Michel Lejeune (linguiste)

Michel Lejeune est un linguiste et helléniste français, né à Paris le et mort dans cette ville le [2].

Biographie[modifier | modifier le code]

Michel Lejeune est né le . Il est le frère de François Lejeune (1908-1982), dessinateur et caricaturiste, plus connu sous le pseudonyme de Jean Effel et le père de Philippe Lejeune (auteur). Très jeune, il se passionne pour l'étude des langues anciennes : ses premiers travaux datent de 1929. Entré à l'École normale supérieure en 1926, il est premier à l'agrégation de grammaire en 1929 et docteur ès lettres en 1940. Linguiste, il est l'élève du grammairien comparatiste Antoine Meillet[3] et de Joseph Vendryes. Il se spécialise dans la phonétique historique du grec ancien.

Il enseigne successivement dans les universités de Poitiers, Bordeaux et Paris-IV : maître de conférences en philologie grecque et latine (1933-1937) dans la première puis professeur de grammaire comparée dans la deuxième (1941-1946), il devient en 1947 directeur d'étude en grammaire comparée des langues indo-européennes à l'École pratique des hautes études, puis professeur de linguistique à la Sorbonne (1951-1955).

Sa thèse principale porte sur les adverbes grecs en -θεν et sa thèse secondaire consiste en Observations sur la langue des actes d'affranchissement delphiques. On lit encore avec profit des ouvrages de niveau universitaire sur la langue grecque : une Phonétique historique de la langue grecque (Klincksieck, 1947 ; rééditée) et le fameux Précis d'accentuation grecque (Hachette, 1945 ; nombreuses rééditions).

Après 1945, il étudie les langues de l'Italie antique : le latin et l'étrusque, mais aussi l'osque, le vénète, le messapien, l'élyme et le lépontique. Mais c'est le linéaire B et son déchiffrement par Michael Ventris qui vont principalement attirer son attention. En 1954 il consacre l'un de ses séminaires aux documents mycéniens, à la langue mais aussi à la structure des archives des sociétés mycéniennes. Il est à l'origine du premier colloque d'études mycéniennes, en 1956. Pendant quarante années jusqu'en 1997, il publie chaque année ses trouvailles en la matière dans les Mémoires de philologie mycénienne. Son étude du linéaire B l'amène à rééditer son Traité de phonétique grecque en y incorporant certaines données mycéniennes. Historien de la période mycénienne, il apporte plusieurs démentis à la thèse de tripartition fonctionnelle des sociétés indo-européennes.

Le gaulois l'intéresse à la fin de sa vie. Il publie ainsi le Recueil des inscriptions gauloises.

Il devient en 1963 membre de l'Académie des inscriptions et belles-lettres et occupe à partir de 1970 les fonctions de secrétaire général de la Société de Linguistique de Paris.

Linguiste reconnu auteur encore d'une synthèse sur Le Langage et l'écriture, Michel Lejeune meurt en l'an 2000.

Petit-fils de Xavier-Édouard Lejeune (1845-1918), qui a laissé ses mémoires de « calicot » (chez Arthaud-Montalba, 1984), il était le frère d'Arlette Claire Lejeune, dite Bambi (1910-2006) et du dessinateur Jean Effel.

Publications[modifier | modifier le code]

Ouvrages[modifier | modifier le code]

  • Les adverbes grecs en -θεν, Bordeaux, 1939.
  • Observations sur la langue des actes d'affranchissement delphiques, Paris, 1940.
  • Précis d'accentuation grecque, Paris, 1945.
  • Traité de phonétique grecque, Paris, Klincksieck, 1947.
  • La posición del latin en el dominio indoeuropeo, Buenos Aires, 1949.
  • Collection Froehner: inscriptions italiques, Paris, 1953.
  • Celtiberica, Salamanca, 1956.
  • Mémoires de philologie mycénienne, 1re série, Paris 1955-1957 ; 2e série, Roma 1971 ; 3e série, Roma 1973.
  • Index inverse de grec mycénien, Paris, 1964.
  • La langue élyme d'après les graffites de Ségeste, Paris, 1969.
  • Lepontica, Paris, 1971.
  • Phonétique historique du mycénien et du grec ancien, Paris, 1972.
  • Manuel de la langue vénète, Heidelberg, 1974.
  • L'anthroponymie osque, Paris, 1976.

Articles[modifier | modifier le code]

Les très nombreux articles de Michel Lejeune ont été réunis en quatre volumes :

Voir aussi[modifier | modifier le code]

Sources[modifier | modifier le code]

  • Étrennes de septantaine. Travaux de linguistique et de grammaire comparée offerts à Michel Lejeune.
  • Études et commentaires, no 91, 1978.
  • Autour de Michel Lejeune, Frédérique Biville et Isabelle Boehm (éd.), Lyon, Maison de l’Orient et de la Méditerranée, 2009.
  • « Séance du 26 janvier 2001, Hommage rendu à Michel Lejeune », Comptes-rendus des séances de l’Académie des Inscriptions et Belles-Lettres, 145e année, numéro 1, 2001, pp. 141-223. [lire en ligne].

Liens externes[modifier | modifier le code]

Notes et références[modifier | modifier le code]

  1. « http://www.calames.abes.fr/pub/#details?id=FileId-2288 » (consulté le )
  2. Relevé des fichiers de l'Insee
  3. « En amont de l’indo-européen : les enseignements eurasiatiques de J. Greenberg et de quelques vieux hydronymes », Jean-Pierre Levet, Actes des journées d'études organisées à l'Université Lumière Lyon 2 – Maison de l'Orient et de la Méditerranée, 2-3 février 2006, Collection de la Maison de l'Orient méditerranéen ancien. Série philologique, Année 2009 Volume 43 Numéro 1 pp. 195-214