Othon de La Roche (duc d'Athènes)

Othon de La Roche
Fonction
Duc d'Athènes
-
Titre de noblesse
Duc
Biographie
Naissance
Décès
Avant Voir et modifier les données sur Wikidata
Lieu inconnu ou Haute-SaôneVoir et modifier les données sur Wikidata
Famille
Père
Fratrie
Sibylle de la Roche (d)Voir et modifier les données sur Wikidata
Conjoint
Élisabeth de Chappes (d)Voir et modifier les données sur Wikidata
Enfants
Autres informations
Conflit
Blason
Sceau

Othon (ou Otton) IV de la Roche (? - mort avant ), seigneur de La Roche et de Ray (Comté de Bourgogne) fut le fondateur du duché d'Athènes[1], qu'il conquit au détriment de l'Empire byzantin durant la quatrième croisade.

Le duché d'Athènes, en vert.

Biographie[modifier | modifier le code]

La « tour franque » (détruite en 1879) sur l'Acropole, parfois attribuée à Othon.

Fils du seigneur Pons II de la Roche, Othon est originaire du château de La Roche à Rigney, dans le Comté de Bourgogne (actuelle Franche-Comté).

Othon participe à la quatrième croisade, lancée en 1202 et détournée en 1204 contre l'empire byzantin. Il est ainsi cité par Villehardouin parmi les principaux chevaliers du 6e corps de bataille de l'armée des Croisés, formé des Bourguignons[2].

Il est censé avoir ramené des croisades une relique de la Vraie Croix[3]. Selon certains auteurs s'intéressant à l'histoire du suaire de Turin, il aurait pu s'emparer du Saint-Suaire au cours du sac de Constantinople en .

Il fait partie au moins dès l'été 1204 des proches de Boniface de Montferrat, qu'il accompagne lors de son entrevue avec Villehardouin en août 1204 lors du siège d'Andrinople[4]. Il participe ensuite en 1204/1205 aux campagnes de Boniface, qui lui confie des territoires en Attique et peut-être en Béotie, qui deviendront le duché d'Athènes, et prend le titre de « Megaskyr » (grand-seigneur). À l'automne 1206, il négocie au nom de Boniface un mariage entre la fille de ce dernier, Agnès, et l'empereur Henri[5].

Après la mort de Boniface en , on considère généralement (mais sans indication formelle) qu'il devient vassal de l'empereur Henri, soit dès 1209, soit à la chute du royaume de Thessalonique en 1224[6].

Il s'aménage un palais fortifié dans les anciens propylées de l'acropole, puis aide Geoffroi Ier de Villehardouin à conquérir l'Acrocorinthe et l'Argolide vers 1209-1211 et reçoit ainsi la seigneurie d'Argos.

Selon certains auteurs, il serait devenu seigneur de Ray en épousant sa cousine Isabelle de Ray (fille du seigneur Guy de Ray)[7], ou bien en tant que membre d'une branche cadette de la famille de Ray, après l'extinction de la branche aînée[8]. Selon une autre hypothèse sa femme serait Élisabeth (ou Isabelle) de Chappes, sœur de Clarembaud VI, seigneur de Chappes, originaire de Champagne[9],[10]. On considère généralement que le mariage a eu lieu à la fin de 1208, sur la foi d'une lettre d'Innocent III datée de le décrivant comme marié[11].

Le dernier document le mentionnant vivant et présent en Grèce date de [12]. À la suite de Du Cange, Buchon et Hopf, certains auteurs considèrent qu'il serait revenu en France (à des dates différentes) ; cependant aucun document ne permet de confirmer cette affirmation[13],[N 1], et Kiesewetter considère comme plutôt vraisemblable qu'il soit resté en Grèce[14]. Son successeur dans le duché d'Athènes fut son fils Guy Ier de La Roche, considéré avant 1973 (et encore parfois dans certaines publications[N 2]) comme son neveu.

Selon une tradition locale, de retour dans sa patrie il aurait résidé d'abord dans son château de Ray, puis se serait retiré dans l'abbaye cistercienne de Bellevaux près de Rigney, fondée par son arrière-grand-père et dans laquelle il aurait été enterré.

Sa date de mort est inconnue, mais il est mentionné comme défunt dans un acte daté de l'année 1234/35[14],[15],[N 3],[N 4].

Une pierre tombale remarquée au XIXe siècle dans l'église de Seveux et actuellement conservée dans celle de Vereux, qui lui avait été attribuée par certains auteurs du milieu du XIXe siècle, est actuellement considérée comme celle de son fils ou de son arrière-petit-fils homonymes[16],[17],[18].

Mariage et descendance[modifier | modifier le code]

De son mariage avec Isabelle/Élisabeth (fille de Guy de Ray ou de Clarembaud V de Chappes, il a au moins trois enfants:

Annexes[modifier | modifier le code]

Notes[modifier | modifier le code]

  1. La pierre tombale parfois citée comme preuve de ce retour est en fait attribuée à un de ses descendants homonymes.
  2. ainsi P. Lock, The Franks in the Aegean, p. 364.
  3. Le premier jour de l'an au Moyen Âge n'étant pas le 1er janvier, l'année 1234 donnée par le document concerne en réalité la période entre le 25 avril 1234 et le 7 avril 1235.
  4. Certains auteurs (dont G. Barbet, p. 67) adoptent sans justification ce terminus ante quem comme l'année effective de sa mort.

Références[modifier | modifier le code]

  1. Aubry de Trois-Fontaines, 1205 : "Otto de Rupe, cuiusdam nobilis Pontii de Rupe in Burgundia, quodam miraculo fit dux Atheniensium atque Thebanorum", Les premiers ducs d'Athénes et leur famille, page 61 [1].
  2. Villehardouin, La conquête de Constantinople T.1, éd. et trad. E. Faral, Paris, 1972, pp. 150-153.
  3. La recluse des Innocents Renée de Vendômois, dans Revue historique et archéologique du Maine, 1892 (T1) pages 54 à 83 et 202 à 217 à lire en ligne sur gallica.bnf.fr plus particulièrement la page 74.
  4. Villehardouin, La conquête de Constantinople T.2, éd. et trad. E. Faral, Paris, 1972, pp. 92-95.
  5. Villehardouin, La conquête de Constantinople T.2, éd. et trad. E. Faral, Paris, 1972, pp. 264-265.
  6. Kiesewetter 2002, p. 299-300.
  7. K. Hopf, Chroniques gréco-romanes inédites ou peu connues, publiées avec notes et tables généalogiques, Berlin, Weidmann, 1873, p. 473.
  8. Dunod de Charnage, Mémoires pour servir à l'histoire du comté de Bourgogne, 1740, p. 103.
  9. Longnon 1973, p. 64.
  10. Kiesewetter 2002, p. 330.
  11. Kenneth Meyer Setton, The Papacy and the Levant (1204-1571) : The thirteenth and fourteenth centuries p. 412, d'après Gregorovius (la date de 1207 résulte d'une datation erronée de la lettre d'Innocent III, celle-ci étant datée de la X calende de février 1208, c'est-à-dire le 23 janvier 1209 car l'année commençait alors en avril).
  12. Longnon 1973, p. 63.
  13. Jean Longnon, Les compagnons de Villehardouin, Genève, 1978, p. 216.
  14. a et b Kiesewetter 2002, p. 294.
  15. Longnon 1973, p. 64.
  16. Notice sur le site des Monuments historiques.
  17. Jules Gauthier, « Othon de la Roche, conquérant d'Athènes et sa famille » in Procès-verbaux et mémoires - Académie des Sciences, Belles Lettres et Arts de Besançon, 1880, p.140 et 146.
  18. Jules Finot, Affranchissement des habitants de Ray par Jehan, seigneur dudit lieu, in Revue des sociétés savantes des départements, série 7, T.6, 1882, p. 30.
  19. Son mariage est indiqué par le Livre de la conquête de la Morée qui désigne "le dux Guis de la Roehc" comme "cousins germains" du "noble baron Jehan de Saint-Omer, le frère Monseigneur Nicole de Saint-Omer, seigneur de la moitié d’Estives, et de messire Otthe" Médiéval Généalogie, Seigneurs d'Athènes 1205-1260, ducs d'Athènes 1260-1308 (de la Roche-sur-l'Ognon) http://fmg.ac/Projects/MedLands/LATIN%20LORDSHIPS%20IN%20GREECE.htm#OthonIRaydiedbefore1234B.

Bibliographie[modifier | modifier le code]

Ouvrages de vulgarisation[modifier | modifier le code]

  • Gérald Barbet, Othon de La Roche. Chroniques sur l'étonnante histoire d'un chevalier Comtois devenu Seigneur d'Athènes, Besançon 2012.
  • Jean Girard, La Roche et l'épopée comtoise de Grèce, L'Atelier du Grand tétras, Besançon, 1998.

Voir aussi[modifier | modifier le code]

Liens externes[modifier | modifier le code]