Michel Haumant

Michel Haumant
Michel Haumant à Rome en 2012.
Biographie
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Voir et modifier les données sur Wikidata (88 ans)
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Genre artistique

Michel Haumant, né le [1] à Nancy, est un portraitiste français.

Il a réalisé des peintures figuratives (paysages, natures mortes, portraits…)[2] avant de se spécialiser dans le portrait. Il est connu comme le peintre du rouleau-portrait[3].

Biographie[modifier | modifier le code]

Débuts[modifier | modifier le code]

Michel Haumant a réalisé ses premiers dessins et peintures à l'âge de sept ans, pour évoquer la vie à la campagne et la force des paysages. Jeune, il pratique également le cyclisme et atteint le niveau « espoir », faisant malgré quelques infortunes de courses une carrière honorable. Il entretient longtemps une correspondance avec José Meiffret[4], premier coureur cycliste à dépasser sur piste les 200 km/h.

Sa vocation pour la peinture l'amène à suivre, de 1958 à 1962, une formation de peintre à l'école d’Art ABC de dessin de Paris dirigée par Raymond Renefer (voir lien externe). À cette époque, les toiles sont directement inspirées des paysages, notamment en Lorraine et en Provence, deux régions qu'il affectionne particulièrement, dans lesquelles les arbres tiennent souvent une place centrale et structurante[5].

Il fait alors plusieurs expositions sur la Côte d'Azur dont la première, en 1965, lance véritablement sa carrière[6].

Le papier et le portrait[modifier | modifier le code]

À compter de 1968, le papier (initialement les rouleaux de papier utilisés en spectrographie à l’usine sidérurgique de Pompey) devient, à côté de la toile, un support privilégié de sa peinture. Au début des années 1970, Michel Haumant expose des toiles centrées autour du thème de l’art à l’usine, où les toiles d'une géométrie parfaite côtoient les appareils électroménagers les plus évolués dans une parabole de l'art et de la science[7],[8].

Avec le support papier, son travail évolue définitivement vers le portrait, spécifiquement le rouleau-portrait, qu’il débute en 1972 en combinant à cette époque gouaches et encres (diagrammes de machines électroniques)[9]. Cette œuvre permet de révéler les expressions profondes et caractéristiques des visages de ses modèles[10].

Rouleaux-portraits[modifier | modifier le code]

Aujourd'hui, le rouleau-portrait est constitué de papiers de différentes origines (papiers de Chine, du Japon, de Corée, de soie[11], voile…) sur lesquels sont peints les profils et visages de face du modèle. Les peintures sont réalisées recto-verso sur ce support et intègrent une colorimétrie puissante fondée sur les couleurs primaires[12]. Michel Haumant a signé, jusque dans les années 1990, des rouleaux-portraits dont la longueur varie de 4 à 13 m. À présent, l'intensité des couleurs et les traits de caractère de ses modèles s'étalent sur 2,80 m de long réalisée en deux à trois mois en atelier[13].

Une grande exposition de 26 rouleaux[14] de grand format lui a été consacrée en mai- au musée des beaux-arts de Nancy[15] dans le cadre des journées internationales des musées[12].

Après une période de vingt ans où les expositions individuelles ou de groupe se sont succédé, le peintre, depuis 1985, montre ses œuvres sous forme de « déroulements »[16] d’environ une vingtaine de minutes. Il dévoile alors pour la première fois, en public, le rouleau au modèle afin de recueillir son expression à vif. Ce dernier est souvent surpris de sa représentation très colorée et en double transparence[17].

Il a aussi présenté certains rouleaux dans des lieux chargés de symboles : sa mère au centre Georges Pompidou à Paris (1982), le Saint-Suaire à la chapelle du Saint Suaire de Turin (1984)[16], le sculpteur Arman à la Tate Gallery à Londres (1994), Jacques Hassoun au musée Freud à Vienne (1997) et Émile Gallé à Nancy (1998). Après la mort de Karlheinz Stockhausen, qui avait été « mis en rouleau », Michel Haumant a dévoilé en public son portrait à Berlin en .

De nombreuses personnalités contemporaines se sont fait « (é)tirer le portrait » par lui : Laurent Fabius, Paul Ricœur,Leïla Shahid, André Santini, Jacques Attali, Gérard Longuet, Vladimir Fédorovski, Pierre Rosenberg, Michel Rocard, Yves Michaud, Jorge Semprún[18]

Plus de 350 rouleaux-portraits ont été réalisés[19].

Collections[modifier | modifier le code]

  • Musée des Beaux Arts de Nancy : huit rouleaux-portraits/un dessin
  • Musée Pierre Noël de Saint-Dié-des-Vosges : quatre rouleaux-portraits

Expositions[modifier | modifier le code]

Expositions individuelles[modifier | modifier le code]

  • 1965 : Vence
  • 1966 à 1983 : 8 expositions à Nancy
  • années 1970 :
    • Bergerat Monnoyeur à Gondreville[20]
    • Galerie Zunini à Paris[21]
    • Galerie du Palais des Congrès à Liège
    • Sarreguemines[22].
    • 1969 et 1972 : Expositions chez Philips à Nancy[23]
    • Musée de Saint-Paul de Vence[24]
  • 1984 : Musée des Beaux Arts de Nancy : exposition des rouleaux portraits de 26 modèles, dont le sculpteur César[25] et le Saint-Suaire[26].

Expositions de groupe[modifier | modifier le code]

De 1965 à 1980, Michel Haumant prend part à des expositions temporaires dans plusieurs musées ou galeries : Paris (musée d'art moderne), Cannes, Vittel, Le Havre, Karlsruhe, Saint Martin de Castillon, Nancy, Chateauvallon, Draguignan[15].

Déroulements[modifier | modifier le code]

Le déroulement en public, en présence du modèle, dure vingt minutes. Il permet à Michel Haumant de profiter des commentaires[19]. À chaque déroulement, le portraitiste sacrifie à « la danse du rouleau » qu'il qualifie lui-même « d'art du silence »[19]. Un déroulement a eu lieu le en public dans l'établissement de la famille Grazzini, à Vence[réf. nécessaire].

Galerie[modifier | modifier le code]

Notes et références[modifier | modifier le code]

  1. Est Républicain : Portrait de l'autre sur papier de soie, 12 février 1989, page 9
  2. Marcel Garnier : Parmi les bêtes, Ed. de l'archipel, 1966, pages 80 et 84
  3. Nancy : âges d'or, âges de plomb, éditions Autrement 1990, page 217
  4. « Le cyclisme mène à tout », Est Républicain,‎ , p. 5
  5. « Chez Ror Volmar à Vence, rencontre et vernissage des œuvres de Haumant », Le Provencal,‎ , p. 2
  6. « Exposition Haumant à la Galerie des remparts », Nice-Matin,‎ , p. 2
  7. « dialogue artiste industrie chez Philips », L’Est Républicain,‎
  8. « Michel Haumant : exposition », Le Républicain Lorrain,‎ , p. 3
  9. « Châteauvallon, l'exposition Haumant : du rêve à la réalité », Var Matin,‎
  10. « Musée de Saint Paul de Vence : Michel Haumant, le machinisme et l'électronique au service de l'art pictural », Nice-Matin,‎ , p. 6
  11. « Votre Moi révélé dans la soie », Est Républicain,‎ , p. 6
  12. a et b « Exposition Haumant du 18 mai au 28 juin », Est Républicain,‎
  13. « Michel Haumant tire le portrait de Boulez », Est Républicain,‎
  14. Jean-Luc Chalumeau, Itinéraire de la création plastique en Lorraine dans le cadre des Rencontres Internationales de musique contemporaine de Metz de 1983, Ed. Voix Richard Meier
  15. a et b Michel Haumant : 18 mai-2 juillet 1984, Musée des beaux-arts de Nancy (brochure)
  16. a et b « Michel Haumant, déroulement et rouleau du temps » (août-septembre), Art Thème Côte d'Azur,‎ , p. 23
  17. « Momiphiés de leur vivant », Est Républicain,‎ , p. 6
  18. Marcel Cordier, Dans le secret des dix : L’Académie Goncourt intime, L'Harmattan, (lire en ligne), p. 170
  19. a b et c « Le portrait de Madame », Est Républicain,‎
  20. Le Républicain Lorrain : Michel Haumant, 15 avril 1970, page 5
  21. Les Nouvelles Littéraires : L'Art sauvage, galerie Zunini, 05 mars 1970, page 9
  22. Dernières Nouvelles d'Alsace, Exposition Haumant à l'Hôtel de Ville, 7 octobre 1971
  23. revue La Galerie, janvier 1972, no 112, page 57
  24. Sur AbeBooks.fr
  25. Exposition à Nancy en 1984 de l'artiste
  26. "Michel Haumant", Ed. Nancy, 1984

Voir aussi[modifier | modifier le code]

Articles connexes[modifier | modifier le code]

Liens externes[modifier | modifier le code]