Naufrage de l'Austria

L’Austria avant l'incendie à Hambourg sur l'Elbe.

Le naufrage de l’Austria est une catastrophe maritime qui s'est déroulée le .

L’Austria, un navire à passagers parti de Hambourg à destination de New York avec à son bord plus de cinq cents émigrants et quelques passagers plus fortunés, fait naufrage à la suite d’un terrible incendie au large de Terre-Neuve.

Le navire[modifier | modifier le code]

Pour l’époque, l’Austria est un navire moderne et véloce, construit un an auparavant par les chantiers Caird & Company à Greenock en Écosse (lancé le ), pour le compte de la Hamburg America Line qui devait l'affecter à la ligne transatlantique Hambourg/New York.

Le gouvernement britannique le loue à ses armateurs allemands afin de servir comme transport de troupes pour la Compagnie britannique des Indes orientales lors de la révolte des cipayes en Inde.

Ayant été gravement endommagé par une tempête dans le golfe de Gascogne le , lors de laquelle un membre d'équipage trouve la mort, il rejoint Plymouth pour y être réparé. Après une seconde avarie due à l'explosion des machines, les Britanniques annulent la charte-partie, le , et le navire est repris par la Hamburg America Line.

Caractéristiques techniques[modifier | modifier le code]

D’une longueur totale de 97,5 mètres pour une largeur de 12,2 mètres, et une hauteur de 5,3 mètres de la quille au pont, il est également propulsé à la voile pour augmenter son rendement lorsque sa route le lui permet. Extérieurement, seule sa cheminée centrale permet de voir en lui un vapeur. Sa vitesse « technique » est en moyenne de dix nœuds dans des conditions de navigation favorables, et peut atteindre douze ou treize nœuds en vitesse de pointe (23 km/h). Sa coque est entièrement rivetée avec des plaques d’acier de trois à quatre centimètres d’épaisseur suivant les zones et la plupart des autres éléments du navire sont également en métal, notamment toute la superstructure des ponts.

Le départ[modifier | modifier le code]

Le , l’Austria quitte son quai sur le terminal Jonas Hafen, qui comprend déjà à cette époque des entrepôts et des installations à terre pour l’enregistrement des candidats au départ. Le début du voyage le long des côtes de la mer du Nord est sans encombre, jusqu’à l’escale à Southampton le .

Le bateau repart de Southampton le vers 5 heures de l’après-midi, prenant à son bord quelques passagers supplémentaires.

L'origine du naufrage[modifier | modifier le code]

Le , vers midi, le capitaine et le médecin ayant jugé nécessaire de fumiger l’entrepont avec de la vapeur de goudron chargent le maître d’équipage de la besogne, sous la surveillance du quatrième lieutenant. Il s'agit de plonger dans un seau de goudron une chaîne rougie au feu. Mais l’extrémité de la chaîne que l'homme tient dans sa main est si chaude qu'il la laisse tomber sur le pont. Immédiatement, le bois s’enflamme, et le goudron renversé prend feu.

« Les passagers venaient juste de prendre leur déjeuner quand le maître d’équipage et quatre matelots sont descendus et ont ordonné à tous les passagers de se rendre sur le pont, et ils ont dit qu’ils allaient faire des fumigations dans le navire […]. Il y avait là des femmes et des jeunes enfants et quelques personnes fragiles […]. Ils furent amenés sur le pont et alors que j’étais parmi eux un cri fut poussé : « Il y a le feu en bas ! » Il est environ 14 h 30, c’est alors le début d’une bousculade indescriptible. Quelques minutes plus tard une explosion retentit au niveau des machines. »

Il est impossible de mettre à l’eau tous les canots de sauvetage, d’autres, trop chargés, chavirent.

Le sauvetage[modifier | modifier le code]

Le même jour, le trois-mâts terre-neuvier français Maurice, des armateurs Ernest Le Boterf et Charles Greslé (1820-1875), commandé par le capitaine Ernest Renaud, parti le de Saint-Nazaire pour Terre-Neuve, revenait de cette colonie pour se diriger vers l’île de La Réunion. Il croise dans les parages, aperçoit le drame et se précipite sur les lieux de la catastrophe. Il recueille 59 survivants et 10 membres de l'équipage.

Le lendemain le trois-mâts norvégien Catarina, commandé par le capitaine Funnemark, parti de Fowey en Cornouailles à destination de Québec, retrouve 22 autres survivants (15 passagers et 7 membres d'équipage). Il les débarque à Québec le .

Le , le Maurice transfère 12 des passagers survivants (notamment des citoyens américains et les sujets britanniques) sur le trois-mâts barque canadien Lotus de Yarmouth en Nouvelle-Écosse, commandé par le capitaine Trefy, en provenance de Liverpool à destination de Halifax. Puis il débarque les 57 autres passagers et membres d'équipage à Faial aux Açores, où il arrive le .

Le drame fait en tout 443 victimes.

Parmi les disparus on compte Henriette Wulff, une amie et correspondante de Hans Christian Andersen[1].

Au sein des survivants on recense :

Tableaux du naufrage[modifier | modifier le code]

The shipwreck of SS « Austria », Odense, Danemark

Notes et références[modifier | modifier le code]

  1. « Henriette Wulff 1804 -1858 », H. C. Andersen Society (consulté le )

Annexes[modifier | modifier le code]

Bibliographie[modifier | modifier le code]

  • Pierre Chotard et Gaëlle David, L'« Austria », une tragédie dans l'Atlantique, Éditions Chateau des ducs de Bretagne, (ISBN 978-2-7234-2453-0 et 2-7234-2453-7)
  • Arnold Kludas & Herbert Bischoff, Die Schiffe der Hamburg-Amerika Linie, Koehlers Verlagsgesellschaft, 1986; (ISBN 3-782-20220-1)
  • Joan M. Dixon, National Intelligencer Newspaper Abstracts, Heritage Books, 2009; (ISBN 0-788-44793-9)

Articles connexes[modifier | modifier le code]

Liens externes[modifier | modifier le code]