Nicolas Barré (prêtre)

Nicolas Barré
Image illustrative de l’article Nicolas Barré (prêtre)
Bienheureux, prêtre, fondateur
Naissance
Amiens, royaume de France
Décès (à 64 ans) 
Paris, royaume de France
Nationalité Français
Ordre religieux Ordre des Minimes
Béatification
par Jean-Paul II
Fête 21 octobre
Attributs habit des minimes

Nicolas Barré né à Amiens le et mort à Paris le est un religieux minime français, fondateur des Sœurs de l'Enfant Jésus - Nicolas Barré et des Sœurs de l'Enfant Jésus - Providence de Rouen. Il est reconnu bienheureux par l'Église catholique.

Biographie[modifier | modifier le code]

Nicolas Barré est né le à Amiens. Ses parents étaient des commerçants aisés qui eurent cinq enfants dont il était l'aîné. Il est baptisé à l'église Saint-Germain le .

Il fait ses études chez les Jésuites. En 1640, il entre chez les Minimes, fondés par saint François de Paule. Il y prononce ses vœux en 1641 et est ordonné prêtre en 1645. De 1645 à 1655, il assure la charge de professeur de théologie et de bibliothécaire[1] au couvent de la place Royale (actuelle place des Vosges) à Paris. En 1655, sa santé se détériorant, Nicolas Barré est envoyé à Amiens où il se rétablit, avant de partir pour Rouen.

Là, de 1659 à 1675, il œuvre pour l'éducation des enfants pauvres en compagnie de quelques jeunes gens et jeunes filles qui s'organisent pour être totalement disponibles pour leur mission éducative. Dès 1662, au cours d'une mission populaire ils rassemblent des enfants pour les catéchiser et les enseigner à Sotteville-lès-Rouen. Le père Barré poursuit cette initiative à Rouen et établit une première communauté regroupant les femmes qui l'avaient aidé dans ses démarches. Ce furent les premières maîtresses des Écoles Charitables du Saint Enfant Jésus[2].

En 1675, il revient à Paris où il continue ses fondations d'écoles populaires et de communautés. Les Maîtresses des Écoles Charitables sont regroupées rue Saint-Maur d'où elles partent chaque jour vers les diverses paroisses de Paris pour y enseigner les filles. Elles sont surnommées « dames de (la rue) Saint-Maur »[3], et s'appellent aujourd'hui Sœurs de l'Enfant Jésus - Nicolas Barré. Il est le conseiller de Jean-Baptiste de La Salle à qui il enjoint de « renoncer à ses biens et de vivre pauvre avec les maîtres d'école pour réussir avec les garçons comme les premières maîtresses charitables ont réussi auprès des filles. »

Il meurt le à Paris[4].

Vénération[modifier | modifier le code]

Le procès en béatification de Nicolas Barré fut ouvert en 1919. Le retard s'explique essentiellement parce qu'après la Révolution française, l'ordre des Minimes ayant disparu de France, les archives étaient restées inaccessibles. De plus les modifications canoniques des procès historiques ont entraîné une nouvelle rédaction de la Positio au milieu du XXe siècle[5].

Les documents de béatification (La positio) ont été publiés en et sa cause de béatification a été officiellement introduite le par un décret du pape Paul VI[6].

Déclaré vénérable le par le pape Jean-Paul II. Une guérison survenue en a été reconnue « miraculeuse » en 1997. Nicolas Barré a été béatifié à Rome le par le pape Jean-Paul II[7].

Liturgiquement, il est commémoré le .

Il est vénéré dans de nombreux pays (quatre continents) où des établissements scolaires[8]'[9] et centres éducatifs portent son nom, et où des prières quotidiennes lui sont adressées[10].

Écrits[modifier | modifier le code]

Nicolas Barré, prêtre et religieux minime, est le fondateur de l'institut des sœurs de l'Enfant-Jésus[11], dédié à l'éducation des enfants d'origine modeste[12].

Faire la volonté de Dieu

« Une pauvre femme qui n'avait même pas un morceau de pain à se mettre sous la dent se fait embaucher pour tirer de l'eau. On lui promet un beau salaire pour chaque tonneau qu'elle va remplir. Elle s'active, mais ses efforts sont vains. Elle en découvre la cause : la bonde est enlevée. Elle s'empresse de la remettre et reprend son travail avec plus d'ardeur. Mais le maître revient et demande d'enlever la bonde, et de poursuivre la tâche.
Après quelque temps, le découragement prend le dessus : tant d'effort inutiles, tant de fatigue pour rien. « Je n'ai guère de courage pour continuer », dit-elle à celui qui lui a confié ce travail. « Je te l'ai demandé ; peux-tu te contenter de savoir que cela me fait plaisir ? » Elle reprend sa tâche et finit même par la faire avec joie, heureuse de pouvoir procurer du bonheur à celui qui la lui a demandée.

Vient le moment de la paye. « Je n'ai rien mérité, dit-elle, au contraire, j'ai bien perdu du temps et murmuré. » Mais le maître lui découvre alors un immense réservoir qui, grâce à la peine qu'elle s'est donnée, est maintenant rempli d'une eau limpide. Et, pour la récompenser d'avoir poursuivi, uniquement par amour, une œuvre dont elle ne pouvait percevoir le résultat, il la paye doublement et la fait riche pour toujours.
Imaginez alors sa joie ! Voilà une image de ceux qui travaillent uniquement pour l'amour de Dieu et qui cherchent à lui rendre gloire en travaillant au salut des autres et à leur propre sanctification, sans voir de résultat ni de progrès, mais qui persévèrent toute leur vie, conscients de leur pauvreté, sans désirer de récompense, trop heureux que Dieu veuille bien les associer à son œuvre. »

— Bx Nicolas Barré. cité dans Mgr Jean-Claude Boulanger, Le chemin de Nazareth, une spiritualité du quotidien, Perpignan, Artège poche, 2019, p.263-264.

Publications[modifier | modifier le code]

  • Œuvres Complètes, Le Cerf, 1994.
  • Le Cantique spirituel, Arfuyen, 2004.
  • Cent paroles, Fédération Nicolas Barré, 99 p.
  • Lettres spirituelles, Toulouse, Douladoure, 1876, 448 p.

Citations et pensées[modifier | modifier le code]

Nicolas Barré (1621-1686) : Œuvres[13]'[14].

  • « Quoi qu'il arrive, soyez toujours en paix et confiez-vous en Dieu, il vous sera fait selon votre foi, votre espérance et votre charité et bien au-delà. » Lettre 61 (O.C. p 538)
  • Maxime de conduite pour les maîtresses numéro 21 oeuvres complètes p. 128
  • « Il faut s'appliquer davantage à établir le bien plutôt qu'à détruire le mal. Le bien étant établi, le mal ne pourra plus subsister. » Maxime pour la direction des âmes 17 oeuvres complètes p. 357
  • « Plus nous sommes unis à Dieu plus nous recevons de force d'esprit et d'influence puisque Lui en est la source et l'océan. »Lettre 27 (O.C. p 457)

Notes et références[modifier | modifier le code]

  1. En sa qualité de bibliothécaire, le père Nicolas Barré a fourni une précieuse et abondante documentation au père François Giry (1635-1688) pour son ouvrage Les Vie des saints, publié en deux volumes, en 1683 et 1685 (source : Yves Poutet, « L'influence du Père Barré dans la fondation des Sœurs du Saint-Enfant-Jésus de Reims », Revue d'histoire de l'Église de France, tome 46, n°143, 1960. pp. 18-53).
  2. La bibliothèque. Le service d’archives possède une bibliothèque composée d’environ 1 800 ouvrages, du XVIe siècle à nos jours..
  3. Institution Notre Dame de Liesse.
  4. Un saint, Une vie, Bienheureux Nicolas Barré, à l'école de Dieu fait homme, La Croix.
  5. Vies des Saints..., avec des discours sur les mystères de Notre Seigneur.
  6. Comment et pourquoi Nicolas Barré a-t-il été proclamé bienheureux ?.
  7. Jean Paul II va béatifier le pédagogue français qui avait voué sa vie à la jeunesse pauvre du XVIIe siècle..
  8. Il est également vénéré au Japon, il existe un lycée catholique, Fukuoka Futaba, où des prières quotidiennes lui sont adressées.
  9. Ecole Fukuaka Futaba.
  10. Vénération.
  11. L'influence du Père Barré dans la fondation des Sœurs du Saint-Enfant-Jésus de Reims. Persée (portail).
  12. Bienheureux Nicolas Barré, Prêtre.
  13. Œuvres (13 ressources dans data.bnf.fr). Bibliothèque nationale de France.
  14. Nicolas Barré (Auteur), Claude Raffron (Auteur). Œuvres complètes, Cerf, 1994, 683 p., (ISBN 978-2204049962).

Annexes[modifier | modifier le code]

Bibliographie[modifier | modifier le code]

  • Sauva, L’Esprit de l’Institut du Saint Enfant Jésus, Toulouse, Douladoure, 1837, 376 p.
  • L’esprit du Révérend père Barré, Paris, Levé, 1889, 356 p.
  • Ch. Cordonnier, Le R.P. Nicolas Barré de l'ordre des Minimes. Fondateur des Maîtresses Charitables du Saint Enfant Jésus dites: de Saint Maur 1621-1686, Paris, Librairie Saint Paul, 1938.
  • Osservatore Romano, n°8, 1999, p. 2 ; n°10, 1999, p. 1, 3, 6.
  • Documentation Catholique, n°7, 1999, p. 310-312.
  • Prions en Église, n°262, Éditions Bayard, p. 20.
  • Nicolas Barré. L’éducation des pauvres aux XVIIe et XVIIIe siècles, Actes du colloque « Nicolas Barré, religieux minime (1621-1686). Le rayonnement d’un éducateur picard (Amiens, ), Arras, Artois Presses université, 1998, 122 p.
  • Jean Harang, La Vie spirituelle et la Direction des Âmes à l'École du R.P. Nicolas Barré, Paris, Éditions Alsatia, 1938.
  • Brigitte Flourez, Marcheur dans la nuit : Nicolas Barré 1621-1686, Paris, Éditions Saint Paul, 1992 et 1994.
  • (es) Nuria Gelpí, Nicolás Barré, pedagogo y guía, Barcelone, CPL.
  • Giovanni de Roma, Le bonheur est dans le cœur. Nicolas Barré, Editions Velar, 1998.
  • Marie-Claude Dinet et Marie-Thérèse Flourez, « Nicolas Barré, l'éducation des pauvres aux XVIIe et XVIIIe siècles », Cahiers scientifiques de l'Université d'Artois, Artois Presse Université, 1999.
  • Dominique Bar et Guy Lehideux, Un homme dans le vent, Éditions du Triomphe.
  • Henri de Grèzes, Histoire de l’Institut de Saint-Maur, Paris, Poussielgue, 654 p.
  • Henri de Grèzes, Vie du révérend père Barré, Bar-le-Duc, Imprimerie de l'Œuvre de Saint-Paul, 428 p.
  • Charles Farcy, Le Révérend père Barré, religieux minime (1621-1686), Paris, Librairie Lecoffre, 1942, 151 p.
  • Marie-Thérèse Boulinguier et Marie-Françoise Toulouse, Prier 15 jours avec Nicolas Barré, Nouvelle cité, , 127 p. (ISBN 978-2-85313-350-0)
  • Dominique Sabourdin-Perrin et Jacques Noyer, Nicolas Barré. Un minime au Grand Siècle. Biographie, Salvator, , 352 p. (ISBN 978-2-7067-1636-2)
  • Jean-Claude Boulanger (évêque), Le chemin de Nazareth : Une spiritualité du quotidien, Paris/Perpignan, Artège Editions, coll. « Poche », , 388 p. (ISBN 979-10-336-0861-5)

Iconographie[modifier | modifier le code]

  • Joseph Vivien, Portrait mortuaire du Père Nicolas Barré, la main gauche tenant le livre de la Règle, l'autre le cierge allumé symbole de la foi, du zèle, du bon exemple et de la lumière de gloire. L'œuvre est dédiée à Mademoiselle de Guise, principale bienfaitrice du père Barré et de son institution (Collectif, Les Maîtresses Charitables du Saint Enfant Jésus, Dornach, Braun & Cie, 1925, p. 12).

Liens externes[modifier | modifier le code]