Mauricio Funes

Mauricio Funes
Illustration.
Mauricio Funes à Brasilia en 2008.
Fonctions
Président de la république du Salvador

(5 ans)
Élection
Vice-président Salvador Sánchez Cerén
Prédécesseur Antonio Saca
Successeur Salvador Sánchez Cerén
Biographie
Nom de naissance Carlos Mauricio Funes Cartagena
Date de naissance (64 ans)
Lieu de naissance San Salvador (Salvador)
Nationalité salvadorienne
Parti politique Indépendant
Conjoint 1) Marleni Velasco
2) Regina Cañas
3) Vanda Guiomar Pignato
Enfants Premier mariage :
Alejandro Funes Velasco (décédé)
Carlos Funes Velasco
Deuxième mariage :
Diego Funes Cañas
Troisième mariage :
Gabriel Funes Pignato
Profession Journaliste

Mauricio Funes
Présidents de la république du Salvador

Mauricio Funes Cartagena, né le à San Salvador, est un homme d'État salvadorien. Soutenu par le Front Farabundo Martí de libération nationale (FMLN), il est président de la république du Salvador de 2009 à 2014.

Un journaliste de formation[modifier | modifier le code]

Préalablement à son engagement en politique, Funes exerce le métier de journaliste. Il est correspondant pour la chaîne de télévision CNN en espagnol et anime pendant 14 ans L'interview du jour, où il reçoit tous les responsables politiques du pays[1]. Reporter durant la guerre civile salvadorienne, il interroge de nombreux chefs rebelles. C'est dans cette période que se forge son orientation politique.

Les élections de 2009[modifier | modifier le code]

Le , il est désigné candidat du FMLN (dont il n'est pas membre) pour l'élection présidentielle de 2009. D'orientation social-démocrate, il est le premier candidat de ce parti à l'élection présidentielle à ne pas avoir participé à la guerre civile.

Sa candidature a été mal accueillie par la plupart des médias. Il est décrit pendant la campagne électorale comme étant un proche du « dictateur vénézuélien Hugo Chávez » et comme potentiellement communiste. Le gouvernement américain, traditionnellement favorable à la droite salvadorienne, n'a en revanche soutenu aucun candidat. Les représentants républicains Dana Rohrabacher et Conni Mack ont toutefois averti peu avant le scrutin : « Si le FMLN gagne ce dimanche, le Salvador se transformera rapidement en un satellite du Venezuela, de la Russie et peut-être de l’Iran[2]. »

Il fait campagne face au candidat de l'Alliance républicaine nationaliste Rodrigo Ávila (en). Il remporte le scrutin le avec 51,2 % des voix[3]. En dépit de sa victoire, le président doit nouer des alliances avec d'autres formations politiques pour pouvoir gouverner, le FMLN ne disposant que de 35 sièges sur 84 au Parlement salvadorien[4].

Présidence[modifier | modifier le code]

Après une visite sur la tombe de l’archevêque Óscar Romero, assassiné en 1980 par des paramilitaires pro-gouvernementaux, il prend ses fonctions le 1er juin suivant. Funes est accompagné de Salvador Sánchez Cerén, dernier leader de la guérilla parmi les membres du FMLN, qui est investi comme vice-président[5].

Il annonce peu après son investiture le rétablissement des relations diplomatiques avec Cuba, rompues 50 ans auparavant par le Salvador en raison de la révolution cubaine[6]. Le second réajustement diplomatique majeur réalisé sous son mandat est la reconnaissance de l’État palestinien en 2011[7]. Pour autant, souhaitant rester proche des États-Unis, il critique publiquement les voyages symboliques de Salvador Sánchez à Cuba et au Venezuela et le désavoue lorsque celui-ci s’exprime contre l’implantation de bases militaires US en Colombie[8]. Il affirme également que son gouvernement ne ferait pas un seul pas vers l'ALBA ou vers le socialisme du XXIe siècle et modifie la composition de son gouvernement à la demande des États-Unis[9]. Le renversement par l’armée du président réformiste du Honduras Manuel Zelaya est cité par certains observateurs pour expliquer la prudence de Mauricio Funes dans ses relations avec les États-Unis[8].

Son gouvernement annonce faire de l'amélioration du système scolaire sa priorité. Des investissements ont été affectés à la réfection des infrastructures, les effectifs enseignants se sont accrus de plusieurs milliers et les enfants des écoles primaires ont reçu des uniformes, des chaussures et des fournitures scolaires[10]. D'après le Programme des Nations unies pour le développement (PNUD), le taux de pauvreté baisse de 6 points, pour s'établir à 40 %. Le gouvernement est cependant critiqué par le FMLN pour ses réformes sociales jugées trop timorées[8].

Une pension est créée pour les soldats et guérilleros mutilés durant la guerre civile. À l'occasion de l’anniversaire de l'accord de paix, Mauricio Funes reconnait au nom de l’État la participation des Forces armées à des crimes de guerre et présente ses excuses aux victimes[11]. Il est critiqué par le dirigeant de l'opposition de droite, Armando Calderón, qui a estimé que « l’État ne devrait jamais s'excuser »[12].

Cinq ans plus tard, le vice-président Salvador Sánchez Cerén est élu président et succède à Funes le .

Vie privée[modifier | modifier le code]

Funes est marié en troisièmes noces à Vanda Pignato[13], une militante brésilienne du Parti des travailleurs.

Il est le père de quatre enfants dont l'aîné, Alejandro Funes Velasco, a été tué en à Paris[14], où il étudiait la photographie[15]. Son agresseur sera condamné à 16 ans de prison[16].

Notes et références[modifier | modifier le code]

  1. « Salvador : Carlos Mauricio Funes efface 20 ans de pouvoir de droite », France 24, publié le 16 mars 2009
  2. « El Salvador : des guérilleros au pouvoir », sur Le Monde diplomatique,
  3. « Salvador : le candidat de la gauche, Mauricio Funes, élu président », lematin.ch, publié le 16 mars 2009
  4. « Mauricio Funes au pouvoir », Radio Canada, publié le 16 mars 2009
  5. (es) « Funes asume la presidencia y anuncia el restablecimiento de relaciones entre El Salvador y Cuba », La Vanguardia, 1er juin 2009
  6. Par FERNANDEZ Ana, « Le Salvador renoue avec Cuba », La Croix,‎ (ISSN 0242-6056, lire en ligne)
  7. « El Salvador – les anciens guérilleros et la Palestine - », sur www.france-palestine.org
  8. a b et c Oscar Martinez Penate, Le soldat et la guérillera. Une histoire orale de la guerre civile au Salvador, Sylepse, , p. 33-34
  9. Hernando Calvo Ospina, « ¿Gobierna la izquierda en El Salvador ? », sur Mémoire des luttes,
  10. « Education Reform Gets High Marks in El Salvador – COHA », sur www.coha.org
  11. « Gobierno pagará $19.5 millones a lisiados de guerra », La Pagina,‎ (lire en ligne)
  12. « Armando Calderón Sol: "El Estado jamás debió pedir perdón" », La Pagina,‎ (lire en ligne)
  13. « Mauricio Funes se déclare président élu du Salvador », La Croix, publié le 16 mars 2009
  14. « Le meurtrier du fils du président élu du Salvador jugé à Paris », nouvelObs.com, 26 mai 2009
  15. « Salvador : le candidat de la gauche, Mauricio Funes, élu président », l'humanité.fr, publié le 16 mars 2009
  16. « Le meurtrier du fils du président du Salvador écope de 16 ans de prison », sur 7s7 (consulté le )

Bibliographie[modifier | modifier le code]

Articles de presse

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