Opération Mersad

Opération Mersad
Description de cette image, également commentée ci-après
La branche armée de l'Organisation des moudjahiddines du peuple iranien (OMPI) détruite en 1988.
Informations générales
Date 26 juillet
Lieu Frontières occidentales de l'Iran
Issue Victoire stratégique iranienne, destruction de la branche armée de l'OMPI et fin de la guerre Iran-Irak
Belligérants
Organisation des moudjahiddines du peuple iranien
Irak
Drapeau de l'Iran Iran
Drapeau du Kurdistan irakien Peshmerga (seulement dans le secteur nord)
Commandants
Massoud Radjavi Drapeau de l'Iran Ali Sayad Shirazi
Forces en présence
110 000 soldats
300 chars
nombre inconnu de pièces d'artillerie et d'avions
400 000 soldats
800 chars
nombre inconnu de pièces d'artillerie et d'avions
Pertes
4 500 tués et blessés (selon l'Iran)
2 000 tués (sources indépendantes[1])
plusieurs milliers exécutés pour trahison
400 tués (selon l'Iran)

Guerre Iran-Irak

Batailles

Invasion irakienne (1980)
Impasse (1981)
Offensives iraniennes (1982)
Guerre de positions (1983-1986)
Offensives irakiennes finales (1988)
Guerre des pétroliers
Incidents internationaux

L’opération Mersad est le nom donné par le gouvernement iranien (signifiant « embuscade » en persan) à la dernière opération militaire de la guerre Iran-Irak menée par 7 000 membres de l'Organisation des moudjahiddines du peuple iranien ainsi que par le gros de l'armée irakienne basé dans le sud-ouest du pays contre l'Iran. Les combattants de l'OMPI sont soutenus par la force aérienne irakienne et engagent du 26 juillet au l'armée iranienne. L'opération se solde par un échec cuisant des Irakiens.

Contexte historique[modifier | modifier le code]

Les deux pays acceptent la résolution 598 du Conseil de sécurité des Nations unies qui doit mettre un terme à la guerre Iran-Irak le . Toutefois, peu de temps après, l'Irak viole le cessez-le-feu et lance une nouvelle offensive, souhaitant occuper de façon permanente le Khouzistan et l'ouest de l'Iran, puis renverser le gouvernement islamique iranien afin de mener à bien ses objectifs fixés lors du déclenchement de la guerre en 1980. L'armée irakienne pénètre dans la province du Khouzistan et lance des attaques chimiques et des frappes aériennes, perçant en direction de Khorramshahr tandis que l'Organisation des moudjahiddines du peuple iranien attaque l'Iran central.

Déroulement de l'opération[modifier | modifier le code]

Les Iraniens attendent de pied ferme l'attaque de l'OMPI sur un front reculé, de façon que la force aérienne irakienne ne puisse pas soutenir leur avance. Après cela, des parachutistes iraniens sont parachutés derrière les lignes de l'Organisation des moudjahiddines du peuple iranien tandis que des F-4 Phantom II et des hélicoptères d'attaque de la force aérienne de la République islamique d'Iran neutralisent les véhicules ennemis. La progression de l'OMPI est ainsi brusquement arrêtée.

L'armée iranienne et le corps des Gardiens de la révolution islamique se déploient dans le nord du Khouzistan et réduisent à néant la résistance irakienne à Kerend-e Gharb le .

Le , l'Iran repousse les Irakiens et l'OMPI hors de Qasr-e-Shirin et de Sarpol Zahab, bien que l'Irak affirme « s'être retiré volontairement » des deux villages. Les sources iraniennes indiquent que 4 500 soldats irakiens et combattants de l'Organisation des moudjahiddines du peuple iranien ont été tués tandis que 400 soldats iraniens ont trouvé la mort dans la défense du pays.

Conséquences[modifier | modifier le code]

Dernière opération militaire majeure du conflit, le dernier incident entre l'Irak et l'Iran se produira le dans le golfe Persique après que la marine iranienne eut fait feu sur un cargo irakien et que l'Irak ait lancé des attaques à l'arme chimique contre des civils iraniens, en blessant 2 300.

En réponse à l'invasion, la République Islamique d'Iran organisa l'exécution de quelque 12 000 prisonniers politiques, pour la plupart membres de l'organisation des Moudjahiddines du peuple, mais également membres d'autres groupes d'opposition tels que le Parti Tudeh (communiste), Fadaian, Rahe Kargar, Kamala et PDKI[2]. En représailles, le chef d'État-major des forces armées iraniennes, Ali Sayad Shirazi, est assassiné en 1999 par des membres de l'OMPI.

La résolution 598 de l'ONU devient effective le . Le , la paix entre les deux États est restaurée.

Notes et références[modifier | modifier le code]

  1. (en) « The Cult of Rajavi », The New York Times,
  2. (en) « Memories of a slaughter in Iran », Iran Focus,

Bibliographie[modifier | modifier le code]