson se réveille dans le bus du début à San Francisco. La jeune asiatique en descend, oubliant une écharpe. Eriksson la rattrape et essaie de lui parler. Mais celle-ci lui répond : « Vous avez fait un cauchemar, mais je pense que c'est terminé maintenant », puis repart de son côté, laissant Eriksson quelque peu réconforté avec son passé.

Fiche technique[modifier | modifier le code]

Icône signalant une information Sauf indication contraire ou complémentaire, les informations mentionnées dans cette section peuvent être confirmées par la base de données IMDb.

Distribution[modifier | modifier le code]

Note : 1er doublage, cinéma et télévision (1989) / 2e doublage, sortie DVD version longue (2006).
 Source et légende : version française (VF) sur RS Doublage[5] et AlloDoublage[6],[7],[8]

Production[modifier | modifier le code]

Scénario[modifier | modifier le code]

Le film s'inspire de faits réels, comme l'incident de la colline 192 et celui que relate le roman Casualties of War de Daniel Lang (en) : en 1966, des soldats américains kidnappent, violent et tuent une jeune paysanne vietnamienne[Note 1]. Le sujet était déjà traité dans le film allemand O.K..

Attribution des rôles[modifier | modifier le code]

Pour le rôle de Hatcher, Stephen Baldwin a été engagé dans un premier temps et a tourné certaines scènes avant qu'il ne soit remplacé par John C. Reilly. Néanmoins il joue dans le film en tant que simple soldat mais n'est pas crédité au générique.

Le film marque les débuts au cinéma de John C. Reilly et de John Leguizamo. Ce dernier retrouvera Sean Penn dans un autre film de Brian De Palma, L'Impasse (1993). De son côté, Ving Rhames tournera à nouveau avec le réalisateur dans Mission impossible sorti en 1996.

En plus d’incarner le rôle de Tran Thi Oanh, Thuy Thu Le incarne aussi le rôle de la jeune femme asiatique dans le bus. Cependant ce n'est pas elle qu'on entend dans la version originale du film puisqu'elle est doublée par Amy Irving.

Tournage[modifier | modifier le code]

Le tournage a principalement lieu en Thaïlande. La scène du pont est filmée à Kanchanaburi, dans l'ouest du pays, où se trouve le célèbre pont sur la rivière Kwaï. La scène du train a eu lieu à San Francisco[9].

Dans une scène de combat au début du film, on voit Eriksson tirer au M79 sur une grenade à main lancée par un soldat Vietcong et la faire exploser en vol, ce fait d'arme étant authentique d'après les différents protagonistes de l'incident.

Selon les dires de Brian De Palma, les relations entre Michael J. Fox et Sean Penn étaient très tendues. Il confiera à ce sujet lors d'une rétrospective à la Cinémathèque française : « Sean n'a pas du tout adressé la parole à Michael J. Fox durant tout le tournage. Il n'a pas quitté son rôle de sergent. Il trainait avec les gars de l'armée mais a complètement ignoré Michael. Il le considérait comme de la Kryptonite. C'est même allé très loin. Notamment la scène où Michael le poursuit avec sa pelle, Sean n'arrêtait pas de le provoquer. On faisait plusieurs prises, et Sean continuait. Et là d'un seul coup, dans une des prises, Sean a littéralement poussé Michael à terre. Michael s'est relevé et l'a ensuite fusillé du regard. On a gardé cette réaction dans le film »[10].

Musique[modifier | modifier le code]

Casualties of War
Original motion picture soundtrack

Bande originale de Ennio Morricone
Sortie 1989[11]
[12] (réédition)
Durée 46:47[12]
Genre musique de film
Compositeur Ennio Morricone
Label Columbia Records
Pendulum[12] (réédition)
Critique

La musique du film est composée par Ennio Morricone, qui avait déjà collaboré avec Brian De Palma pour son précédent film, Les Incorruptibles (1987) et le retrouvera sur Mission to Mars (2000).

Liste des titres de l'album[12]
  1. Casualties of War - 9:20
  2. Trapped in a Tunnel - 4:36
  3. No Escape - 7:00
  4. The Abduction - 4:46
  5. No Hope - 2:30
  6. The Rape - 3:58
  7. The Death of Oahn - 2:30
  8. The Healing - 2:12
  9. The Fragging - 1:19
  10. Waste Her - 3:39
  11. Elegy for a Dead Cherry - 1:14
  12. Elegy for Brown - 3:43

Accueil[modifier | modifier le code]

Critique[modifier | modifier le code]

Outrages a reçu un accueil critique majoritairement positif.

Sur le site agrégateur de critiques Rotten Tomatoes, le film obtient un score de 83 % d'avis favorables, sur la base de 46 critiques collectées et une note moyenne de 7,40/10 ; le consensus du site indique : « [Outrages] fait un plongeon déchirant dans la guerre du Vietnam avec une pièce d'ensemble bien jouée qui fait partie des efforts les plus mûrs du réalisateur Brian De Palma »[13]. Sur Metacritic, le film obtient une note moyenne pondérée de 75 sur 100, sur la base de 24 critiques collectées ; le consensus du site indique : « Avis généralement favorables »[14].

Brian De Palma invita son collègue Steven Spielberg à une projection privée du film. Après la projection, Spielberg déclara à la directrice de Columbia Pictures, Dawn Steel : « Vous y penserez pendant une semaine »[15]. Le cinéaste Quentin Tarantino a qualifié Outrages de « plus grand film sur la guerre du Vietnam »[16].

Box-office[modifier | modifier le code]

Le film a rapporté 18 671 317 $ au box-office, pour un budget de production d'environ 25 500 000 $[17]. En France, il réalise plus de 346 000 entrées[3].

Distinctions[modifier | modifier le code]

Récompense[modifier | modifier le code]

  • Political Film Society 1990 : prix de la paix[18]

Nominations[modifier | modifier le code]

Analyse[modifier | modifier le code]

Le personnage du Sergent Meserve, comme d'autres dans les films de Brian de Palma, vit dans une réalité qu'il s'est créée lui-même et à laquelle son entourage doit se conformer[Note 2]. La « cour » qui se trouve autour de lui et qui le vénère lui renvoie une image altérée du monde, et c'est dans cette image qu'il croit vivre[Note 2].

Notes et références[modifier | modifier le code]

Notes[modifier | modifier le code]

  1. Les noms des protagonistes et certains détails de l'histoire ont été modifiés. En 1972, Elia Kazan imagine la suite de cette histoire dans le film Les Visiteurs : deux des soldats dénoncés retrouvent Eriksson qui vit dans une ferme isolée avec sa femme et s'installent chez lui.
  2. a et b Blumenfeld et Vachaud, p. 50

Références[modifier | modifier le code]

  1. litt. « dommages de guerre »)
  2. a et b « Titres et dates de sortie » (dates de sortie), sur l'Internet Movie Database.
  3. a et b « Outrages (Casualties of War) », sur JP's box-office (consulté le ).
  4. « Parents Guide » ((en) guide parental), sur l'Internet Movie Database
  5. « Fiche du doublage français du film » sur RS Doublage.
  6. « Comédiens ayant doublé Michael J. Fox » sur AlloDoublage.
  7. « Comédiens ayant doublé Sean Penn » sur AlloDoublage.
  8. « Doublages effectués par Jean-Pierre Moulin » sur AlloDoublage.
  9. « Filming & Production » (tournage et production), sur l'Internet Movie Database
  10. Leçon de cinéma de Brian de Palma [Cinématèque française] () Arte. Consulté le . La scène se produit à 07:30.
  11. a et b (en) « Ennio Morricone - Casualties of War », sur AllMusic (consulté le ).
  12. a b c et d (en) « Original Soundtrack - Casualties of War », sur AllMusic (consulté le ).
  13. (en) « Casualties of War (1989) », sur Rotten Tomatoes.com (consulté le ).
  14. (en) « Casualties of War Reviews », sur Metacritic.com (consulté le ).
  15. (en) Bruce Weber, « Cool Head, Hot Images », sur The New York Times, .
  16. (en) « Tarantino on Casualties of War », sur angelfire.com, .
  17. (en) « Casualties of War », sur Box Office Mojo (consulté le ).
  18. (en) Awards - Internet Movie Database

Voir aussi[modifier | modifier le code]

Bibliographie[modifier | modifier le code]

Articles connexes[modifier | modifier le code]

Liens externes[modifier | modifier le code]