Lycée Chaptal

Lycée Chaptal
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Histoire et statut
Fondation
Type Établissement public local d'enseignement (EPLE)
Administration
Académie Paris
Proviseur Hervé Gateau
Études
Population scolaire ~2 000 élèves
Formation Collège
Lycée général (S, STI2D et ES)
CPGE scientifiques et économiques et littéraires
Langues anglais, allemand, espagnol, latin, grec
Localisation
Ville 8e arrondissement de Paris
Pays Drapeau de la France France
Site web ac-paris.fr
Coordonnées 48° 52′ 53″ nord, 2° 19′ 12″ est
Géolocalisation sur la carte : Paris
(Voir situation sur carte : Paris)
Lycée Chaptal
Géolocalisation sur la carte : 8e arrondissement de Paris
(Voir situation sur carte : 8e arrondissement de Paris)
Lycée Chaptal

Le lycée Chaptal est un établissement public d'enseignement secondaire et supérieur parisien.

En 2020, le lycée accueille environ deux mille élèves, de la sixième aux classes préparatoires[1].

Les élèves du lycée Chaptal sont souvent appelés « Chaptaliens ».

Situation et accès[modifier | modifier le code]

Situé au 45, boulevard des Batignolles dans le quartier de l'Europe du 8e arrondissement de Paris, séparé par la rue de Rome des voies ferrées passant en contrebas qui desservent la gare Saint-Lazare, le site est desservi par les stations de métro Rome et Villiers.

Origine du nom[modifier | modifier le code]

Il porte le nom du savant, chimiste, médecin et homme politique français Jean-Antoine Chaptal (1756-1832).

Historique[modifier | modifier le code]

Le premier collège Chaptal[modifier | modifier le code]

La salle Prosper-Goubaux du lycée Chaptal.

Le fondateur de l'établissement est le pédagogue et dramaturge Prosper Goubaux ; trois bustes de lui sont conservés de nos jours dans le lycée. De plus, sa salle la plus prestigieuse — actuellement salle de réunion et d'examens, anciennement salle de dessin — et une place à environ deux cents mètres du lycée, portent son nom depuis 1993.

Créé sous le nom d'institution Saint-Victor, il est d'abord installé entre la rue Blanche et la rue de Clichy. Il est renommé école François-Ier en 1844 puis collège municipal Chaptal en 1848. Novateur, l'enseignement est organisé pour des garçons se destinant aux carrières du commerce et de l'industrie, dans le contexte de la révolution industrielle, alors que l'éducation est en France encore centrée autour des humanités. Endetté, Prosper Goubaux laisse la ville de Paris prendre sa suite à la direction du collège[2].

Construction du nouveau complexe scolaire[modifier | modifier le code]

Mais les locaux sont peu adaptés et la population scolaire s'accroît. En 1863, le conseil d'administration du collège soutient à l'unanimité son déménagement à la place d'un jardin de 13 500 m2 situé entre le boulevard des Batignolles, la rue de Rome, la rue Bernoulli et la rue Andrieux[2].

Eugène Train (1832-1903) est l'architecte des nouveaux bâtiments. Le grand, le moyen et le petit collège occupent des parcelles distinctes du nouvel ensemble monumental, chacun ayant une cour entourée de salles de classe et une entrée dédiée. Des galeries couvertes permettent de les relier ainsi que d'accéder aux espaces communs (gymnase, réfectoire, etc.). L'entrée principale est située boulevard des Batignolles, là où s'installe aussi l'administration ; de style néo-roman et néo-Renaissance, cette façade polychrome fait une centaine de mètres de longueur. Le complexe scolaire est encadré par des tours carrées surmontées de lanternons. L'éducation scientifique doit être valorisée dans le contenu scolaire mais l'est aussi dans la pierre : des matériaux modernes comme la brique ou le fer sont utilisés et, sur l'avant-corps colossal côté Batignolles, figurent les inscriptions « Industrie » et « Commerce », tandis que le fronton est orné d'un buste de la déesse Athéna[2].

Le projet commence sous le règne de Napoléon III. Les travaux durent de 1866 à 1876, avec une interruption due à la guerre de 1870 à 1871[2].

Pendant la Commune de Paris, des insurgés se retranchent dans l'établissement en construction et y résistent plusieurs jours, avant d'être mis hors de combat par le 102e régiment d'infanterie de ligne, appuyé par de l'artillerie mise en batterie sur le boulevard des Batignolles. Plusieurs impacts sont encore visibles en façade. Les bâtiments inachevés sont alors mis à la disposition du Comité évangélique de secours aux blessés pour y installer une ambulance de trois cents lits, Edmond de Guerle étant le directeur des brancardiers protestants[3].

Depuis 1874[modifier | modifier le code]

La première rentrée aux Batignolles a lieu en 1874, mêmes si les travaux finissent deux ans plus tard. L'ancien site de la rue Blanche et de la rue de Clichy est détruit. Le terrain accueille depuis le Casino de Paris[2].

Conçu pour accueillir un millier d'élèves, Chaptal en scolarise 1 300 en 1877, 1 500 en 1900 et 1 900 dans les années 1980. De la place a dû être gagnée pour permettre cette évolution, d'anciens dortoirs de l'internat étant reconvertis en salles de cours. En 1881, la bibliothèque est installée dans la chapelle. Un gymnase est construit en 1885.

Durant la Première Guerre mondiale, le collège Chaptal est transformé en hôpital complémentaire sous la direction du Pr Pierre Sébileau afin de soigner des Gueules cassées[4],[5].

Dans les années 1970, la chapelle est détruite et remplacée par un bâtiment en béton comprenant les centres de documentation et d'information, la salle des professeurs et un nouveau gymnase en sous-sol[2].

Le , un monument aux morts est inauguré dans le vestibule par le maréchal Joffre. Sur deux plaques de marbre sont inscrits 400 noms d'anciens élèves et professeurs morts durant la Première Guerre mondiale. Au centre est installée une statue ; il s'agit d'une réplique de La Jeunesse de Chapée[6].

En 1950, le collège Chaptal devient lycée Chaptal. Une filière littéraire est créée en 1993[2].

Les locaux sont classés monument historique depuis le [7] et le lycée possède un musée conservant de nombreux instruments utilisés en physique et chimie — dont une collection du XIXe siècle. Le musée est fermé au public en temps normal mais sert quelquefois pour des expositions temporaires, en particulier lors de la Fête de la science chaque année.

L'association d'anciens élèves créée en 1854 est toujours active. Cette amicale a pour objectif de mettre en contact les Chaptaliens (élèves et anciens élèves) et dispose de fonds pouvant aider financièrement des élèves dans l’élaboration d'un projet personnel.

Enseignements[modifier | modifier le code]

Les classes de terminale sont essentiellement scientifiques avec quatre classes préparant le baccalauréat scientifique — dont une avec les sciences de l'ingénieur comme enseignement de détermination. Une cinquième classe prépare elle au baccalauréat économique et social. Pour la rentrée 2011, le lycée fait partie avec trois autres établissements parisiens (Louis-le-Grand, Janson-de-Sailly, et Paul-Valéry) des lycées dits « d'excellence » à ouvrir pour les premières et terminales des filières de sciences et technologies de l'industrie et du développement durable (STIDD)[8]. Un atelier de théâtre est créé en 1989 par Sonia Branglidor, professeur de lettres, et fut notamment parrainé par Joël Jouanneau[9].

Par ailleurs, bien que le lycée accueille des classes préparatoires littéraires et économiques, la majorité de ses effectifs est concentrée dans les filières scientifiques. En effet, sur 22 classes préparatoires, 17 sont scientifiques, 2 sont économiques, et 3 sont littéraires.

L'établissement est également l'un des membres du Greta de Paris, organisme qui fait de la formation continue pour les salariés[10].

Classement des CPGE[modifier | modifier le code]

En 2015, L'Étudiant donnait le classement suivant pour les concours d'admission des grandes écoles de 2014 :

Filière Élèves admis dans
une grande école*
Taux
d'admission*
Taux moyen
sur 5 ans
Classement
national
Évolution
sur un an
ECS [11] 5 / 43 élèves 12 % 14 % 26e
sur 95
en diminution 1
Khâgne LSH [12] 9 / 68 élèves 13 % 8 % 7e
sur 73
en augmentation 1
MP / MP* [13] 9 / 79 élèves 11 % 12 % 32e
sur 114
en diminution 5
PC / PC* [14] 8 / 75 élèves 11 % 8 % 20e
sur 110
en augmentation 16
PSI / PSI* [15] 30 / 93 élèves 32 % 23 % 16e
sur 120
en augmentation 4
PT / PT* [16] 23 / 37 élèves 62 % 59 % 4e
sur 62
en diminution 2
BCPST [17] 21 / 76 élèves 28 % 28 % 37e
sur 53
en augmentation 6
Source : Classement 2015 des prépas - L'Étudiant (Concours de 2014).
* le taux d'admission dépend des grandes écoles retenues par l'étude. En filières ECE et ECS,
ce sont HEC, ESSEC, et l'ESCP. Pour les khâgnes, ce sont l'ENSAE, l'ENC, les 3 ENS, et 5 écoles
de commerce (HEC, ESSEC, ESCP, EM Lyon et EDHEC). En filières scientifiques, ce sont un panier
de 11 à 17 écoles d'ingénieurs qui ont été retenus selon la filière (MP, PC, PSI, PT ou BCPST).

Classement du lycée[modifier | modifier le code]

En 2015, selon L'Express, le lycée se classe 8e sur 109 au niveau départemental en termes de qualité d'enseignement, et 106e au niveau national. Le classement s'établit sur trois critères : le taux de réussite au baccalauréat, la proportion d'élèves de première qui obtient le baccalauréat en ayant fait les deux dernières années de leur scolarité dans l'établissement, et la valeur ajoutée (calculée à partir de l'origine sociale des élèves, de leur âge et de leurs résultats au diplôme national du brevet)[18].

Proviseurs[modifier | modifier le code]

  • 1982-1986 : Mme Podvin
  • 1986- ? : M.Marani
  • ? -2002 : M. Gérard Mamou
  • 2002-2010 : M. Philippe Semichon
  • 2010-2013 : Mme Bouvier
  • 2013-2018 : M. Torres
  • Depuis 2018 : M. Gateau

Personnalités liées au lycée[modifier | modifier le code]

Professeurs et encadrement[modifier | modifier le code]

Élèves[modifier | modifier le code]

Une classe au lycée Chaptal, vers 1880. Photo de Pierre Petit.
Une classe au petit collège Chaptal, 1908-1909. Photo de Jules David.
André Breton (en haut, à droite) en 1912 sur une photo de classe, à sa droite, Théodore Fraenkel.

Par ordre alphabétique :

Le lycée au cinéma et à la télévision[modifier | modifier le code]

Notes et références[modifier | modifier le code]

  1. M. Gateau, « Le mot du Proviseur », sur pia.ac-paris.fr, (consulté le ).
  2. a b c d e f g h i j k l m n o p q r s t u v w x y z aa ab ac ad ae af ag ah ai aj ak al et am « Faits historiques », sur ac-paris.fr, (consulté le ).
  3. de Guerle, « Hélène Vernet », in : Le petit Journal, Vendredi 21 avril 1876.
  4. Jean-Jacques Ferrandis, « Les hôpitaux militaires pendant la Première Guerre mondiale » Accès libre [PDF], sur Union des blessés de la face et de la tête, (consulté le ), p. 11
  5. Mathieu Duvnjak, « La prise en charge des blessés de la face lors de la Grande Guerre (1914-1918) : de la blessure au retour à la vie civile » Accès libre [PDF], sur hal.univ-lorraine.fr, (consulté le )
  6. « Aux Chaptaliens morts pour la France », sur memorial14-18.paris.fr (consulté le ).
  7. Thomas Martin, « A Paris, ce lycée est un des trésors du patrimoine de la capitale » [html], sur Actu.fr, (consulté le )
  8. À Paris, des classes techno dans de prestigieux lycées dans Le Figaro du 29 avril 2011.
  9. A propos de l'Atelier dans Le blog de l'atelier théâtre du lycée Chaptal.
  10. « Les établissements adhérents du GRETA METEHOR Paris », sur GRETA METEHOR Paris (consulté le ).
  11. Classement 2015 des prépas ECS
  12. Classement 2015 des prépas LSH
  13. Classement 2015 des prépas MP
  14. Classement 2015 des prépas PC
  15. Classement 2015 des prépas PSI
  16. Classement 2015 des prépas PT
  17. Classement 2015 des prépas BCPST
  18. Méthodologie du classement national des lycées français
  19. Philippe Bouvard, « J’ai découvert la lutte des classes dans la cour de récréation », rubrique « Le bloc-notes », in Le Figaro Magazine, semaine du 17 mai 2013, page 138.
  20. Jean Marchal, Les vitraux de François Décorchemont, P. Lethielleux éditeur, 2001, p. 16.
  21. « Le parcours d’Eugène Freyssinet », sur Association Eugène Freyssinet (consulté le ).

Annexes[modifier | modifier le code]

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Articles connexes[modifier | modifier le code]

Liens externes[modifier | modifier le code]