Marcel Courmes

Marcel Courmes
Marcel Courmes
Marcel Courmes
officier et aviateur français en 1915.

Naissance
Marseille
Décès (à 64 ans)
Neuilly-sur-Seine
Origine Drapeau de la France France
Allégeance Drapeau français République française
Arme Aéronautique militaire
Unité 2e groupe de bombardement
Grade Chef d'escadrons
Années de service 1905 – 1942
Conflits Campagne du Maroc
Première Guerre mondiale
Seconde Guerre mondiale
Faits d'armes Citation à l'ordre de l'armée, numéro 32489 en date du
Distinctions Chevalier de la Légion d'honneur
Croix de guerre 14-18
Médaille commémorative du Maroc (en guerre)
Autres fonctions chef-opérateur du son

Marcel Courmes, né le à Marseille et mort le 5 mai 1950 à Neuilly-sur-Seine[1], est un officier et aviateur français durant la Première Guerre mondiale. Il est par la suite l'un des premiers chef-opérateur du son français.

Biographie[modifier | modifier le code]

Origines[modifier | modifier le code]

Marcel Louis Henry Joseph Léon Courmes naît le , à Marseille. Il est le fils du capitaine Arthur Louis Courmes (1849-1921)[2] et de Euphémie Segond[3]. Issu d'une vieille famille de la bourgeoisie grassoise, il est l'arrière-petit-neveu de Claude-Marie Courmes.

Il épouse le à Grez-sur-Loing[4] Louise Chadwick, fille du peintre américain Francis Brooks Chadwick (en) et de la peintre suédoise Emma Löwstädt-Chadwick.

Ils ont deux enfants : le lieutenant Christian Courmes (1913-1987)[5], prisonnier en 1942 à la forteresse de Colditz[6], et Gilberte Courmes, épouse du Compagnon Maurice Delage[7].

Officier et aviateur[modifier | modifier le code]

Élève à l'École spéciale militaire de Saint-Cyr (1905-1907), 90e promotion La dernière du vieux Bahut, il en sort 6e sur 277. Élève à l'École de cavalerie de Saumur (1907-1909), il en sort Major sur 60[8].

Il est le camarade de promotion du colonel de La Rocque et lui témoigne de sa fidélité militaire en renouvelant à la barre de son procès toute l'estime de ses camarades de Saint-Cyr[9]. Il est également un proche du premier Saint-Cyrien chinois, le prince Pao-Tchao Dan (1884-1958)[10].

Sous-lieutenant aux 5e régiment de chasseurs d'Afrique (1907), puis Lieutenant au 2e régiment de chasseurs d'Afrique (1907-1908) il sert durant la Campagne du Maroc au 28e régiment de dragons (1910-1911) puis au 7e régiment de dragons (1913)[8]. Il est décrit comme un « Brillant officier de cavalerie, mais rêveur, excessivement artiste qui a une tendance à trop de bienveillance dans son commandement ce qui peut avoir des inconvénients sérieux en temps de guerre. »[8]

En 1914 il est officier d'état-major particulier au 4e régiment de dragons. Il rejoint l'aviation le 1er août 1915 au 2ème Groupe de bombardement puis à l'Escadrille F 63. Il est décrit comme « Officier d'une éducation parfaite, d'un caractère indépendant qui a de grandes qualités de sang froid, de courage et de volonté, qui en font un excellent pilote. »[8]

Ingénieur du son[modifier | modifier le code]

À partir de 1931, Courmes est l'un des premiers chef-opérateurs du son français avec Joseph de Bretagne, tous les deux participent aux films les plus célèbres des années 1930. Ils sont débutants sur le film de Jean Renoir, La Chienne, en 1931 (dont Courmes fut le directeur artistique et dans lequel il joua le rôle du colonel). Ils sont épaulés par les conseillers techniques de la Western Electric, Bell et Hotchckiss qui leur expliquent l'utilisation du matériel[11].

Cette formation par des experts américains est fondamentale pour la mise en œuvre du son direct en extérieur. Grâce à cette aide, la séquence finale de La Chienne en travelling-arrière avec un dialogue entre Michel Simon et Alexis Godart, capté en pleine rue, fonctionne parfaitement. Les « camions son », nécessaires pour cette séquence, ont été utilisés par les techniciens débutants, avec l’aide des experts de Western Electric[11].

Par la suite, Courmes continue à faire le son de films Braunberger et Richebé, comme Fantômas (avec Bell, en 1932), ou l'Agonie des aigles (1933, avec Bell). Courmes a aussi enregistré les magnifiques sons de rue de La Tête d'un homme pour Julien Duvivier (1932, production Vandal et Delac) et ceux de Hôtel du Nord pour Marcel Carné en 1938. Il a aussi refait équipe avec Bretagne pour un autre Renoir, Madame Bovary (1933), puis sur Le Voyage de M. Perrichon (1934)[12].

Distinctions[modifier | modifier le code]

Marcel Courmes obtient les distinctions suivantes[13] :

  • Chevalier de la Légion d'honneur le
  • Croix de guerre 1914-1918, avec palme
  • Médaille commémorative du Maroc, agrafe Maroc, Confins Algéro-marocains (en guerre)
  • Citation à l'ordre de l'armée, numéro 32489 en date du avec la mention « Pilote audacieux et habile a exécuté 10 bombardements dont 9 de nuit, c'est particulièrement distingué en effectuant avec succès dans la nuit du 17 au 18 mai 1916 une expédition particulièrement périlleuse sur une gare importante. »


Filmographie[modifier | modifier le code]

Marcel Courmes est l'un des premiers chef-opérateurs du son français. Il participe aux films suivants[14],[15] :

Notes et références[modifier | modifier le code]

  1. Archives départementales des Hauts-de-Seine Acte de décès no 356 dressé à Neuilly le 05/05/1950, vue 45 / 132
  2. État de services du capitaine Arthur Courmes : SHD - GR 5YE 86783
  3. Extrait des Registres de l'État-Civil de Marseille déposés au greffe du Tribunal de Première Instance de la dite ville, 1889 volume 6 numéro 19.
  4. Frederick Delius, Delius, a Life in Letters: 1862-1908, Harvard University Press, 1983, p. xx (lire en ligne).
  5. État de services du lieutenant Christian Courmes : SHD - GR 2000-2-202-02818
  6. Leonce Petitcolin, Les fortes têtes, 1940-1944, La forteresse de Colditz. Edition France-Empire1985. page 20 et suite.
  7. État Civil, extrait du registre aux actes naissance pour l'année 1906. "Maurice Delage marié en seconde noce Douala, Cameroun, le sept août 1946, avec Gilberte Louise Courmes"
  8. a b c et d État de services du chef d'escadrons Marcel Courmes : SHD - GR 8YE 3139.
  9. Colonel de La Rocque, Pourquoi je suis républicain, édition du Seuil, 2014, p. 141 et p. 215.
  10. Général Jean Boÿ, Historique de la 90e promotion (1905-07) ([PDF] lire en ligne).
  11. a et b Martin Barnier, Les premiers ingénieurs du son français, The first French sound engineers, 1895, revue de l'Association française de recherche sur l'histoire du cinéma (lire en ligne). Sur le site : paragraphe 23, dans le livre p. 212.
  12. Martin Barnier, Les premiers ingénieurs du son français, The first French sound engineers, 1895, revue de l'Association française de recherche sur l'histoire du cinéma(lire en ligne). Sur le site : paragraphe 23, dans le livre p. 213.
  13. extraits des État de services du chef d'escadrons Marcel Courmes : SHD - GR 8YE 3139. : Citation à l'Ordre de l'armée num. 3428D du 13 juillet 1916 et liste des décorations.
  14. Ciné-ressources.net recherche : Marcel Courmes.
  15. « Marcel Courmes » (présentation), sur l'Internet Movie Database

Annexes[modifier | modifier le code]

Bibliographie[modifier | modifier le code]

  • René Martel, préface du général Louis de Goÿs, L'aviation française de bombardement, des origines au , édition Paul Hartmann, 1939.
  • Martin Barnier, Les premiers ingénieurs du son français, The first French sound engineers (lire en ligne), p. 200-217.

Articles connexes[modifier | modifier le code]

Liens externes[modifier | modifier le code]