Mercedes-Benz 300 SLR

Mercedes-Benz 300 SLR
Mercedes-Benz 300 SLR
Une 300 SLR à l'IIA en 2009.
Présentation
Constructeur Drapeau de l'Allemagne Mercedes-Benz
Année du modèle 1955
Spécifications techniques
Nom du moteur Mercedes-Benz M196
Cylindrée 2 982 cm3
Puissance 310 ch DIN
Configuration 8 cylindres en ligne (L8)
Orientation du moteur Penché à droite à 53°
Position du moteur Longitudinal avant
Boîte de vitesses Manuelle
Nombre de rapports 5
Système de carburant Super essence (98 RON)
Histoire en compétition
Pilotes Drapeau de l'Argentine Juan Manuel Fangio
Drapeau de la Grande-Bretagne Stirling Moss
Drapeau de la France Pierre Levegh
CoursesVictoiresPoleMeilleur tour

Chronologie des modèles (? - 1955)

La Mercedes-Benz 300 SLR[1] est une voiture de course engagée par Mercedes-Benz dans les épreuves « sport » de la saison 1955. Son nom reste associé au drame des 24 Heures du Mans 1955.

Contrairement à ce que son appellation trompeuse laisse penser, la Mercedes-Benz 300 SLR n'est pas dérivée de la fameuse Mercedes-Benz 300 SL[2]. Il s'agit en réalité de la version « sport » (et donc biplace et carénée) de la Mercedes-Benz W196 qui domina le championnat du monde de Formule 1 en 1954 et 1955. La SLR en reprenait notamment le moteur 8 cylindres en ligne, avec une cylindrée toutefois portée de 2 500 cm3 à 3 000 cm3. Ce moteur utilise une commande desmodromique de fermeture des soupapes.

Mercedes-Benz 300 SLR Coupé
Mercedes-Benz 300 SLR
300 SLR coupé

Marque Mercedes-Benz
Années de production 1955-1955
Production 2 exemplaire(s)
Classe Sportive
Usine(s) d’assemblage Drapeau de l'Allemagne Stuttgart
Moteur et transmission
Énergie E10 (carburant)
Moteur(s) 8 cylindres en ligne
Position du moteur Transversale
Cylindrée 2 982 cm3
Puissance maximale 222 kW
Transmission Propulsion
Boîte de vitesses Manuelle a 5 rapports
Masse et performances
Masse à vide 998 kg
Vitesse maximale 290 km/h
Châssis - Carrosserie
Carrosserie(s) coupé 2 place
Suspensions McPherson
Direction Crémaillère non assistée
Chronologie des modèles

La Mercedes-Benz 300 SLR de Rudolf Uhlenhaut était estimée entre 70 et plus de 100 millions d'euros, par le directeur du Musée Mercedes-Benz de Stuttgart puis en 2022, la deuxième 300 SLR coupé s'est vendu 135 000 000  via une vente aux enchères gérée par RM Sotheby's au Musée Mercedes-Benz de Stuttgart[3]. Ce prix fait de la 300 SLR la voiture la plus chère du monde.

Historique[modifier | modifier le code]

Caractéristiques[modifier | modifier le code]

Une innovation fut apportée sur cette voiture afin de pouvoir rivaliser avec la Jaguar Type D au Mans 1955. En effet, Jaguar avait développé pour sa voiture des freins à disques et il était hors de questions de les fournir aux marques concurrentes. Pour compenser l'efficacité moindre des freins à tambour de sa voiture, Mercedes-Benz a rajouté un frein aérodynamique portant le nom de système Intrados. Son principe de fonctionnement était un aileron de la largeur de la voiture, qui en cas de freinage, se soulevait, puis retombait à la fin de la phase de freinage. D'après Stirling Moss, ce système fonctionnait très bien pour freiner et augmentait l'adhérence à la piste même dans des virages difficiles de type "épingle à cheveux". Le hic, selon le pilote brésilien Hermano Da Silva Ramos, c'est que si on était la voiture derrière la Mercedes-Benz pendant que l'aileron était sorti, on était aspiré par cette dernière. Il avait été la première fois tellement surpris, qu'il avait failli taper la voiture de Fangio

Championnats[modifier | modifier le code]

Aux mains de Juan Manuel Fangio et de Stirling Moss, elle domina le Championnat du monde des voitures de sport 1955, permettant à Mercedes-Benz d'obtenir son premier titre mondial constructeur dans la discipline des Sportscars, en remportant alors des victoires dans des épreuves aussi prestigieuses que la Targa Florio (deuxième Fangio/Kling), le RAC Tourist Trophy (l'américain John Fitch étant alors associé à Stirling Moss, Mercedes obtenant le triplé avec les équipages Juan Manuel Fangio/Karl Kling deuxièmes, et Wolfgang von Trips/André Simon troisièmes), ou encore les Mille Miglia (copilote de Stirling Moss, le journaliste britannique Denis Jenkinson livra à l'époque un récit épique de la victoire dans cette dernière course, où Fangio termina deuxième aussi pour Mercedes).

Toujours en 1955, Fangio gagna également en mai l'Eifelrennen Nürburgring (deuxième Moss), ainsi que le Grand Prix routier de Suède en août.

Le Mans 1955[modifier | modifier le code]

La domination des 300 SLR fut pourtant entachée par le drame des 24 Heures du Mans de 1955. Surpris au début de la ligne droite des stands par une manœuvre de Lance Macklin, lui-même piégé par une manœuvre de Mike Hawthorn, le vétéran français Pierre Levegh (incorporé de dernière minute à l'équipe d'usine Mercedes) s'écrasa violemment contre un talus et fut tué sur le coup. Sa Mercedes se désintégra littéralement et des éléments (tel le moteur, le train avant et le capot) furent projetés dans le public, tuant 82 personnes[4]. La direction de Mercedes décida quelques heures plus tard de retirer de la course les 300 SLR encore en lice, et notamment celle de l'équipage star Fangio-Moss alors en tête de l'épreuve.

À la suite de ce drame, Mercedes honora ses engagements jusqu'à la fin de saison (que ce soit en « sport » ou en Formule 1), avant de se retirer des épreuves internationales sur circuit pendant plus de 30 ans.

Notes et références[modifier | modifier le code]

  1. « SLR » pour « Sport Leicht Rennen » en allemand, ce qui se traduit littéralement en français par « Sport Léger Course ».
  2. La version SL débuta en 1952, remportant cette année-là le Grand Prix de Berne avec Karl Kling, puis surtout la Carrera Panamericana avec Kling et Klenk.
  3. « Enchères records. Une Mercedes 300 SLR vendue 135 millions d’euros », sur www.largus.fr (consulté le )
  4. (en) The Deadliest Crash: the Le Mans 1955 Disaster - BBC Four

Voir aussi[modifier | modifier le code]

Liens externes[modifier | modifier le code]