Mario Borghezio

Mario Borghezio
Illustration.
Mario Borghezio à Pontida, en .
Fonctions
Député européen

(18 ans et 17 jours)
Réélection 12 et 13 juin 2004
6 et 7 juin 2009
25 mai 2014
Législature 5e, 6e, 7e et 8e
Groupe politique GTI (2001)
NI (2001-2004)
IND/DEM (2004-2006)
NI (2006)
UEN (2006-2009)
ELD (2009-2013)
NI (2013-2015)
ENL (2015-2019)
Prédécesseur Umberto Bossi
Biographie
Date de naissance (76 ans)
Lieu de naissance Turin (Italie)
Nationalité Italienne
Parti politique Ligue du Nord
Diplômé de Université de Turin
Profession Avocat

Mario Borghezio (né le à Turin) est un avocat et un homme politique italien. Il est député européen de la Ligue du Nord, pendant 18 ans, de 2001 à 2019.

Biographie[modifier | modifier le code]

Carrière politique[modifier | modifier le code]

Avant de rejoindre la Ligue du Nord, ses expériences politiques furent celles de la mouvance monarchiste et des milieux d'extrême droite extra-parlementaire. Il a affirmé avoir milité dès sa jeunesse dans le mouvement Jeune Europe (mouvement international d'inspiration national-révolutionnaire fondé par Jean Thiriart)[1],[2]. Il a également milité au sein du groupe néofasciste Ordine Nuovo[3].

Diplômé en droit, il affirme dans le livre Derrière les lignes du Front. Immersions et reportages en terre d'extrême droite[4] avoir travaillé comme juriste aux côtés des grands dirigeants du Zaïre du maréchal Mobutu. Il affirme également avoir rencontré Mobutu personnellement, à plusieurs reprises, entre 1971 et 1973.

Devenu responsable de la Ligue du Nord, Mario Borghezio a été conseiller municipal de Turin, député à la Chambre de 1992 à 2001, sous-secrétaire à la justice en 1994 pendant le premier gouvernement Berlusconi.

De 1999 à 2004, il est président du « gouvernement de Padanie » auto-proclamé.

Il est élu député au Parlement européen en 2011, puis réélu réélu en 2004 sur la liste de la Ligue du Nord dans la circonscription Nord-Ouest, recevant 35 000 voix de préférence. Il est réélu lors des élections européennes de 2009 avec 48 290 voix préférentielles. Lors des élections de 2015, il se présente dans la circonscription Italie centrale où la Ligue du Nord a moins de possibilités de réussir : il est néanmoins réélu avec seulement 5 837 voix (le plus faible score de tous les députés européens, en raison du soutien de CasaPound dans le Latium et en raison du désistement d'autres députés de la Ligue élus.

Inscrit à l'origine, comme les autres membres de la Ligue, au groupe Indépendance/Démocratie, il est passé le parmi les non-inscrits. En , Indépendance et démocratie avait en effet temporairement expulsé les parlementaires de la Ligue pour des désaccords sur la gestion du groupe et à la suite des provocations de Roberto Calderoli après la publication des caricatures de Mahomet du journal Jyllands-Posten qui ont conduit à la démission de ce dernier du gouvernement. Par la suite il rejoint l'Union pour l'Europe des nations.

Borghezio est membre de la Commission pour les libertés civiles, la justice et les affaires intérieures, de la Commission pour les pétitions ; de la Commission pour le marché intérieur et la protection des consommateurs ; de la Commission pour l'industrie, la recherche et l'énergie ; de la Délégation à la commission parlementaire mixte UE-Roumanie ; de la délégation à l'Assemblée parlementaire paritaire ACP-UE.

En , il déclare sur Radio Padania Libera qu'il aurait demandé « au siège européen que tous les États membres levassent le secret dans lequel sont tenues les observations d'OVNI. Je veillerai, a-t-il ajouté, à ce que ceux qui nous représentent au Conseil de l'Europe fassent aussi la même chose[5]. »

Le , Mario Boghezio est l'invité d'honneur de la journée annuelle de Synthèse nationale à Paris qui regroupe les différentes formations de la droite nationaliste et identitaire française.

Il proteste contre le fait de ne pas pouvoir être candidat à un mandat ultérieur lors des élections européennes de , la Ligue de Matteo Salvini ne l’ayant pas retenu.

Il accuse en 2021 les dirigeants d’extrême droite Giorgia Meloni et Matteo Salvini d'écarter les personnalités néofascistes des fonctions à responsabilité au sein de leurs partis respectifs[6].

Positionnement politique[modifier | modifier le code]

Mario Borghezio se réclame du théoricien fasciste Julius Evola[4].

Il propose en 2001 de relever et de classer les empreintes des pieds des Africains entrés en Italie[3].

Après l'acceptation par la Suisse de l'Initiative populaire « Contre la construction de minarets » en 2009, il a déclaré qu'il s'agissait d'une date historique pour ceux qui croient à la « résistance à l'islamisation »[7].

En , Borghezio a fait des remarques incendiaires après l'arrestation de Ratko Mladić, chef militaire serbe inculpé de crimes de guerre à La Haye, dont le massacre de 8 000 hommes et garçons musulmans à Srebrenica. Borghezio aurait affirmé que «Mladic est un patriote» et que «Les Serbes auraient pu stopper l'avance de l'islam en Europe, mais ils n'étaient pas autorisés à le faire»[8].

Le , à Orange (Vaucluse), Borghezio qui était invité à la convention célébrant les dix ans du mouvement d'extrême droite français Bloc identitaire, a déclaré à la tribune : « Vive les Blancs de l'Europe, vive notre identité, notre ethnie, notre race ! » Le député européen s'en est pris également aux Musulmans et a rendu hommage à la fin de son discours à Robert Brasillach par cette phrase: « Pour nous enthousiasmer, il nous faudrait des poètes comme Brasillach »[9].

Controverses[modifier | modifier le code]

En 1993, il a été condamné à payer une amende de 750 000 lires pour violence sur un jeune clandestin marocain âgé de 12 ans qu'il avait livré à la police[10].

Le , il a été suspendu pour trois mois par son parti pour avoir glorifié plusieurs idées du manifeste du terroriste norvégien Anders Behring Breivik, auteur des attentats de 2011 en Norvège[11].

En 2013, Mario Borghezio a tenu des propos jugés racistes à l'endroit de Cécile Kyenge, ministre de l'intégration du Gouvernement Letta et originaire de la République démocratique du Congo, considérant qu'« elle était sans doute une bonne femme au foyer mais pas une ministre »[12]. Il démissionne le du groupe Europe libertés démocratie dont il risquait d'être exclu en raison de propos jugés racistes à l'encontre de Cécile Kyenge. Le , il est condamné définitivement à payer la somme de 50 000  à Cécile Kyenge[13].

Notes et références[modifier | modifier le code]

  1. Intervista a Borghezio
  2. [1], de Roncone Fabrizio, archives historiques du Corriere della Sera (lien vérifié le 4 mars 2008)
  3. a et b Valerio Evangelisti, « L'extrême droite investit la science-fiction », sur Le Monde diplomatique, (consulté le )
  4. a et b Derrière les lignes du Front. Immersions et reportages en terre d'extrême droite, Jean-Baptiste Malet, 2011, Golias, (ISBN 978-2354721374).
  5. Mario Borghezio: "I governi occidentali ci stanno nascondendo l'esistenza degli extraterrestri"
  6. Gaël De Santis, « Italie. Les néofascistes infiltrent l’extrême droite institutionnelle », sur L'Humanité,
  7. Le Temps, La Ligue du Nord applaudit, par Eric Jozsef, 1er décembre 2009, p. 6
  8. "Mladic, "Può essere trasferito all'Aja". Borghezio (Lega): "E' un patriota"" (in Italian). Repubblica.it. 2011-05-27. Retrieved 2011-07-30.
  9. Site internet du magazine Le Point, 3 novembre 2012
  10. "‘Leghista violento su minore’" (in Italian). Archiviostorico.corriere.it. 1993-06-23. Retrieved 2011-07-30.
  11. "‘Io, Borghezio, un obiettivo vivente’" (in Italian). Corriere.it. 2006-02-07. Retrieved 2011-07-30.
  12. « Cécile Kyengé, première femme noire ministre en Italie, réplique aux insultes racistes - Atlasinfo », sur Atlasinfo, (consulté le ).
  13. Le Monde du 21-22 mai 2017, p. 3.

Voir aussi[modifier | modifier le code]

Articles connexes[modifier | modifier le code]

Liens externes[modifier | modifier le code]