Nicolas Bokov

Nicolas Bokov
Nicolas Bokov en 2014.
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Nicolas Bokov, né le à Moscou et mort le [1] à Paris[2], est un écrivain d'origine russe, qui a émigré en France en 1975.

Biographie[modifier | modifier le code]

Activités en Russie[modifier | modifier le code]

En 1967, alors qu'il est étudiant en philosophie, Nicolas Bokov se rend à Riazan, avec Slava Velikanov et Valery Chtcherbakov, pour rencontrer Alexandre Soljenitsyne. À la suite de leur rencontre, ce dernier leur écrit : « Vous ne vous tromperez jamais, si, dans toutes les situations qu’offre la société, vous agissez dans le sens de la justice [...] Cela nous donne la possibilité d’agir en permanence, sans baisser les bras, et ne m’objectez pas que « chacun comprend la justice différemment » Non ! Ils peuvent crier, nous prendre à la gorge, nous écorcher la poitrine, la chiquenaude intérieure est aussi infaillible que ce que nous suggère la conscience[3]. »

En 1969, Nicolas Bokov obtient un diplôme de la faculté de philosophie de l'université d'État de Moscou. L'année suivante, il travaille dans cette institution, mais, en 1972, à la demande du KGB, il en est expulsé[4].

À partir de 1973, il est ouvertement harcelé, perquisitionné et interrogé à plusieurs reprises par les agences de sécurité de l'État pour son implication dans des activités de dissidence. Il participe en effet au Samizdat, un média clandestin de l'époque soviétique et, en outre, publie sous pseudonyme des ouvrages qui critiquent la société russe[1].

Plusieurs de ses textes sont traduits dans diverses langues étrangères et lus en Europe de l'Ouest. Sa nouvelle La Tête de Lénine paraît à Paris en 1972, d’abord dans le journal La Pensée Russe, puis chez Maurice Nadeau[3]. Le livre, qui circule en Russie sous le manteau, est réédité en langue française en 2017, à l’occasion du centenaire de la révolution bolchévique[5].

Exil[modifier | modifier le code]

Le , il émigre en Autriche, puis en France[4]. Il travaille dans le milieu de la presse et publie des nouvelles. En 1982, il embrasse la foi chrétienne et cesse d'écrire. Sans domicile fixe, il voyage aux États-Unis, en Europe et vit un temps en République monastique du Mont-Athos et en Terre sainte.

Il regagne la France en 1988. Il mène une existence nomade dans la rue et dans des carrières abandonnées, considérant ce mode de vie comme une forme d’ascèse. Il s'installe notamment dans une caverne à dix-huit kilomètres de Paris, où il cultive un potager, et devient membre de l’Association des Amis de Notre-Dame, organisant notamment des visites de Paris à des Russes nouvellement arrivés[3].

Retour à la littérature[modifier | modifier le code]

Il revient à la littérature en 1998 pour relater cette expérience dans le récit intitulé Dans la rue, à Paris, préfacé par l'abbé Pierre. Déjeuner au bord de la Baltique, publié en 1999, évoque son passé dissident. La Conversion (2002) et La Zone de réponse (2003) raconte son cheminement vers la foi chrétienne[6]. Il tient une rubrique dans le magazine français La Vie russe jusqu'en 2002.

Son ami Sergueï Bychkov explique ce retour à l'écriture : « Il n’oublia jamais sa vocation d’écrivain, il inscrivait dans des carnets ce qui lui arrivait, ce qui se passait autour de lui. C’est de ces notes que sont nées par la suite ses principales œuvres. C’était un homme doué pour le mysticisme. Il étudiait de près le patrimoine sacré, l’expérience catholique et protestante. Il s’est rendu sur les lieux de l’apparition de la Vierge, à Fatima et à Lourdes, ville avec laquelle il avait une relation particulière. [...] Créer était pour Nicolas Bokov aussi vital que de respirer. Ses dernières œuvres sont imprégnées d’amour. »

Il reçoit le prix de la Fondation Delmas de l'Institut de France en 2001.

Il est membre du PEN Club français, organisation qui défend la liberté d'expression des auteurs du monde entier[1].

Œuvres[modifier | modifier le code]

Notes et références[modifier | modifier le code]

  1. a b et c Antoine Oury, « Disparition de l'écrivain russe Nicolas Bokov », sur actualitte.com, (consulté le )
  2. (ru) « В Париже умер писатель Николай Боков, издатель журнала "Ковчег" », sur svoboda.org,‎ (consulté le )
  3. a b et c Sergueï Bychkov (trad. Anne Laurent), « Hommage à Nicolas Bokov, dissident mystique et écrivain en exil », sur Profession Spectacle,
  4. a et b Elena Balzamo, « La mort de l’écrivain russe Nicolas Bokov », sur Le Monde,
  5. Philippe Vallet, « Le livre du jour. Nicolas Bokov : "La tête de Lénine" », sur France Info,
  6. « Nicolas Bokov », sur Éditions Noir sur Blanc (consulté le )

Liens externes[modifier | modifier le code]