Massacre des turcs à Marseille

Le massacre des turcs est survenu à Marseille le 14 mars 1620, commis par la population à l'encontre de la communauté musulmane présente à Marseille, composée de maghrébins mais dénommée turque à l'époque, dans la réaction provoquée par le récit de deux rescapés d'un équipage provençal de crimes commis au large de Fréjus par un corsaire d'Alger (Regeb-Reïs)[1],[2].

Les estimations varient de 45 à 51 morts, dont deux ambassadeurs de l'empire ottoman, soit la totalité des musulmans présents sur le lieu du massacre (douze survécurent)[3]. En réponse à ce massacre, le pouvoir royal par l'intermédiaire du Parlement de Provence, dans un arrêt rendu à Aix le 21 mai 1620, condamna à mort quatorze des coupables[4]

Les évènements causèrent une indignation générale à Alger. Chérif Khodja, le Pacha d'Alger écrivit dès le 16 juin pour demander des explications. Les Consuls français répondirent le 25 juillet, dans un esprit de réassurance et de sévérité, mais le courrier fut stoppé par une galère de Toscane. Le 8 août, face à une absence de réponse jugée injurieuse par le Divan d'Alger, la population lança des émeutes contre les français : le consul et les résidents français furent traînés au Divan. Le Divan d'Alger décida de relancer les attaques contre les navires européens.

Ces évènements démontrent les forts enjeux autour des échanges diplomatiques et commerciaux autour de la Méditerranée[5].

Bibliographie[modifier | modifier le code]

  • Henri Delmas de Grammont, Histoire du massacre des Turcs à Marseille en 1620, Henri Champion, Charles Lefebvre, , 68 p. (SUDOC 096205318)

Notes et références[modifier | modifier le code]

  1. « Razzias et rançons en Méditerranée », sur lhistoire.fr (consulté le ).
  2. Histoire d'Alger sous la domination turque, 1515-1830, page 156
  3. https://www.cairn.info/revue-d-histoire-moderne-et-contemporaine-2017-2-page-201.htm
  4. [1]
  5. Guillaume Calafat, Jocelyne Dakhlia; Wolfgang Kaiser., Les Musulmans dans l’histoire de l’Europe : tome 2, Passages et contacts en Méditerranée, Albin Michel,., , pp.371-410 (lire en ligne)