Maxime Guillaume

Maxime Guillaume (né à Saint-Aubin dans l'Indre le [1] et mort à Bourges le [2]) est un ingénieur des Arts et Métiers spécialisé en agronomie et inventeur français.

Il est le premier, en France, à déposer le un brevet d'invention identifié sous le numéro 534 801 concernant la « propulsion par réaction sur l'air », brevet qu'il obtient le , alors qu'il réside dans la Meuse[3].

Il a longtemps travaillé au Maroc (notamment dans la ville de Safi) dans le domaine de l'agriculture, travail qui lui inspira, durant sa retraite, un livre dénommé Le sol fait le climat, édité et paru en France en 1970.

Carrière professionnelle[modifier | modifier le code]

Safi en 1936.

Maxime Guillaume fut directeur de la coopérative de Safi et auparavant inspecteur des plantations et de la restauration des sols du territoire de Safi, ville portuaire marocaine, située au sud de Casablanca[4].

Un des initiateurs du moteur à réaction[modifier | modifier le code]

Inspiré par les créations de l'ingénieur roumain Henri Coandă sur propulsion réactive en aéronautique, il est le premier inventeur français à déposer un brevet sur la conception d'un turboréacteur qu'il dénomme « propulsion par réaction sur l'air ».

Cependant le dépôt de cette brevet d'invention ne sera suivi d'aucune construction, car celle-ci aurait nécessité d'importantes avancées techniques sur les compresseurs et les matériaux, cette invention sera reprise, puis développée, par deux autres ingénieurs durant les années 1930. Il s'agit de Frank Whittle, exerçant au Royaume-Uni et Hans von Ohain, exerçant en Allemagne[5].

Un visionnaire du dérèglement climatique[modifier | modifier le code]

L'irrigation progressive du Sahara est une idée de Maxime Guillaume afin de lutter contre la désertification (photo irrigation au goutte-à-goutte à Taghit dans le Sahara algérien).

Dans un livre publié en 1970 et dénommé Le sol fait le climat (sous titré vers la fertilité maximum et le climat optimum par une agriculture naturelle)[6], Guillaume Maxime qui a étudié le désert du Sahara lors de son séjour au Maroc, évoque l'importance de la nature du sol et son influence sur le climat de la planète. Son étude porte essentiellement sur les relations de l'Homme et son influence sur le climat dans sa façon d'exploiter le sol, notamment avec les déforestions successives et l'expansion de l'agriculture. Dans les pages de présentation du livre, on peut notamment découvrir ce passage[7] :

« L'état du sol et la manière dont il est entretenu et cultivés sont des facteurs essentiels qui déterminent le régime des vents, des pluies, donc des eaux. Déboiser, dénuder inconsidérément le sol, faire appel à certaines méthodes de culture, d'élevage et de pâturage, brûler les pailles conduit à déséquilibrer le climat. Par une sorte d'effet-boomerang, une région, un pays se transforme, dès lors, progressivement en désert. »

L'ingénieur agronome explique également dans son ouvrage que si l'homme reverdissait des zones désertiques en utilisant l'irrigation et une importante opération de semis (qui selon lui, serait moins onéreuse que des guerres), l'humus se reformerait et des pluies régulières reviendraient. Guillaume précise cependant qu'il faudrait laisser à l'herbe son rôle premier, nourrir le sol, et non pas l'exploiter immédiatement[8]. Son ouvrage est cité dans le livre de l'écrivain-agriculteur britannique Victor Bonham-Carter, publié en 1973 et dénommé Land and Environment : The Survival of the English Countryside[9].

Concernant la mise en place de projet face à la lutte contre le réchauffement climatique, l'idée d'irrigation du désert émise par Maxime Guillaume a été reprise[citation nécessaire] en 2009 par Leonard Ornstein, un biologiste de l'école de médecine du Mont Sinaï en Israel en collaboration avec David Rind et Igor Aleinov, du Goddard Institute for Space Studies, dépendant de la Nasa[10].

En 2013, le 14e dalaï-lama évoque son rêve de cultiver le Sahara en utilisant des panneaux solaires pour désaliniser de l’eau de mer et la transporter[11],[12].

Décorations[modifier | modifier le code]

Références[modifier | modifier le code]

  1. Registre matricule militaire de Châteauroux, n° 236, vues 388-389/841.
  2. Acte de naissance à Saint-Aubin, n° 10, vue 34/140, avec mention marginale du décès à Bourges en 1976.
  3. (fr) « Brevet d'invention - Propulseur par réaction sur air », sur Office national de la propriété industrielle.
  4. Site planthumus, court résumé sur la carrière de Maxime Guillaume, consulté le 13 janvier 2019.
  5. Site moteur à réaction, page « Les deux types de réacteurs », consulté le 13 janvier 2019.
  6. Google livre Le Sol fait le climat de maxime Guillaume,consulté le 13 janvier 2019.
  7. Site planthumus, page sur la présentation du livre le sol fait le climat, consulté le 13 janvier 2019.
  8. Texte de Jean-marc Burglin dans Le blog de découverte photos, consulté le 13 janvier 2019.
  9. Google Books Land and Environment: The Survival of the English Countryside de Victor Bonham-Carter, page 220, consulté le 13 janvier 2019.
  10. site futura, article, publié le 16/09/2009 "Contre le réchauffement, plantons des forêts dans les déserts, consulte le 13 janvier 2019.
  11. « His Holiness the Dalai Lama Participates in an Environmental Summit… », sur The 14th Dalai Lama (consulté le ).
  12. Margaux Rolland, « Le dalaï-lama à Paris: "Cette planète est notre seule maison" », Paris Match,‎ (lire en ligne, consulté le ).
  13. [PDF] « Dahir du 2 safar 1331 (11 janvier 1913) créant et réglementant l'ordre du “Ouissam alaouite chérifien” », Bulletin officiel du Maroc, no 30,‎ , p. 135-136 (lire en ligne).

Publications[modifier | modifier le code]

  • Le sol fait le climat, vers la fertilité maximum et le climat optimum par une agriculture naturelle édit. 1970, Vie et actions, 121 pages (ASIN B0000DVJWI)

Liens externes[modifier | modifier le code]