Néo-paysan

Le phénomène des néo-paysans s’est développé ces dernières décennies avec pour principe le retour à la terre de personnes formées à une première profession employée en milieu urbain, laissant leur travail dans le cadre d’une reconversion professionnelle et investissant leur fortune et leur temps dans la création de leur propre entreprise : souvent des micro-fermes biologique.

Définition[modifier | modifier le code]

Selon le site Rustica[1],

« C'est une nouvelle génération de paysans. Ils se différencient des chefs d'exploitation agricole ou des agriculteurs par leurs souhaits de ne pas exploiter. Les "néo-paysans" préservent et développent la vie. Dans l'imaginaire collectif le paysan était avant, le gardien du paysage, des savoir-faire, des semences. Le néo-paysan est le nouveau passeur de toutes ces richesses et de ces connaissances. Beaucoup de néo-paysans ont eu des métiers avant et le mettent aujourd'hui au service de leur micro-ferme. »

On peut compléter cette définition par quelques aspects cruciaux. Tout d'abord, il est important de préciser qu'il existe de nombreuses sortes de néo-paysans[2], même si l'exemple type est celui du maraîcher travaillant sur une micro-ferme biologique. Le principe du mouvement néo-paysan est un désir de retour à la terre : la plupart d'entre eux avaient une profession dans un tout autre domaine et, en quête de sens, ont entamé une reconversion professionnelle vers les métiers de la paysannerie[3]. Une fois néo-paysan, leur principal objectif est de minimiser la mécanisation et de limiter les intrants chimiques, en mettant l'accent sur le travail manuel. Ils ont donc recours à plus de main d'œuvre que les agriculteurs conventionnels[4].

Histoire[modifier | modifier le code]

Ce phénomène est apparu en France dans les années 70 en parallèle du mouvement des hippies mais il n'a commencé à s'enraciner que récemment. La documentation spécialisée n’est pas abondante. Il existe des reportages, principalement des films et aussi quelques livres. Ces derniers ne sont pas nombreux et consistent en des récits de vie ou des guides pratiques : il y a très peu de statistiques ou d’analyse approfondie de sociologue.

Le terme « néo-paysan », quant à lui, est apparu pour la première fois en 2016 dans le livre du même nom[2]. Les deux auteurs, Gaspard d’Allens et Lucille Leclair, y racontent les projets de sept néo-paysans à travers la France. Ils y montrent une très grande diversité de parcours : entre berger citadin, micro-maraîcher et paysan-boulanger, il n’y a en commun qu’un désir de retour à la terre. Ce terme a par la suite été utilisé d’une façon plus générale pour désigner ce phénomène.

Ce mouvement est cependant en pleine expansion et attire de plus en plus de monde. En France, là où il est né, il fait de plus en plus parler de lui, surtout à travers des reportages et des chaînes YouTube[5]. Les personnes qui en parlent sont très souvent acquises à la cause ; il est donc difficile d'avoir un regard objectif sur la question. On peut toutefois citer deux aspects de la critique : les néo-paysans sont parfois perçu comme très utopiques car leur recours à la main d'œuvre (pour minimiser la mécanisation et les intrants) implique un coût de production plus élevé et augmente donc le prix des denrées vendues, ce qui peut dissuader les potentiels acheteurs. De plus, les néo-paysans pratiquent souvent le maraîchage (qui permet un grand rendement pour une petite surface[4]) et les légumes ne suffisent pas à nourrir une population, il faut aussi des féculents ; même si certains néo-paysans cultivent aussi des céréales, leur rendement n'est pas suffisant.

Références[modifier | modifier le code]

  1. Aline Jourdain, « Vidéo : que sont une micro-agriculture et un néo-paysan ? », sur Rustica, (consulté le )
  2. a et b Gaspard d'Allens et Lucille Leclair, Les néo-paysans, Seuil, coll. « Reporterre », , 139 p. (ISBN 978-2-02-129728-7, présentation en ligne)
  3. « LES PREMIÈRES ASSISES NÉO-PAYSANNES », sur TerrAgora, (consulté le )
  4. a et b Kevin Morel, « Les projets néo-paysans de microfermes en France : quelles visions et quelles pratiques agricoles alternatives ? », sur OpenEdition Journals, (consulté le )
  5. Eddy Fougier, « Les néo-paysans, aubaine ou fléau pour l'agriculture ? », sur WIKIAGRI, (consulté le )