Marianne Cornevin

Marianne Cornevin
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Étienne Cornevin (d)Voir et modifier les données sur Wikidata

Marianne Cornevin, née Marianne Réau le à Royan et morte le à Paris, est une médecin et historienne française, spécialiste de l'Afrique.

Biographie[modifier | modifier le code]

Marianne Cornevin est la quatrième fille de Louis Réau, historien de l'art et membre de l'Académie des beaux-arts, et de Madeleine Staehling[1]. Elle pratique le scoutisme comme éclaireuse unioniste au sein de la Fédération française des éclaireuses, fait ses études secondaires au lycée Molière puis des études de médecine, malgré l'opposition de ses parents[2], et obtient son diplôme en 1942, avec une thèse sur la maladie de Paget[3],[4].

Elle participe à des activités de résistance, adhérant au mouvement Défense de la France[5] par l'intermédiaire d'Hélène Viannay, rencontrée via les éclaireuses[6]. Elle participe à la distribution du journal clandestin du même nom[2].

Elle épouse en Robert Cornevin, également engagé dans Défense de la France, à l'église réformée de Passy-Annonciation, à Paris. La même année, le couple s'installe en Afrique, où Robert est nommé administrateur colonial au Dahomey, actuel Bénin. Ils vivent ensuite en Algérie, puis au Cambodge, où Marianne Cornevin crée un service de médecine scolaire[7] et forme des sages-femmes. De 1948 à 1956, ils séjournent au Togo, puis rentrent en France[1]. Le couple a six enfants entre 1943 et 1953[5].

Activités de recherche et éditoriales[modifier | modifier le code]

Marianne Cornevin exerce comme médecin scolaire à Montrouge et assiste son époux dans ses recherches pour la thèse d'État qu'il soutient en 1960, sous la direction d'André Leroi-Gourhan[1]. En 1972, elle devient auteure à part entière, et écrit le tome 2 de l'Histoire de l'Afrique, intitulé Histoire de l'Afrique contemporaine de la Deuxième Guerre mondiale à nos jours.

Elle s'intéresse particulièrement à l'Afrique du Sud, et rédige trois volumes, publiés en 1977, consacrés à l'apartheid, dans lequel elle démonte les théorisations idéologiques qui en constituent la base[8], et un « Que sais-je ? » en 1982.

Marianne Cornevin fait le point sur l'avancée des connaissances archéologiques des deux dernières décennies dans Secrets du continent noir révélés par l'archéologie publié en 1993, où elle met l'accent sur les différences culturelles au sein du continent africain[9],[10].

Elle publie également une biographie de Manon Roland, personnage emblématique de la Révolution française[11].

Publications[modifier | modifier le code]

  • Histoire de l'Afrique contemporaine : de la Deuxième Guerre mondiale à nos jours, Payot, .
  • L'Afrique du Sud en sursis, Hachette, 1977, 287 p. (ISBN 2-01-004106-2)
  • L'Apartheid, pouvoir et falsification historique, Unesco, 1979
  • La République sud-africaine, Puf, coll. « Que sais-je ? », 1982
  • La Véritable madame Roland, 1989, rééd. Liberté, que de crimes on commet en ton nom. Vie de madame Roland, guillotinée le , Maisonneuve et Larose, 2002, 342 p.
  • Secrets du continent noir révélés par l'archéologie, Maisonneuve et Larose, 1993, 270 p.

Hommages[modifier | modifier le code]

En 1993, elle reçoit le prix Monsieur et Madame Louis-Marin de l’Académie des sciences d’outre-mer[12].

Références[modifier | modifier le code]

  1. a b et c Cornevin-Ferrari 2015, p. 744.
  2. a et b Olivier Wieviorka, Une certaine idée de la Résistance. Défense de la France (1940-1949), Le Seuil, 1995, (ISBN 9782021028942), 487 p. [lire en ligne]
  3. New York Academy of Medicine Collection of International Medical Theses, 1942, Box 17:15:475, University of North Carolina, Health Sciences Library, lire en ligne
  4. Valérie Landon, « La pasionaria africaniste », sur liberation.fr, (consulté le ).
  5. a et b Étienne Cornevin, « Marianne Cornevin (1918 – 2010) », Journal des africanistes, vol. 81, no 1,‎ (lire en ligne, consulté le ).
  6. Dominique Veillon et Françoise Thébaud, « Hélène VIANNAY », Clio. Femmes, Genre, Histoire, no 1,‎ (ISSN 1252-7017, DOI 10.4000/clio.530, lire en ligne, consulté le )
  7. Pierre Salmon, « Cornevin (Robert) », sur kaowarsom.be, (consulté le ).
  8. [Compte rendu] Hubert Deschamps, « Cornevin (Marianne) : L'Afrique du Sud en sursis », Outre-mers. Revue d’histoire, vol. 64, no 236,‎ , p. 415-416 (lire en ligne, consulté le )
  9. [Compte rendu] Cyr Descamps, « Cornevin (Marianne) : Archéologie africaine. A la lumière des découvertes récentes », Outre-mers,‎ (lire en ligne, consulté le ).
  10. [Compte rendu] Christian Dupuy, « Archéologie africaine. À la lumière des découvertes récentes. M. Cornevin », Préhistoire Anthropologie méditerranéennes, no 4,‎ , p. 229-230 (lire en ligne, consulté le ).
  11. [Compte rendu] Elizabeth Liris, « Marianne Cornevin, Liberté, que de crimes on commet en ton nom ! Vie de madame Roland, guillotinée le  », Annales historiques de la Révolution française, no 335,‎ , p. 231-234 (lire en ligne, consulté le ).
  12. « Prix Monsieur et Madame Louis MARIN », sur Académie des sciences dʼoutre-mer (consulté le )

Voir aussi[modifier | modifier le code]

Bibliographie[modifier | modifier le code]

  • Geneviève Cornevin-Ferrari, « Marianne Cornevin, née Réau », dans Patrick Cabanel et André Encrevé (dir.), Dictionnaire biographique des protestants français de 1787 à nos jours, Paris, Les Éditions de Paris Max Chaleil, (ISBN 978-2846211901), p. 744
  • Étienne Cornevin, « Marianne Cornevin (1918 – 2010) », Journal des africanistes, vol. 81, no 1,‎ (lire en ligne, consulté le ).

Articles connexes[modifier | modifier le code]

Liens externes[modifier | modifier le code]