Nsibidi

Un Ikpe (jugement) dans l'écriture Nsibidi.

Le nsibidi (aussi appelé nsibiri, nchibiddi ou nchibiddy) est un système de symboles utilisé dans le Sud-Est du Nigéria ; il s'agit vraisemblablement d'idéogrammes, et peut-être dans certains cas de logogrammes[1]. Il comprend plusieurs milliers de symboles, dont cinq cents ont été répertoriés.

Historique[modifier | modifier le code]

Les premières formes de nsibidi ont été retrouvées dans la région de Calabar, sur des poteries antérieures au XVe siècle[2]. Il a notamment été utilisé par la société secrète Ekpe (en), active dans la région de la Cross au sein de plusieurs peuples, notamment les Ekoi, les Efik et les Igbo.

Le nsibidi était d'usage courant dans cette région avant la colonisation britannique, dans deux versions, l'une sacrée, l'autre pouvant être utilisée par tous. Son utilisation remonte au moins au XVe siècle, mais les symboles utilisés pourraient avoir une origine bien plus ancienne, notamment les figures stylisées figurant sur les monolithes d'Ikom[3]. La diffusion du christianisme et de la scolarisation occidentale ont contribué à restreindre son utilisation aux membres des sociétés secrètes. Du fait de la traite atlantique, le nsibidi a pu avoir une influence sur les systèmes symboliques utilisés par certaines populations afro-américaines, notamment le vévé et l’anaforuana[4]. Les premiers travaux de recherche occidentaux sur le nsibidi remontent au début du XXe siècle.

Dans la fiction[modifier | modifier le code]

Le nsibidi apparaît dans les romans Akata Witch (2011) et Akata Warrior (2017) de Nnedi Okorafor[5].

Le nsibidi est utilisé dans le film Black Panther (2018) comme ancienne forme d'écriture du pays de fiction de Wakanda ; la forme d'écriture contemporaine utilisée dans le film s'en inspire largement[6],[7].

Dans l'art[modifier | modifier le code]

Dans ses œuvres, l'artiste nigériano-américain Victor Ekpuk (en) s'inspire du nsibidi[8].

Exemples[modifier | modifier le code]

Quelques exemples de symboles nsibidi relevés par J. K. Macgregor (1909) et Elphinstone Dayrell (1910 et 1911) dans des articles publiés par le The Journal of the Royal Anthropological Institute of Great Britain and Ireland and Man[9].

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Notes et références[modifier | modifier le code]

  1. (en) Edgar A. Gregersen, Language in Africa : an introductory survey, New York, Gordon and Breach, 1977, p. 176 (ISBN 0-677-04380-5).
  2. (en) Christopher Slogar, « Early ceramics from Calabar, Nigeria : Towards a history of Nsibidi », African Arts, Université de Californie, vol. 40, no 1, printemps 2007, pp. 18–29.
  3. (en) Ancient African writing sur taneter.org.
  4. (en) Université de Louisiane du Sud-Ouest, Baking in the sun: visionary images from the south, 1987, p. 30.
  5. (en) « Nnedi Okorafor and the Fantasy Genre She Is Helping Redefine », The New York Times, 6 octobre 2017.
  6. (en) « ‘Black Panther’: How Wakanda Got a Written Language as Part of its Afrofuturism », indiewire.com, 22 février 2018.
  7. « Derrière le pays imaginaire de “Black Panther” », une langue sud-africaine bien réelle », Le Monde, 27 février 2018.
  8. (en) Auto-Graphics: Recent Drawings by Victor Ekpuk sur le site du Krannert Art Museum (en)].
  9. (en) J. K., Macgregor, « Some Notes on Nsibidi », Journal of the Royal Anthropological Institute, Royal Anthropological Institute of Great Britain and Ireland, vol. 39, 1909, pp. 209–219 doi:10.2307/2843292.