Motte du Plessis-Lastelle

Motte du Plessis-Lastelle
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La motte du Plessis-Lastelle est un des vestiges d'un ancien château fort qui se dresse sur la commune française du Plessis-Lastelle dans le département de la Manche, en région Normandie.

Localisation[modifier | modifier le code]

La motte est située, sur une colline, à 300 mètres au sud-est de l'église Saint-Jean-Baptiste du Plessis-Lastelle, au lieu-dit le Moulin, dominant la route qui va de Périers à Valognes, dans le département français de la Manche. Elle contrôlait la voie antique traversant le marais et reliant les villes gallo-romaines d'Alauna (Alleaume) et de Cosedia (Coutances)[1].

Historique[modifier | modifier le code]

La forteresse du Plessis, un château de terre et de bois à l'origine, fut la possession du baron Grimoult, l'un des principal seigneur conjuré, qui en 1046, avec d'autres barons normands attentèrent à la vie du jeune duc de Normandie, Guillaume II, dit le « Bâtard » et futur Conquérant[2]. En 1047, il sera l'un des chefs de l'armée des rebelles que le duc Guillaume écrasa à la bataille de Val-ès-Dunes[1]. Grimoult, vaincu, réussi à s'échapper, mais poursuivi par les hommes du duc fut finalement capturé et enfermé à Rouen où il décéda en captivité, probablement de mort non naturelle[1],[note 1]. Au XIIe siècle, Wace écrira dans le Roman de Rou qu'il : « fut trouvé mort dans sa geôle […] et comme il était enchaîné, il fut enterré avec ses fers ».

Les structures en bois furent probablement au XIIe siècle remplacées par une tour maîtresse cylindrique en pierre[1]. En 1195, Philippe Auguste donna la châtellenie du Plessis à Richard de Vernon en échange de son château. Plus tard, Louis XIV la concéda à la famille de Coigny[3].

On ne sait pas, dans l'état des connaissances actuelles, à quelle date le site fut abandonné[1].

À la fin du XIXe siècle, la motte fut coiffée d'un calvaire et l'on creusa dans ses flancs une grotte figurant le tombeau du Christ[1]. Un chemin de croix inauguré en 1911, et détruit en 1944, fut rétabli par les habitants en 1967[1].

Description[modifier | modifier le code]

La motte castrale, relevait du fief de La Haye. Très imposante, en forme de tronc de cône, elle est haute de quinze à vingt mètres, avec un diamètre au sommet d'environ trente-cinq mètres. Sur celle-ci se dresse un pan de mur de l'ancien donjon circulaire d'époque Plantagenêt[note 2], surmonté de nos jours par une croix. On peut encore voir également les bases des murailles de l'ancien château fort[2]. Les restes de la tour maîtresse ont été aménagés en belvédère, à partir duquel on profite d'un panorama à 360°. Une plaque gravée sur place, retrace l'histoire du baron Grimoult[1].

D'après Gerville et Renault, une double enceinte encore visible au siècle dernier protégeait la motte à l'ouest, côté le plus accessible. On ne distingue plus de traces des remparts comme le mentionne également Arcisse de Caumont sur un plan de son Cours d'Antiquités monumentales, mais la basse-cour se devine encore très bien sur le cadastre[5].

Seigneurie du Plessis[modifier | modifier le code]

Avant 1047, l'honneur du Plessis, était une vaste seigneurie qui s'étendait sur 10 600 hectares d'un seul tenant et dont l'actuelle commune du Plessis-Grimoult, située au pied du mont Pinçon, dans le département du Calvados était le centre. Au vu de l'éloignement géographique[note 3] avec le Plessis-Lastelle, on ne peut admettre un quelconque lien, sauf une simple homonymie[1].

Notes et références[modifier | modifier le code]

Notes[modifier | modifier le code]

  1. Grimoult du Plessis devait mourir dans une prison du palais ducal de Rouen.
  2. Cette tour est d'un type localement plus rare, seulement comparable au donjon primitif de Bricquebec[4].
  3. Le Plessis-Grimoult est situé à environ soixante-dix kilomètres à vol d'oiseau du Plessis-Lastelle.

Références[modifier | modifier le code]

  1. a b c d e f g h et i Stéphane William Gondoin, « Balades aux portes des marais du Cotentin : Les petits trésor du Plessis-Lastelle », Patrimoine normand, no 119,‎ octobre-novembre-décembre 2021, p. 94-95 (ISSN 1271-6006).
  2. a et b Maurice Lecœur, Le Moyen Âge dans le Cotentin : Histoire & Vestiges, Isoète, , 141 p. (ISBN 978-2-9139-2072-9), p. 44.
  3. Daniel Delattre et Emmanuel Delattre, La Manche les 602 communes, Grandvilliers, Éditions Delattre, , 280 p. (ISBN 978-2-9159-0709-4), p. 171.
  4. « S'approprier la presqu'île : encadrement, contrôle territorial et développement des lieux de pouvoir », dans Laurence Jeanne, Laurent Paez-Rezende, Julien Deshayes, Bénédicte Guillot, et la collaboration de Gaël Léon, ArchéoCotentin, t. 2 : Les origines antiques et médiévales du Cotentin à 1500, Bayeux, Éditions OREP, , 127 p. (ISBN 978-2-8151-0790-7), p. 34.
  5. Florence Delacampagne, « Seigneurs, fiefs et mottes du Cotentin (Xe – XIIe siècle) : Étude historique et topographique », dans Archéologie médiévale, t. 12, (lire en ligne sur Persée.), p. 196.

Voir aussi[modifier | modifier le code]

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Articles connexes[modifier | modifier le code]

Liens externes[modifier | modifier le code]