Marc d'Aviano

Marc d'Aviano
Image illustrative de l’article Marc d'Aviano
Bienheureux
Naissance 17 novembre 1631
Aviano
Décès 13 août 1699  (67 ans)
Vienne
Nom de naissance Charles Dominique Cristofori
Ordre religieux capucin
Béatification 27 avril 2003
par Jean-Paul II
Fête 13 août

Charles-Dominique Cristofori, en religion Frère Marc d'Aviano, (Aviano, - Vienne, ) est un capucin italien, mystique et thaumaturge, proche conseiller de l'empereur Léopold Ier du Saint-Empire.

Jeunesse vénitienne[modifier | modifier le code]

Issu d'une famille de la bourgeoisie de la république de Venise, Charles-Dominique est l'un des dix enfants de Marc-Pascal Cristofori et de Rosa Zanoni. Il reçoit sa formation initiale à Aviano puis au lycée jésuite de Göritz.

De rencontres en rencontres[modifier | modifier le code]

À 16 ans, Charles-Dominique désire s'embarquer pour rejoindre l'armée vénitienne, il arrive au port de Capodistria où il est hébergé dans le couvent des capucins dont le supérieur, un proche de sa famille, lui conseille de rentrer chez lui.

En 1648, il entre au couvent de Conegliano. Il y prononce ses vœux l'année suivante et prend le nom de « Frère Marc ».

En 1655, il est ordonné prêtre à Chioggia à l'âge de 24 ans. Il vit alors dans un couvent.

En 1664, il reçoit l'autorisation de prêcher. Il parcourt alors la Vénétie.

En 1672, il est élu supérieur du couvent de Belluno puis en 1674 supérieur du couvent d'Oderzo.

Le , il prêche à Padoue. Un événement va faire basculer sa vie. Alors qu'il donne la bénédiction à une religieuse malade depuis 13 ans, sœur Vincenza Francesconi ; celle-ci se trouve guérie. Marc d'Aviano est dès lors considéré comme un thaumaturge. Les déshérités de toutes sortes (malades, handicapés) et de toute classe sociale viennent à lui ou l'appellent à eux.

Sa réputation le mène à Innsbruck dans le Tyrol voisin où le duc Charles V de Lorraine, beau-frère de l'empereur et gouverneur de la province, souffre d'une santé précaire.

Guéri, le duc de Lorraine parle du religieux à son beau-frère, l'empereur Léopold Ier du Saint-Empire. Âgé de 37 ans, deux fois veuf, l'empereur est un homme triste marqué par la consanguinité. Il ne lui reste des six enfants issus de ses deux mariages qu'une fille, âgée de 8 ans. D'abord destiné à l'Eglise, la mort prématurée de son frère aîné l'a fait devenir archiduc héritier à l'âge de 14 ans puis empereur à l'âge de 18 ans. C'est un homme pieux, pacifique et musicien mais entouré d'ennemis ambitieux (France et empire ottoman), ce qui l'oblige à mener continuellement la guerre. Il s'apprête à convoler une troisième fois et demande son aide au prêtre italien. Un héritier naît l'année suivante à qui l'empereur donne le prénom inusité dans sa dynastie de Joseph en hommage au père du Christ.

Une amitié au service de la chrétienté[modifier | modifier le code]

Le capucin et l'empereur se lient d'une amitié profonde.

En 1683, le religieux est chargé par le pape Innocent XI d'une mission délicate, reformer la Sainte-Ligue dirigée contre l'Empire ottoman en Europe.

Par ses qualités de diplomate, le capucin réussit à rallier à la cause du Souverain pontife, des monarchies catholiques : l'empire des Habsbourg, la Bavière, les républiques de Venise et de Gênes, la Toscane, l'Espagne, le Portugal et la Pologne. Cependant la Ligue connaît d'abord la défaite et Vienne est assiégée. Le , après avoir invoqué la Vierge, le roi de Pologne, le duc de Lorraine et l'électeur de Bavière lancent la contre-offensive. Les turcs reculent. La victoire est totale. Marc d'Aviano ne cesse d'appeler les vainqueurs à la clémence et à des sentiments chrétiens envers les vaincus. Le , le Traité de Karlowitz donne entre autres à l'Autriche, les provinces libérées : Hongrie, Slovénie, Transylvanie, Croatie.

Soutenu par le couple impérial en personne, Marc d'Aviano meurt le suivant d'une tumeur à l'âge de 68 ans. Il est inhumé dans le couvent des capucins à Vienne, qui est également sépulture des membres de la maison impériale. Plus d'un siècle plus tard, en 1803, alors que l'Autriche est menacée par les troupes de la Révolution Française, son corps est placé dans la crypte impériale.

Autre[modifier | modifier le code]

Bibliographie[modifier | modifier le code]

  • Bernard Dompnier, « Quand passe un thaumaturge (Lyon, 1681). Autour des perceptions de la réputation de sainteté », dans Brigitte Maillard (dir.), Foi, Fidélité, Amitié en Europe à la période moderne: mélanges offerts à Robert Sauzet, Tours, Presses universitaires François-Rabelais, 1995, p. 159-170. Numérisé.
  • Ruggero Simonato (dir.), Marco d’Aviano e il suo tempo. Un cappuccino del Seicento, gli Ottomani e l’Impero: atti del convegno storico internazionale, Pordenone 12-13 novembre 1993, Pordenone, Ed. Concordia Sette, 1994.

Voir également[modifier | modifier le code]

Biographie en français et portrait de Marc d'Aviano sur le site du Vatican [lire en ligne].

Liens externes[modifier | modifier le code]