Organisation internationale de radiodiffusion et de télévision

Organisation internationale de radiodiffusion et de télévision
Logo de l'organisation
Logo de l'OIRT
Carte de l'organisation
  • Membres au moment de la dissolution
  • Membres qui ont participé à un certain temps de OIRT avant sa dissolution
  • Membres associés
Situation
Région Europe, Proche-Orient
Création
Dissolution
Type Organisation internationale et association professionnelle de radiodiffuseurs
Siège Bruxelles (1946-1950)
Prague (1950-1992)
Langue français, russe
Organisation
Membres 20 membres actifs (1946-1950)
10 membres actifs (1950-1993)
1 membre associé

L’Organisation internationale de radiodiffusion et de télévision (en abrégé OIRT) (son nom officiel est en français) (également appelée Intervision) était une association professionnelle de radio-télédiffuseurs européens créée le dans le but principal d'établir des liens et assurer un échange d'informations entre les différentes organisations responsables des services de radiodiffusion, la promotion des intérêts de la radiodiffusion, la recherche de la coopération internationale pour une solution à toute question relative à la radiodiffusion, et l'étude et le travail sur toutes les mesures ayant pour but le développement de la radiodiffusion.

Après la création de l'Union européenne de radio-télévision par une partie de ses anciens membres en 1950, elle devient l'association professionnelle des radio-télédiffuseurs est-européens, opérant le réseau Intervision à partir de 1961. Elle poursuit sa mission première de promotion de la radio-télédiffusion ainsi que la coopération internationale à travers l'échange d'informations et de productions entre les différents pays membres. Elle fusionne en 1993 avec l'union européenne de radio-télévision (UER).

Histoire[modifier | modifier le code]

Origine[modifier | modifier le code]

Sans la participation britannique, 26 membres de l'Union internationale de radiodiffusion (IBU), discréditée par son étroite collaboration avec l'Allemagne nazie, fondent à Bruxelles l'Organisation internationale de radiodiffusion (OIR) le . A cette conférence, la France est représentée par Jacques Meyer, administrateur général délégué de la radiodiffusion française[1]. Le lendemain, à l'Assemblée générale de l'Union internationale de radiodiffusion, une tentative est menée pour dissoudre cette nouvelle association, mais la motion n'obtient pas la majorité requise. 18 membres sur 28 quittent donc l'IBU et deviennent cofondateurs de la nouvelle OIR qui s'installe dans le bâtiment de l'IBU à Bruxelles.

L'OIR est une organisation de 26 radiodiffuseurs intégrant tout autant des pays d'Europe occidentale qu'orientale. L'activité technique de recherche sur la radiodiffusion en vue d'en réduire les coûts reprend sous l'autorité de deux administrateurs qui codirigent l'organisation, l'un délégué par l'Union des républiques socialistes soviétiques et l'autre par la France. Cependant, la situation politique se dégrade peu à peu avec l'entrée dans la guerre froide qui a tôt fait de perturber les relations entre les deux « blocs », ce qui créé une situation de méfiance au sein du personnel du Centre technique.

En 1950, 11 membres (essentiellement occidentaux) quittent l'organisation pour former la nouvelle Union européenne de radio-télévision (UER), dont la Belgique, l'Égypte, la France, l'Italie, le Liban, le Luxembourg, le Maroc, Monaco, les Pays-Bas, la Tunisie et la Yougoslavie (qui était pourtant un pays socialiste).

Les organismes de radiodiffusion des pays suivants restent membres de l'OIR : l'Union des Républiques socialistes soviétiques, la République populaire d'Albanie, la République populaire de Bulgarie, la Finlande (pays neutre qui devient également membre de l'UER), la République populaire de Hongrie, la République populaire de Pologne, la République populaire de Roumanie, la République socialiste tchécoslovaque et la Syrie, auxquels se joint la République démocratique allemande en 1951, puis en 1967 la Mongolie.

En conséquence, le siège de l'OIR et son Centre technique sont transférés de Bruxelles à Prague en 1950. Les membres du personnel de la Belgique et d'autres pays occidentaux, dont certains avaient déjà été actifs avant la guerre, restent à Bruxelles dont le centre technique devient celui de la nouvelle UER. Malgré le départ de la France, l'organisation conserve son nom officiel en français.

Intervision[modifier | modifier le code]

Avec l'essor de la télévision, l'OIR devient l'Organisation internationale de radiodiffusion et de télévision (OIRT) et créé un réseau d'échange en 1961 appelé Intervision (en Russe : Интервидение, en bulgare : Интервизия, en polonais : Interwizja, en roumain : Interviziune, en tchèque : Intervize, en hongrois : Intervízió), sur le modèle de l'Eurovision créé en 1954 par l'UER.

Contrairement à l'UER, l'OIRT ne reste pas limitée aux pays européens et méditerranéens et agit depuis sa création en tant qu'organisation mondiale. Ainsi, les membres de l'organisation comprennent tous les pays alignés avec le bloc de l'Est, comme Cuba, le Vietnam, la République populaire de Chine et la Corée du Nord (bien que l'adhésion de ces derniers pays fut temporairement inactive après leur rupture avec l'URSS), ainsi que les alliés de l'URSS temporairement dirigé par des partis communistes, comme le Nicaragua et la République démocratique d'Afghanistan, et les états africains et du Moyen-Orient ayant été temporairement associés ou soutenus par le camp socialiste, comme le Mali, l'Algérie et le Soudan, et ceux cherchant une association étroite, comme l'Egypte, la Syrie et la République démocratique populaire du Yémen.

Entre 1977 et 1980, l'OIRT organise à Sopot (Pologne) quatre Concours Intervision de la chanson dans une tentative d'imiter le Concours Eurovision de la chanson.

La fin[modifier | modifier le code]

Après la chute du monde communiste en 1991, l'OIRT vit encore une année en accueillant les radiodiffuseurs publics issus de l'éclatement de l'URSS. Elle fusionne le avec l'Union européenne de radio-télévision dont tous ses anciens membres européens deviennent automatiquement membres actifs[2].

Membres actifs[modifier | modifier le code]

Pays Organisme Sigle Année d'adhésion Année de sortie
Afghanistan Radio Television Afghanistan RTA 1978 1992
Albanie Radio Televizioni Shqiptar RTSH 1946 1961
Drapeau de l'Algérie Algérie Radiodiffusion télévision algérienne RTA 1962 1970
Drapeau de l'Allemagne de l'Est Allemagne de l'Est Rundfunk der DDR DDR 1951 1990
Deutscher Fernsehfunk DFF 1952 1990
Drapeau de la Belgique Belgique Institut national de radiodiffusion INR / NIR 1946 1950
Biélorussie Belaruskaja Tele-Radio Campanija BTRC 1991 1993
Bulgarie Bălgarsko Nationalno Radio BNR 1946 1993
Bălgarska Nationalna Televizija BNT 1959 1993
Drapeau de la République populaire de Chine Chine Radio Pékin RP 1952 1961
Pékin TV PTV 1954 1961
Drapeau de la Corée du Nord Corée du Nord Comité central de la radiodiffusion de Corée KCBC 1953 1993
Drapeau de Cuba Cuba Instituto Cubano de Radio y Televisión ICRT 1962 1993
Égypte 1946 1950
Drapeau de l'Estonie Estonie Eesti Raadio ER 1991 1993
Eesti Televisioon ETV 1991 1993
Drapeau de la Finlande Finlande Yleisradio Oy Yle 1946 1993
Drapeau de la France France Radiodiffusion française
Radiodiffusion-télévision française
RDF / RTF 1946 1950
Drapeau de la Hongrie Hongrie Magyar Rádió HU 1946 1993
Magyar Televízió MTV 1952 1993
Drapeau de l'Italie Italie RAI-Radiotelevisione Italiana RAI 1946 1950
Drapeau de la Lettonie Lettonie Latvijas Radio LR 1991 1993
Latvijas Televīzija LTV 1991 1993
Drapeau du Liban Liban Radio Orient RO 1946 1950
Drapeau de la Lituanie Lituanie Lietuvos nacionalinis radijas ir televizija LRT 1991 1993
Drapeau du Luxembourg Luxembourg Compagnie luxembourgeoise de radiodiffusion CLR 1946 1950
Maroc Radio Maroc RM 1946 1950
Drapeau de la Moldavie Moldavie Teleradio-Moldova TRM 1991 1993
Drapeau de Monaco Monaco Radio Monte Carlo RMC 1946 1950
Drapeau du Nicaragua Nicaragua Sistema Sandinista de Televisión SSTV 1984 1990
Drapeau des Pays-Bas Pays-Bas Nederlandse Publieke Omroep NPO 1946 1950
Drapeau de la Pologne Pologne Polskie Radio PR 1946 1993
Telewizja Polska TVP 1952 1993
Drapeau de la Roumanie Roumanie Societatea Română de Radiodifuziune ROR 1946 1993
Televiziunea Română TVR 1956 1993
Drapeau de la Russie Russie Radio Dom Ostankino :
- Radio Mayak (MK)
- Radio Orpheus (OP)
- Radio Voice of Russia (VOR)
RDO 1991 1993
Kanal Ostankino C1 1991 1993
RossijskoeTeleradio RTR 1991 1993
Drapeau de la Syrie Syrie Organisme de la Radio-Télévision Arabe Syrienne ORTAS 1946 1993
Drapeau de l'URSS Union soviétique Vsesoyuznoye radio 1946 1991
Tsentral'noye televideniye SSSR TsT SSSR 1946 1991
Drapeau de la Tchécoslovaquie Tchécoslovaquie Československý rozhlas ČSR 1946 1992
Československá televize ČST 1957 1992
Tunisie Radio Tunis RT 1946 1950
Drapeau de l'Ukraine Ukraine Natsionalna Radiokompanya Ukraïny NRU 1991 1993
Natsionalna Telekompaniya Ukraïny NTU 1991 1993
Drapeau de la République socialiste du Viêt Nam Viêt Nam Voix du Vietnam VOV 1956 1993
Télé-Viêt Nam VTV 1976 1993
République démocratique populaire du Yémen Yémen du Sud Aden Radio 1971 1990
Aden channel 1971 1990
Drapeau de la République fédérative socialiste de Yougoslavie Yougoslavie Jugoslovenska Radio-Televizija JRT 1946 1950

Membres associés[modifier | modifier le code]

Pays Organisme Sigle Année d'adhésion Année de sortie
Allemagne de l'Ouest Allemagne de l'Ouest[3] Arbeitsgemeinschaft der öffentlich-rechtlichen Rundfunkanstalten der Bundesrepublik Deutschland ARD 1988 1993
Zweites Deutsches Fernsehen ZDF 1988 1993
Drapeau de la Mongolie Mongolie Mongolian National Broadcaster MNB 1967 1993

Compléments[modifier | modifier le code]

À noter que la Yougoslavie, qui était pourtant un pays socialiste, n'a jamais été membre de l'OIRT (Intervision), mais était affiliée à l'UER (Eurovision) de 1950 à 1992.

Contrairement à l'Europe de l'Ouest, les pays affiliés diffusaient en FM sur la bande OIRT de 65,8 à 74 MHz, avec une exception en Allemagne de l'Est, ce pays a toujours utilisé les fréquences de 87,5 à 100 MHz, puis plus tard jusqu'à 104 MHz.

Notes et références[modifier | modifier le code]

  1. Études de presse, 1ère année, n°5, octobre 1946, p. 593-596(Lire en ligne).
  2. European Broadcasting Union (EBU), « L'uer fête le 25e anniversaire de la fusion entre l'Eurovision et l'oirt », sur www.ebu.ch, (consulté le )
  3. Anne-Marie Autissier et al., Guide du cinéma et de l’audiovisuel en Europe centrale et orientale, Paris 1992, p. 75