Mathurin Crucy

Mathurin Crucy
Portrait de Mathurin Crucy, par Jacques Sablet.
Fonctions
Architecte départemental (d)
Loire-Atlantique
à partir de
Architecte-voyer
Ville de Nantes (d)
-
Biographie
Naissance
Décès
Sépulture
Nationalité
Domicile
Manoir de la Bégraisière (d)Voir et modifier les données sur Wikidata
Formation
Activité
Famille
Fratrie
Louis Crucy (en)Voir et modifier les données sur Wikidata
Enfant
Félix Crucy (d)Voir et modifier les données sur Wikidata
Autres informations
Membre de
Maîtres
Distinction
Prix de Rome ()Voir et modifier les données sur Wikidata
Œuvres principales
signature de Mathurin Crucy
Signature

Mathurin Crucy, né le à Nantes[1] et mort le à Chantenay[2], est un architecte et urbaniste français de style néo-classique, architecte-voyer de la ville de Nantes de 1780 à 1800 à la suite de Jean-Baptiste Ceineray, concepteur d'un programme urbain et architectural qui a profondément marqué sa ville natale.

Mathurin Crucy appartient à une famille dont le rôle est important à Nantes à la fin du XVIIIe et au début du XIXe siècle.

Biographie[modifier | modifier le code]

Origines et famille[modifier | modifier le code]

Mathurin Crucy est le fils aîné et second enfant de Jean Crucy (1714-1785), négociant en bois de premier plan à Nantes, assisté par son frère Jean-Gilbert (1751-1783). Il est le maître d'ouvrage du pont Rousseau (1777) et du pont Maudit (1787). Il est petit-fils de Georges de Crucy (famille Crucy) et de Claudine Joubert, et arrière-petit-fils de Charles Louis de Crucy de Marcillac et de Françoise d'Arcemalle.

Marié avec Michelle Brodu en 1745 fille de Mathurin Brodu et de Michelle Marchais, familles de maîtres de forges, il en a eu quinze enfants. En ce qui concerne Mathurin, ceux qui ont joué un rôle important dans son existence sont ses sœurs Anne (1747-1814) et Michelle (née en 1753) et ses frères Louis (1756-1837) et Antoine (1765-1815).

Les familles Brodu et Marchais sont originaires des Brouzils, de Vieillevigne et de Montaigu en Vendée et sont liées aux Le Maignan de l'Écorce et aux du Marchais.

Un fait notable est le mariage de Mathurin, Louis et Antoine Crucy avec trois filles du tanneur Julien Mathurin Leroux, Marie-Françoise, Françoise et Marguerite Michelle, le même jour en ce qui concerne les deux premiers couples (1785)[3]

Du mariage de Mathurin Crucy et Marie Françoise Le Roux naîtront sept enfants : Mathurin et Jean-Louis (mai-), Mathurin Julien (1787-1848), Félix (1787-1867), Marie-Antoinette (1791-c.1850), Jeanne-Anne (1788), Victoire (1795-1796).

Parmi ses neveux, on peut citer les noms de Mathurin Peccot (né en 1768), fils d’Anne Crucy, successeur de son oncle comme architecte-voyer, de Louis Michel Crucy (1786), fils de Louis, futur entrepreneur de construction navale, de Justine (1797) et d’Alexandrine-Zita (1801), filles de Louis, futures épouses des frères Louis-Prudent et Constant Douillard.

Formation[modifier | modifier le code]

Planche du projet de « Bains publics d'eau minérale » pour le Prix de Rome, 1774

En 1767, Mathurin Crucy commence une formation d'architecte à Nantes, au sein de l'atelier de Jean-Baptiste Ceineray[4]. Avec son aide, il monte à Paris où il rencontre l'architecte Étienne-Louis Boullée et le peintre Joseph-Marie Vien. Ce dernier l'aide à accéder à l'Académie royale d'architecture, où il entre en 1771. En 1774, il est le lauréat du « premier prix de l'Académie » (appelé par la suite Prix de Rome), pour un projet de « Bains publics d'eau minérale »[5]. Cela lui permet d'effectuer un séjour de quatre ans à Rome. Il côtoie alors le peintre Jacques-Louis David et découvre les villas de l'architecte Andrea Palladio.

Il est de retour à Nantes en 1779, où son parcours antérieur est considéré très favorablement. Il devient assistant de Ceineray, à une époque où celui-ci a des problèmes de santé (asthme) et est de plus en butte à un conflit avec l'ingénieur des Ponts et Chaussées, Mathurin Grolleau, en raison d'une éventuelle malfaçon dans le bâtiment de la Chambre des comptes de Bretagne. Mathurin Crucy effectue une contre-expertise qui disculpe Ceineray.

Les années 1780-1800[modifier | modifier le code]

Nomination comme architecte-voyer de Nantes[modifier | modifier le code]

L'année suivante, Ceineray donne sa démission et le Conseil de ville nomme Mathurin Crucy comme son successeur à titre provisoire, compte tenu de promesses faites antérieurement à Pierre Cacault, alors en Italie. Ce n'est qu'en 1782 que Cacault s'étant désisté, Mathurin Crucy devient titulaire du poste. Ses appointements sont fixés à 1 000 livres, ce que touchait Ceineray depuis les années 1750. Ils seront portés à 2 400 livres en 1786 et à 3 000 livres en 1790. Il est donc chargé de la direction des grands aménagements urbains en cours à l'époque, notamment la transformation du quartier de la Bourse et la création du quartier Graslin. Il est ainsi à l'origine du plan d'urbanisme du quartier Graslin (place et théâtre).

Activités personnelles[modifier | modifier le code]

En 1782, il s'associe à titre privé avec Jean-François Duparc et François Mellinet pour créer un entrepôt de marchandises tropicales dans le secteur de Launay : c'est ce qu'on va ensuite appeler l'« Entrepôt des cafés », qui sera réquisitionné en 1793 pour être une prison de sinistre réputation.

En 1783, la mort de Jean-Gilbert alors que Jean Crucy est déjà âgé, et de plus quasi illettré, oblige Mathurin à assister sa mère pour assurer la continuité de l'entreprise. Très rapidement, il demande à Louis, encore en Italie, de revenir à Nantes, et de prendre la tête de l'entreprise. C'est donc Louis qui va avoir le rôle principal, assisté un peu plus tard par Antoine ; mais Mathurin est tout de même très présent et cela va lui valoir, ainsi qu'à ses deux frères, un conflit de la part des deux sœurs Anne et Michelle, qui les accusent après la mort de Michelle Brodu d'avoir accaparé l'entreprise à leur détriment. Cette affaire, mal réglée en 1788, réapparaîtra en 1812 lors de la liquidation des sociétés de construction navale Crucy.

Travaux dirigés par Mathurin Crucy avant la Révolution[modifier | modifier le code]

Place Graslin
Place Graslin

En tant qu'architecte-voyer Crucy conçoit l'aménagement de la place Graslin. Jean-Joseph-Louis Graslin, receveur général des fermes du royaume et par ailleurs mécène de la ville, possède des terres sur une butte rocheuse à l'ouest du centre ville. Il souhaite notamment y créer un nouveau quartier doté d'un théâtre. Le projet est lancé en 1779[6].

Pour aménager cette place, Crucy s'inspire de la place de l'Odéon à Paris. Le théâtre domine une place en hémicycle. La place Graslin est percée de huit rues. Les façades des immeubles sont sobres, de style classique. Les six bâtiments de la place sont conçus de façon uniforme. Leur rez-de-chaussée est orné d'arcades et on trouve des balcons filants aux premier et troisième étages[6]. Le Grand Théâtre est achevé en 1788 et ouvre ses portes la même année[7].

Hôtel Montaudouin
L'hôtel Montaudouin.

La période de la Révolution[modifier | modifier le code]

Il est confirmé à son poste par les premières municipalités du nouveau système communal. Il devient aussi ingénieur de la Garde nationale () et participe donc à ce titre à la défense de Nantes au moment de l'attaque des insurgés vendéens en mai-. Bien que n'ayant pas d'activité proprement politique, il est très proche de la municipalité Baco, dont sont membres son beau-père et son neveu Antoine Peccot, autre fils d'Anne Crucy.

Il est donc révoqué par Carrier en même temps que la municipalité Baco, le . Quoique pas directement menacé par ailleurs, il préfère s'éloigner de Nantes et aller visiter des chantiers forestiers à l'intérieur du pays. Le successeur choisi par Carrier, Richelot, étant cependant mort très vite, dès que Carrier quitte Nantes en , Mathurin Crucy est rappelé à son poste par la municipalité Renard, alors même que Mathurin Leroux et Antoine Peccot sont emprisonnés à Paris dans le cadre de l'affaire des 132 modérés nantais (ils seront acquittés en ).

Un épisode notable de cette période du début de la République est son intervention au moment de la destruction de l'église des Carmes (centre de l'ancienne paroisse ducale) en 1793 ; il réussit à préserver le tombeau du Duc François II de Bretagne et de Marguerite de Foix, que l'on peut maintenant voir dans la Cathédrale Saint-Pierre-et-Saint-Paul de Nantes.

Entrepreneur de construction navale (1800-1810)[modifier | modifier le code]

Il démissionne en 1800 pour se consacrer, avec ses frères Louis et Antoine, au chantier de construction navale familial. Cette activité est en pleine expansion en raison des guerres contre l'Angleterre ; l'entreprise, située à Basse-Indre, construit, entre autres, des frégates pour la marine française. Elle bénéficie d'une visite de Napoléon en août 1808 lorsqu'il parcourt l'estuaire de Nantes à Paimbœuf. Elle fait tout de même faillite en 1808 et Mathurin Crucy abandonne totalement cette activité en 1810[8], après avoir été nommé architecte du département de la Loire-Inférieure en 1809.

La Garenne Lemot (1808-1823)[modifier | modifier le code]

En 1808, par ailleurs, il est appelé par le sculpteur François-Frédéric Lemot (1771-1827) pour réaliser un ensemble d'inspiration italienne, dans son domaine situé à Gétigné, près de Clisson : c'est l'actuel domaine de la Garenne Lemot. Entre 1811 et 1815, il entame l'aménagement du parc et construit la maison du jardinier, l'un des chefs-d'œuvre de l'architecture rustique à l'italienne en France. Mais il se brouille avec Lemot en 1823 et c'est son successeur, Pierre-Louis Van Cleemputte, qui achève le projet.

Mathurin Crucy meurt en 1826 dans une demeure située près du chantier Crucy à Chantenay. L'officier d'état civil le désigne comme « architecte honoraire de la ville de Nantes ». Il est inhumé à Nantes au cimetière Miséricorde[9].

Principales réalisations[modifier | modifier le code]

Théâtre Graslin, Nantes
Place Royale, Nantes
Maison du jardinier, domaine de la Garenne Lemot
  • 1780-1788 : Place Graslin
  • 1783 : Hôtel Montaudouin ou des Colonnes, sur l'actuelle place Maréchal-Foch
  • 1784-1788 : Théâtre Graslin à Nantes
  • 1787 : Place Royale (détruite pendant la Seconde Guerre mondiale et reconstruite sur le même modèle légèrement plus grande)
  • 1787 : Cathédrale de Rennes (réalisation des plans après la démolition du bâtiment à la suite de la menace d'effondrement de l'ancien édifice)
  • 1789 : Halle aux blés (détruite en 1882)
  • 1791 : Cours Cambronne (plans, terminé dans le courant du XIXe siècle)
  • 1802 : Bains publics (détruits) et quais ouest de l'Île Feydeau
  • 1807 : Halle aux poissons (détruite en 1851)
  • 1808 : Bourse du commerce, Nantes
  • 1811-1815 : Maison du jardinier du domaine de la Garenne Lemot, près de Clisson[10]
  • 1811-1826 : direction des travaux de reconstruction de la cathédrale de Rennes avec l'architecte Philippe Binet (1742-1815)[11]
  • 1816 : début de la construction de la maison de maître de la Garenne Lemot, sur les plans de Crucy, qui abandonne le chantier en 1823.
  • 1818-1823 : édifices du parc de la Garenne Lemot (Temple de l'amitié, Colonne, Obélisque)

Hommages et classements[modifier | modifier le code]

Une rue de Nantes a été nommée en hommage à Mathurin, la rue Crucy (le long de la partie ouest des anciennes usines LU, et perpendiculaire à l'avenue Carnot). L'impasse Crucy, près des anciens chantiers Dubigeon, se réfère en revanche à son frère Antoine[12].

Quatre réalisations de Mathurin Crucy font aujourd'hui l'objet d'un classement aux monuments historiques :

  • le domaine de la Garenne Lemot a d'abord fait l'objet de mesures de protection au titre des monuments historiques. En 1969, la villa et le temple de Vesta (inspiré de celui de Tivoli) sont inscrits au patrimoine. Par arrêté du , l'ensemble du parc et ses fabriques, l'extérieur de la villa sont classés au titre des monuments historiques ainsi que les extérieurs du temple de l'Amitié et l'obélisque sur la rive gauche du parc[13] ;
  • le théâtre Graslin est inscrit depuis l'arrêté du [14] ;
  • les façades et toitures de l'hôtel Montaudouin sont inscrites par un arrêté du [15] ;
  • les façades et toitures des bâtiments de l'hôpital Saint-Jacques à Pirmil construits par Crucy entre 1809 et 1811 sont inscrits par un arrêté du [16].

Notes et références[modifier | modifier le code]

  1. Acte de baptême : Saint-Léonard, vue 7, Registres paroissiaux. Le prêtre écrit « Crousy » et non pas « Crucy », mais le nom de la mère, Michelle Brodu, montre qu'il s'agit bien de Mathurin Crucy. Cf. aussi la table décennale, vue 202, où l'on retrouve les autres « Crousy ».
  2. Commune indépendante de Nantes jusqu'en 1908. Acte de décès : Chantenay, vue 15, AMN État civil.
  3. Actes de mariage de Mathurin et Louis Crucy (4 octobre 1785) : St-Similien, vue 136.
  4. Le théâtre Graslin de Nantes, sur www.archives.nantes.fr, consulté le 22 avril 2011.
  5. Archives de l'art français : recueil de documents inédits relatifs à l'histoire des arts en France / publié sous la direction. de Ph. de Chennevières (p. 302)
  6. a et b de Wismes 1992, p. 59
  7. « Le Grand Théâtre ou Théâtre Graslin », sur le site du service des archives de la ville de Nantes (consulté le ).
  8. Le chantier Crucy est vendu en 1821 à un groupe d'hommes d'affaires britanniques pour implanter une "forge à l'anglaise", ce qui va devenir les Forges de Basse-Indre
  9. À l'heure actuelle, sa tombe n'est pas répertoriée dans la liste des personnalités du cimetière ; son existence, dans un certain état d'abandon, est mentionnée par un article de L'Ouest-Eclair du 3 novembre 1936, « http://ouestfrance.cd-script.fr/opdf/1936/11/03/49/1936-11-03_49_07.pdf »(Archive.orgWikiwixArchive.isGoogleQue faire ?).
  10. Communes de Gétigné et Cugand ; le domaine est actuellement propriété du conseil départemental de la Loire-Atlantique. « Le domaine de la Garenne-Lemot », sur le site du conseil départemental de la Loire-Atlantique (consulté le ).
  11. Archives nationales, travaux de restauration de la cathédrale de Rennes, cotes F/19/7840 et F/19/7841
  12. Stéphane Pajot, 2011.
  13. Notice no PA00108615, sur la plateforme ouverte du patrimoine, base Mérimée, ministère français de la Culture
  14. Notice no PA00108760, sur la plateforme ouverte du patrimoine, base Mérimée, ministère français de la Culture
  15. Notice no PA00108666, sur la plateforme ouverte du patrimoine, base Mérimée, ministère français de la Culture
  16. Notice no PA44000012, sur la plateforme ouverte du patrimoine, base Mérimée, ministère français de la Culture

Bibliographie[modifier | modifier le code]

Document utilisé pour la rédaction de l’article : document utilisé comme source pour la rédaction de cet article..

Sur Mathurin Crucy
  • Claude Cosneau, Mathurin Crucy, 1749-1826, architecte nantais néoclassique, Catalogue de l'exposition, Musée Dobrée, Nantes, 1986, 154 p. [Compte-rendu dans la Revue de l'art n°74, 1986]
  • David Plouviez, « Du prix de Rome au quai de la Piperie, Mathurin Crucy, entrepreneur de construction navale à Nantes  »,  Annales historiques de la Révolution française, no 373 ,‎  juillet-septembre 2013 (DOI 10.4000/ahrf.12876, lire en ligne, consulté le ).
  • Daniel Rabreau (Presses universitaires de Rennes), « L’œuvre de Mathurin Crucy à Nantes. : Une « nouvelle Athènes » sur la Loire : migrations et mutations architecturales (1780-1820) », dans Arnaud Orain et Philippe Le Pichon (dir.), Graslin, Le temps des Lumières à Nantes, (lire en ligne), p. 273-289.
  • Daniel Rabreau, « Mathurin Crucy », dans Dictionnaire des architectes, Encyclopaedia Universalis, Albin Michel, 1999, p. 193-194
  • Bernard Le Nail, « Mathurin Crucy », dans Dictionnaire biographique de Nantes et de Loire-Atlantique, Editions Le Temps, Pornic, 2010, 414 pp. (ISBN 978-2-36312-000-7). Document utilisé pour la rédaction de l’article
  • Stéphane Pajot, « Rue Crucy » dans Nantes Histoire de rues, Éditions Dorbestier, 2011, page 67, disponible en ligne
Sur la famille Crucy
  • Yves Cossé, La Famille Crucy à Nantes, XVIIIè-XIXè siècles, Nantes, 1993. Catalogue SUDOC
  • Yves Cossé, Les Frères Crucy, entrepreneurs de constructions navales de guerre (1793-1814), Nantes, 1993.
Ouvrages généraux
  • Émilien Maillard, Nantes et le département au XIXe siècle : littérateurs, savants, musiciens, & hommes distingués, 1891., p. 182-183. Réédition par Librairie des imprimeurs réunis, nd, Catalogue SUDOC
  • Pierre Lelièvre, Nantes au XVIIIe siècle : urbanisme et architecture, Éditions Picard, 1988, 296 pp. (ISBN 2-7084-0351-6), p. 65-67 et "Notice biographique", p. 284-285.
  • Armel de Wismes, Le Vieux Nantes, Nantes, Éditions Infolio, , 65 p. (ISBN 978-2-909449-00-5)
  • Alain Delaval, Le Théâtre Graslin à Nantes, éd. Joca Seria, Nantes, 2004, 179 pp. (ISBN 2-84809-021-9)

Liens[modifier | modifier le code]

Articles connexes[modifier | modifier le code]

Liens externes[modifier | modifier le code]