Milva

Milva
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Milva en 2009 à Pistoia
Informations générales
Nom de naissance Maria Ilva Biocalti
Naissance
Goro, Italie
Décès (à 81 ans)
Milan, Italie
Activité principale Chanteuse

Milva, née Maria Ilva Biolcati le à Goro (Émilie-Romagne, Italie) et morte le [1] à Milan, est une chanteuse italienne.

Biographie[modifier | modifier le code]

Surnommée la « panthère de Goro »[1] pour parachever le « trio zoologique » qui passionnait alors l’Italie (à savoir : Mina, dite « la Tigresse de Crémone » et Iva Zanicchi, alias « l’aigle » de Ligonchio)[réf. nécessaire], Milva commence par étudier le chant à Bologne où sa famille s'est installée en 1955. En même temps, elle se produit dans des night-clubs locaux sous le pseudonyme de Sabrina. En 1959, elle gagne un concours de voix nouvelles organisé par la RAI et, en 1960, elle enregistre son premier 45 tours, en hommage à Édith Piaf avec la version italienne de « Milord »[2].

Milva fait ses réels débuts au Festival de Sanremo de 1961 où elle arrive en troisième position avec la chanson « Il mare nel cassetto », qui lui permet de dévoiler l'étendue de sa voix. Elle sera d'ailleurs invitée dix ans durant à participer à cette manifestation. En 1961, la critique discographique italienne la nomme « interprète de l’année ». La même année, Milva fait ses débuts cinématographiques dans le film « La bellezza d’Ippolita », de Giancarlo Zagni, aux côtés de Gina Lollobrigida. Cette expérience lui donne l'occasion de mettre en valeur sa crinière rousse qui lui vaudra l'appellation de « La Rossa »[1],[2].

En 1962, elle entreprend sa première tournée hors d’Italie avec un succès tel qu’elle est invitée à venir se produire à Paris sur la scène de l'Olympia où elle est la première interprète non-française à chanter Édith Piaf.

Les années soixante voient s'affronter, en Italie, deux « monstres sacrés » : Mina et Ornella Vanoni. Loin de leurs querelles, Milva se construit une identité de rebelle, inscrivant à son répertoire des hymnes à la liberté (elle chante très tôt Bella ciao, le chant des partisans), des chansons politiquement engagées où elle raconte la vie du prolétariat tout en s'appropriant bon nombre de hits de la musique folk, des Negro spirituals de style Afro-Américain et des gospels aux intonations tant religieuses que sociales[2].

En 1965, elle rencontre le metteur en scène Giorgio Strehler qui lui fait travailler le répertoire de Bertolt Brecht et Kurt Weill où, jusqu'alors, seules les voix allemandes triomphaient. De fait, elle parvient non seulement à conquérir les Allemands, mais s'impose même en tant que référence dans ce domaine[2].

En 1967, Milva fait ses débuts au Piccolo Teatro de Milan, avec un récital intitulé « Moi, Bertolt Brecht » aux côtés de Strehler, à la fois metteur en scène et comédien[2].

Milva en 1970

En 1973, elle franchit un pas, toujours grâce à Strehler, et devient « Jenny des Pirates » dans L'Opéra de quat'sous de Brecht qu’il met en scène en Italie et à travers l’Europe.

De 1973 à 1980, Milva est en tournée (Italie, France, Grèce, Allemagne, Canada, Russie soviétique et Japon) avec le groupe « I Milvi », composée par Neno Vinciguerra au piano, Franco Paganelli à la guitare, Claudio Barontini à la basse, Giovanni Martelli à la batterie et Marco Gasperetti la flûte. Le groupe devient « Black and Withe » de Livourne quand les rejoignent en concert les gospels du New Folkstudio Singer composé de Lois Cantor, Hazel Rogers, Nat Bush, Eddie et Jesse Hawkins.

En 1978, elle rencontre Mikis Theodorakis et étend son répertoire au registre de la musique et de la poésie grecques. Elle travaille alors avec de poètes engagés tels Mános Eleftheríou, Tassos Livaditis (el) et Iákovos Kambanéllis[1]. 1978 est aussi l'année où elle reçoit un disque d’argent en Allemagne de l’Ouest pour « Was ich denke », no 1 des ventes dans ce pays[2].

Par la suite, Milva travaille avec le compositeur Luciano Berio, l'un des maîtres italiens de la musique dodécaphonique et électronique qui lui offre le premier rôle dans son opéra La Vera Storia (d’après Italo Calvino) qui est représenté à la Scala de Milan, à l’Opéra de Paris, au Mai musical florentin, à l’Opéra d’Amsterdam, à l’Académie nationale Sainte-Cécile de Rome ainsi qu'au Royal Festival Hall de Londres[2].

Elle travaille également avec Ennio Morricone en 1965, Francis Lai en 1973, Vangelis en 1981 et 1986 et Franco Battiato en 1982 et 1986[2].

En 1984, elle est l'interprète du show « El Tango » d'Astor Piazzolla au théâtre des Bouffes du Nord de Paris, remarquée par l’interprétation de Balada para un loco accompagnée d'Astor Piazzolla au bandonéon[2].

Sur le plan privé, Milva se marie avec Maurizio Corgnati, qui sera son Pygmalion, le . De cette union naît son seul enfant: Martina. Elle partage ensuite la vie des comédiens Mario Piave (it) qui est assassiné dans des circonstances mystérieuses en [1] et Luigi Pistilli qui se suicide après leur rupture[2].

Pour ses interprétations du répertoire Brecht/Weill, Milva reçoit la médaille de l’ordre du mérite de la RFA des mains du président Horst Köhler.

En , Milva annule le spectacle qu'elle devait présenter avec Franco Battiato au théâtre romain de Vérone afin de présenter son nouveau disque, Non conosco nessun Patrizio. Quelques jours plus tard, elle annonce son retrait définitif de la scène pour des raisons de santé[1],[2].

Milva est morte à Milan le . Elle a vendu plus de 80 millions de disques au cours de sa carrière et est l'artiste italienne qui a sorti le plus grand nombre d'albums : 173 entre les albums studio, les albums live et les compilations[2].

Discographie[modifier | modifier le code]

Discographie partielle[modifier | modifier le code]

Filmographie[modifier | modifier le code]

Notes et références[modifier | modifier le code]

  1. a b c d e et f Décès de la chanteuse Milva, "la panthère de Goro" L'Alsace.fr
  2. a b c d e f g h i j k et l (it) Anna Bandettini, « È morta Milva, la "Rossa" della canzone d'autore », sur la Repubblica, Repubblica, (consulté le ).

Liens externes[modifier | modifier le code]