Marche d'Istrie

Margraviat d'Istrie

1040–1918

Blason
Description de cette image, également commentée ci-après
Le margraviat d'Istrie au sein de l'Autriche-Hongrie (1914).
Informations générales
Statut Marche
- État du Saint-Empire romain germanique (1040-1806)
- Terre de la Couronne de l' empire d'Autriche (1815–1867) et de la Cisleithanie au sein de l' Autriche-Hongrie (1867-1918).
Capitale Pisino (Pazin)
Histoire et événements
1040 Immédiateté impériale accordée au margrave Poppo Ier
1379 Fait partie d'Autriche intérieure
1512 Rejoint le Cercle d'Autriche

Entités précédentes :

Entités suivantes :

La marche d'Istrie ou margraviat d'Istrie (en allemand : Markgrafschaft Istrien ; en italien : Margraviato d'Istria ; en hongrois : Isztriai Őrgrófság; en slovène : Mejna grofija Istra) est à l'origine une marche carolingienne destinée à la défense de la frontière nord-est de l'Italie contre les Slaves et les Avars, puis contre les Magyars. Elle recouvrait la péninsule d'Istrie et comprenait le territoire conquis par le roi Pépin d'Italie (Carloman) en 789.

Après la dissolution de l'Empire carolingien, la péninsule faisait partie de la marche de Vérone dans le Saint-Empire romain. Le margraviat impérial d'Istrie a été créé vers l'an 1040. À partir de 1374, les zones intérieures échurent aux territoires héréditaires des Habsbourg, tandis que les régions côtières à l'ouest furent conquises par la république de Venise.

Historique[modifier | modifier le code]

A l'époque romaine, sous le règne des empereurs Auguste et Tibère, la péninsule faisait partie de la regio X Venetia et Histria au sein de l'Italie. Le Temple d'Auguste et l'Amphithéâtre à Pula sont, entre autres, de remarquables traces de cette période.

Après la disparition de l'Empire romain d'Occident, l'Istrie, comme toute l'Italie, tombe sous la domination des Ostrogoths en 493, puis de l'Empire byzantin. Les régions au nord de la péninsule tombent sous le joug des Lombards en 568. À partir du VIIe siècle, les Carantanes, des Slaves ancêtres des Slovènes, les Horvates, Slaves ancêtres des Croates et les Istro-roumains, Romans orientaux venus des Balkans, s'installent aussi en Istrie.

Marche carolingienne[modifier | modifier le code]

En 789, la péninsule est conquise par les Francs conduit par le roi Pépin d'Italie (Carloman), un fils de Charlemagne. La seigneurie était divisée : la partie sud-ouest, à majorité italienne, est byzantine, tandis que la moitié nord-est, à majorité slovène et croate, a été dominée par les Carolingiens (c'est le seul endroit où les deux empires sont en contact). L'Istrie franque faisait initialement partie du vaste marquisat de Frioul au sein du royaume d'Italie jusqu'à la destitution du margrave Baldéric par l'empereur Louis le Pieux en 828. Sous le successeur de Baldéric, Évrard de Frioul, le territoire d'Istrie est administré par des comtes locaux.

Sur la base des dispositions du traité de Verdun, conclu en 843, l'Italie avec la péninsule d'Istrie faisait partie de la Francie médiane sous le règne de l'empereur Lothaire Ier, fils aîné de Louis le Pieux ; le haut-plateau du Carso au nord-est faisait frontière avec la Carniole appartenant à la Francie orientale sous son frère cadet Louis le Germanique. Peu de temps avant de mourir en 855, Lothaire Ier a soin de partager son empire entre ses trois fils par le traité de Prüm : l'aîné Louis II le Jeune hérita le royaume carolingien d'Italie avec l'Istrie. Après la mort de l'empereur Charles le Gros en 888, la suprématie sur l'Italie est un terrain de compétition entre les dynasties des Unrochides, margraves de Frioul, et des Widonides, ducs de Spolète. Au Xe siècle, la région d'Istrie fut à plusieurs reprises pillée par les Magyars.

Le premier margrave d'Istrie connu est un certain Winther (vers 933), installé sous le gouvernement de Hugues d'Arles, qui entre 926 et 946 régna l'Italie, en l’attribuant à son fils Lothaire II. Mais, celui-ci disparaît déjà en 950, et lui succède le marquis d’Ivrée, Bérenger II, petit-fils de Bérenger Ier, qui à son tour élit comme successeur son fils Aubert. Bérenger II, craignant luttes et intrigues pour le pouvoir, fit poursuivre la veuve de Lothaire II, Adélaïde de Bourgogne, qui s’adresse au roi allemand Otton Ier, pour lui demander aide sur l’usurpation de la couronne par Bérenger.

Margraviat impérial[modifier | modifier le code]

La marche d'Istrie (Mark Istrien) et la république de Venise au XIe siècle.

Otton intervient et détrône Bérenger en septembre 951. En même temps, la marche de Vérone (« marche de Vérone et d'Aquilée »), elle fait suite au marquisat de Frioul de l'empire carolingien qui s'étend du lac de Garde aux confins orientaux du royaume d'Italie. Après avoir été initialement soumise au ducs de Bavière, la marche est placée par l'empereur Otton II en 976 sous le contrôle du nouveau duché de Carinthie dont les dirigeants détiendront souvent le titre de « Margraves de Vérone ».

Vers l'an 1040, sous le règne de Henri III, roi des Romains et également duc de Carinthie, la péninsule d'Istrie est separée de la marche de Vérone et élevée en margraviat autonome. Le margrave Poppo Ier, issu de la dynastie thuringienne de Weimar-Orlamünde, avait épousé Hadamut, la fille d'un comte Weriand, seigneur d'un vaste domaine dans l'est du Frioul et en Istrie. Poppo a également exercé la fonction du margrave de Carniole. Hadamut lui donne un fils Ulrich, qui succède à son père en 1045.

En 1173, la dignité de margrave passe à la maison d'Andechs et bien que les patriarches d'Aquilée se soient fait attribuer le margraviat en 1203 les Andechs, que l'empereur avait élevé à la dignité de duc de Méranie, c'est-à-dire la région côtière de l'Istrie, réussissent à se maintenir jusqu'en 1230. Cette année-là Otto VII d'Andechs-Méranie cède ses droits à son frère le patriarche d'Aquilée Berthold V d'Andechs (1218-1251). Un comté particulier avait été érigé au profit du margrave Henri d'Eppenstein en 1112 il passe ensuite aux comtes de Goritz puis à l'Autriche en 1374. La plupart des côtes et la moitié sud-est de l'Istrie que possédait le patriarche d'Aquilée passe à la République de Venise (de 1420 à 1797) tandis que la moitié nord-ouest et l'intérieur des terres appartiennent aux Habsbourg.

Margraves d'Istrie[modifier | modifier le code]

  • vers 933 : Winther ;
  • vers 990/1001-1012 : Werihent/Werigand

Comtes de Weimar-Orlamünde[modifier | modifier le code]

Maison d'Eppenstein[modifier | modifier le code]

Maison de Sponheim[modifier | modifier le code]

Comtes de Weimar-Orlamünde[modifier | modifier le code]

  • 1096-1098 : Poppo II de Weimar, fils d'Ulrich Ier, également margrave de Carniole ;
  • 1098-1101/1107 : Ulrich II, son frère, également margrave de Carniole.

Maison de Sponheim[modifier | modifier le code]

Maison d'Andechs-Diessen[modifier | modifier le code]

Voir aussi[modifier | modifier le code]

Bibliographie[modifier | modifier le code]

  • Anthony Stokvis, Manuel d'histoire, de généalogie et de chronologie de tous les États du globe, depuis les temps les plus reculés jusqu'à nos jours, préf. H. F. Wijnman, éditions Brill Leyde 1889, réédition 1966, Volume II, chapitre VI § 7. « Istrie » p. 377-379.

Liens externes[modifier | modifier le code]