Massacre de Carandiru

Le massacre de Carandiru s'est produit le au sein de la prison de Carandiru à São Paulo au Brésil ou les conditions d'incarcération déplorables provoque une mutinerie des 8 000 détenus présents dans l'enceinte.

Déroulement des évèvenements

Le 2 Octobre 1992, une bagarre entre détenus éclate et dégénère en une mutinerie par rapport aux conditions de détention[1] en raison notamment de la surpopulation carcérale[2].

Les autorités decidèrent, face au risque provoqué par l'émeute, de ne pas negocier et de donner directement l'assaut dirigé par la police militaire[1] sous le commandement du colonel Ubiratan Guimarães.

Bilan :

Le bilan est de 111 prisonniers tués dont 9 par arme blanche et le restant par balles. Les photos prises par la presse admise dans la cour du pénitencier, qui montrant des amoncellements de cadavres nus et ensanglantés, horrifient l’opinion publique. En parallèle,la presse révèle les détails du déroulement de l'opérations ou il apparait que les mutins n’ont pas résisté et se rendus rapidement, ce qui est confirmé par l’absence de blessés parmi les 68 policiers participant à l’opération[1].

Conséquences du massacre[modifier | modifier le code]

Prise de conscience de l'opinion publique

L’événement est considéré comme une violation majeure des droits de l’homme au Brésil. 111 prisonniers furent tués à la suite d’une rébellion[3].

Cette exécution massive d'homme désarmés, noirs ou métis dans leur grande majorité provoque un électrochoc dans la société brésilienne. En 1993, le chanteur Caetano Veloso s'inspire de la tragédie pour écrire la chanson Haiti, qu'il enregistre en duo avec Gilberto Gil[4].

Les survivants de Carandiru, transférés dans un autre centre pénitentiaire, à Taubaté, vont en parallèle créer le Premier Commando Capital, qui va devenir le groupe criminel le plus puissant du Brésil par la suite[4].


Le colonel Ubiratan Guimarães, qui avait commandé l’opération, fut d’abord condamné à 632 années de prison pour sa gestion de la situation soit 6 ans par détenu tué[1]. Mais le , la cour de Justice accepta son argument disant qu’il suivait des ordres. Le colonel, bien qu'élu député, fut assassiné en [5]. Le meurtre qui ne fut jamais élucidé et était accompagné de la mention suivante taguée sur un mur :"On récolte ce que l'on sème".[1]

Par la suite, de nombreux autres militaires, membre de l'escouade furent condamnés en 2013 à de lourdes peines après que la justice militaire brésilienne fut dessaisie du dossier d'instruction au bout de 20 années de procédures[2].

La prison fut détruite en 2002 par dynamitage.

Cinéma[modifier | modifier le code]

Sorti en 2002, le film Carandiru est inspiré de cet événement.

Musique[modifier | modifier le code]

La chanson Manifest de Sepultura présente sur l'album Chaos A.D. relate les évènements survenus lors de cette journée.

Références[modifier | modifier le code]

  1. a b c d et e François-Xavier Gomez, « Massacres en prison, une plaie au Brésil » Accès libre, sur liberation.fr, (consulté le ).
  2. a et b AFP, « Massacre de Carandiru au Brésil : des policiers condamnés à 624 ans de prison » Accès libre, sur liberation.fr, (consulté le ).
  3. Brazil jail massacre sur la BBC
  4. a et b François-Xavier Gomez, « Massacres en prison, une plaie au Brésil » Accès libre, sur liberation.fr, (consulté le ).
  5. Polícia investiga ligações da mãe de Carla Cepollina

Liens externes[modifier | modifier le code]